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Opium Philosophie, lancement de la 7e revue

L’association Opium Philosophie sort très prochainement sa dernière revue, le 7e numéro, lors de leur soirée de lancement le 30 mai prochain à Paris. Depuis 2011, ses membres défendent une pratique vivante de la philosophie, accessible à tous et questionnant les sujets d’actualité. Rencontre avec Alexandre Parodi, un des rédacteurs de la revue sur le rythme.

Opium philosophie, qu’est ce que c’est ? Quel est son parcours ?

C’est une association étudiante créée en 2011, inter-universitaire, avec au début une dizaine de personnes, qui avait pour but premier de faire sortir la philosophie de l’enceinte de l’université. Dans cette logique de pluridisciplinarité, l’association défend l’utilité et l’accessibilité de la philosophie pour chacun.e, quel que soit son âge et son parcours.

L’un des atouts de cette association est sa diversité. A la revue se sont très vite ajoutés différents pôles, grâce auxquels nous pouvons aborder la philosophie de manière ludique.

Les Cinesthésies, par exemple, c’est notre ciné-club, qui a lieu tous les mois au Christine 21. En invitant un intervenant à parcourir les différents questionnements qui traversent le film, et le public à participer à cette réflexion, on reste dans cette démarche de modernisation de la philosophie. On fait la même chose, dans le cadre du théâtre, avec des plateaux-philo organisés à au Théâtre Châtillon. La notion d’interaction nous tiens d’ailleurs à coeur. Avec nos cafés-philo, organisés au bar de l’Eurydice, l’intimité du lieu libère la parole et enjoint chacun à compléter la pensée de l’autre. Je pourrais aussi vous évoquer notre radio, nos conférences, les ateliers dans les écoles et les prisons.

En bref on fait beaucoup de chose, mais c’est aussi parce qu’on s’organise de mieux en mieux au fil des années. Si beaucoup les membres de l’association sont renouvelés, d’année en année, la transmission des expériences passées se fait de mieux en mieux. On a tout de même 83 personnes à faire collaborer.

Et le résultat est payant puisque nous avons réussi à mettre en place 46 événements pour l’année 2018-2019. Le «journal de la philo» de France Culture a même évoqué la parution de notre 6ème numéro, la Nuit, sorti en mai 2018. En décembre de la même année, nos Cinesthésies ont reçu Isabelle Huppert et François Ozon pour parler de leur film, 8 femmes. Donc tout ceci nous motive à continuer nos efforts et à transmettre cette motivation à nos successeurs.

Vous avez un thème annuel, quel est-il ? Et comment a-t-il été décliné ?

Le thème a été décidé collectivement au sein du comité de rédaction, composé cette année d’Armand Thomas, de Léonore Larrera, de Nicolas Mathieu et de moi-même, a.k.a le petit comité. Il est ensuite soumis aux autres membres de l’association pour un vote. Nous avons choisi le thème du rythme, thème qui parle au plus grand nombre, pertinent philosophiquement, peu visité dans l’histoire de la philosophie. Cela permettait aussi de toucher à plusieurs domaines de la pensée, la sociologie, la philosophie, la littérature, la musique ou encore la mode.

© Magali Doublet

Depuis 2013, l’association publie une revue annuelle de 112 pages, où art et philosophie gravitent autour d’un thème choisi par le comité de rédaction. Ayant déjà abordé diverses thématiques, de l’Enigme du jeu à la Nuit, en passant par les Projections, la revue se consacre cette année au Rythme. Interrogé philosophiquement, sociologiquement, ou encore poétiquement, par nos jeunes auteurs, la présence d’images de synthèse comme de travaux picturaux complètent l’exploration de ces différentes cadences.

Les autres pôles suivent le thème de la revue.

Pouvez-vous nous parler des étapes de conception de cette revue ?

Après le choix du thème, l’objectif de la revue étant de proposer un support à la parole étudiante.

D’abord, un appel à contribution est proposé à tous les étudiants qu’ils soient aussi bien rédacteurs, artistes, photographes, dessinateurs, tous les talents sont les bienvenus ! Pour les contributions visuelles elles peuvent répondre directement au thème ou illustrer un article ce qui occasionne par ailleurs de belles rencontres entre artistes et auteurs lors d’un workshop où artistes et auteurs peuvent échanger sur leurs pratiques respectives.

© Magali Doublet

Une fois la sélection faite, on procède au retravail des textes en collaboration avec nos auteurs. Puis c’est au tour de Magali Doublet, notre graphiste, d’intervenir pour la mise en page finale.  

Celle-ci sort très prochainement, où pourrons-nous la retrouver ?

Déjà, vous pourrez la retrouvez en exclusivité, lors de la soirée de lancement, à laquel tout le monde est invité. C’est l’événement qui nous occupe le plus en ce moment, car il y aura beaucoup de surprises, qui demandent de la préparation. Vous pourrez découvrir une galerie éphémère constituée d’œuvres originales issues de la revue, assister à des performances audio-visuelles, un concert, dj set…Tout cela aura lieu jeudi 30 mai, à partir de 18h, dans un lieu secret du 2e arrondissement, ( événement à retrouvez ici. ).

© Pauline D’Andigné

Et puis, si vous ratez cette soirée, la Librairie Philosophique J. Vrin, qui organise depuis 2018 lors la représentation, la diffusion et la distribution de la revue. Vous pouvez également retrouver nos revues sur notre site internet.

Quels est le prochain rendez-vous Opium ?

Nous serons présents au centenaire de Victor Ségalen, à Huelgoat, organisé par la galeriste Françoise Livinnec du 30 mai au 2 juin 2019, afin d’interroger la place du rythme dans l’œuvre et la pensée du poète.

Nous animerons aussi un atelier pour les enfants. C’est un événement important, qui réhabilite la pensée d’un homme qui mériterait d’être mieux connu. On aura le privilège d’être sur le lieu où il a vécu ses derniers moments, ce qui rend cette rencontre d’autant plus forte.

Intitulé “Victor Segalen dans son dernier décor”, l’évènement regroupera une quinzaine d’intervenants, un ensemble musical, des lectures et des ateliers rendront hommage, pendant 4 journées, au médecin, sinologue, poète, mort le 21 mai 1919, à quelques pas de l’Ecole des filles, devenu un espace d’art.

Y-a-t-il une sortie culturelle qui vous a marqué récemment ?

L’exposition qui m’a marqué récemment est l’exposition Electro à la Philarmonie de Paris. Elle a trouvé le juste équilibre entre la transmission d’information et le plaisir de l’expérience esthétique. La diffusion continue de sons allant du début de la techno dans les années 90 à des productions très récentes étaient aussi un dispositif pertinent. Ça permet de prendre conscience de la richesse de ce qui appartient aujourd’hui (et pour de bon) au patrimoine culturel français. 

Remerciements à Alexandre Parodi et toute l’équipe du comité de rédaction pour leur confiance.

Mona Dortindeguey

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