PROST! : “C’était pour moi le plaisir d’être ensemble, de faire la fête”
Rencontre avec PROST!, un street artiste qui nous invite à le suivre coller dans la rue à travers ses vidéos. Son cœur balance entre l’histoire de l’art et la musique électronique, qu’il traduit dans ses collages pour faire bouger les murs.
Peux-tu te présenter ?
Je suis PROST!, artiste urbain actif sur la scène parisienne depuis trois ans. Je suis spécialisé dans la peinture et le pochoir. Mon attrait pour les diverses formes d’art m’a poussé à entreprendre des études d’histoire de l’art, qui m’ont mené par la suite à la pratique de la peinture. Depuis mon enfance, je suis fasciné par le graffiti et le street art. C’est donc naturellement que l’espace urbain est devenu mon terrain de jeu.
D’où vient ton nom d’artiste ?
PROST! a un rapport avec la bière. Je viens de l’Est de la France, et “chez nous” quand on trinque, on dit “prost”. Au départ, je faisais exclusivement de la peinture abstraite, sans réel message narratif. C’était pour moi le plaisir d’être ensemble, de faire la fête, c’est ce que j’ai voulu retranscrire en m’appropriant ce nom.
Peux-tu nous parler de ton univers artistique ?
Il est entre la rêverie et l’histoire de l’art. Le point de départ de ma peinture est le questionnement de la notion de “l’accumulation”, tout en travaillant sur les accords et la vibration des couleurs. En effet, par le jeu de couleurs et la répétition systématique de la forme ronde, je tente de créer une impression d’infini, une fenêtre ouverte sur une rêverie chromatique. J’ai tendance à rapprocher mon travail de l’univers de la musique électronique. Cette accumulation des formes sphériques et la recherche des nuances de couleurs évoquent la musique acid/deep/micro house, ainsi que les mouvements des danseurs. Je travaille également autour de thématiques telles que la fête, l’amour et la culture électronique, tout en y associant des références à l’art du passé et aux thématiques héritées de la culture classique. Pour moi, l’important c’est de “faire”. C’est ça pour moi le street art : c’est une action. Ce n’est pas le résultat final qui m’intéresse, mais tout le processus créatif qui me stimule.
Peux-tu nous parler de tes projets actuels ?
En ce moment, je peins partout dans Paris. D’autres de mes travaux sont à découvrir à la galerie Echomusée à la Goutte d’Or, avec le Collectif O² avec qui j’expose jusqu’au 31 mai 2021. Je suis également un membre actif du collectif Hanabi, composé d’une équipe d’artistes pluridisciplinaires : DJs, producteurs et artistes urbain. Notre objectif principal est d’organiser des événements, mais les conditions sanitaires actuelles nous ont poussés à nous tourner vers des contenus numériques, tels que des DJ sets en streaming, des playlists… J’ai également sorti sur YouTube, en collaboration avec Shibuya793, une série documentaire intitulée Divagations Nocturnes, où l’on me suit dans mes pérégrinations à travers Paris la nuit. Ce projet a pour intention d’offrir au spectateur une immersion dans une forme d’œuvre d’art totale, où l’on questionne l’œuvre dans la ville mais également la ville dans l’œuvre, par le prisme du montage vidéo et d’une bande-son appropriée.
Plus d’informations sur la chaîne YouTube et le compte Instagram de PROST!
Propos recueillis par Anastasia Le Goff
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