#noaiart : quand les artistes d’ArtStation s’insurgent contre l’art généré par l’intelligence artificielle
Dawn AI, Lensa, Dall-E, ça vous parle ? Certainement, car ces derniers temps, leurs créations prolifèrent sur les réseaux sociaux. Nouvelle technologie de pointe, de nombreuses applications s’appuient sur l’intelligence artificielle pour créer facilement des avatars photoréalistes, voire même des œuvres d’art à part entière. Mais à quel prix ?
Cette année a vu l’émergence de nombreux outils développés à partir de la technique d’intelligence artificielle. Parmi eux figure Dall-E, conçu en 2021 par la société américaine OpenAI, qui gère aussi Chatgpt, agent conversationnel capable de vous répondre à n’importe quelle question. Cet outil propose de créer des images à partir de requêtes textuelles. Datant de juillet de cette année, Midjourney propose un service similaire.
Aujourd’hui, de nombreux artistes s’inquiètent de la prolifération de ces outils numériques et mélanger art et IA ne fait pas l’unanimité dans le monde artistique. Le 13 décembre, les utilisateurs d’ArtStation, site d’hébergement sur lequel les artistes publient leurs portfolios sur divers thèmes, se sont soulevés contre la plateforme. Cette dernière s’est récemment positionnée comme partisane de cette technologie en mettant en avant des œuvres d’art, créées par des IA, qui viennent se mêler aux travaux de créateurs.
De prime abord, ce combat entre artistes et IA paraît légitime puisqu’en réalité, les images générées par ces dernières reposent uniquement sur la base de données dont elles disposent. De ce fait, elles ne sont pas réellement créatrices puisque derrière leurs « œuvres » reposent celles d’être humains. Le problème réside donc dans le fait que ce travail artistique n’est nullement mentionné.
Ces derniers se sont insurgés en publiant massivement une image dominée par un panneau d’interdiction rouge sous lequel on peut lire « AI », et légendée « NO TO AI GENERATED IMAGES ». Ce combat a été relayé sur Twitter avec le hashtag #noaiart.
Face à l’ampleur de la protestation, la plateforme ArtStation s’est exprimée mercredi 14 décembre. Elle refuse de refuser l’accès à sa plateforme aux IA. Elle explique qu’il n’existe aucune règle sur leur site qui justifierait une telle décision.
Dans le communiqué de presse, ArtStation se défend : « Les directives de contenu d’ArtStation n’interdisent pas l’utilisation de l’IA dans le processus de publication des œuvres d’art […] ArtStation est une plateforme de portfolio conçue pour élever et célébrer l’originalité alimentée par une communauté d’artistes. Les travaux sur votre portfolio doivent être des travaux que vous avez créés et nous vous encourageons à être transparent dans le processus. »
Pourquoi un tel combat ?
Cette réponse d’Art Station s’est montrée insuffisante par rapport aux attentes des artistes. Alors qu’une partie espère voir les œuvres d’IA distinguées des travaux d’artistes par un agencement de la plateforme, d’autres préfèreraient voir ces intelligences artificielles disparaître définitivement d’ArtStation.
Pour ma part, bien que je comprenne l’agacement des artistes et surtout leur crainte de voir leur art remplacé par celui d’IA, il n’empêche que les IA continueront forcément de se développer. C’est pourquoi, plutôt que de les percevoir comme des ennemis, artistes, graphistes et développeurs devraient les percevoir davantage comme des nouveaux outils sur lesquels s’appuyer. Il semble donc plus judicieux de penser à régulariser cette nouvelle technique, et de repenser la question de propriété intellectuelle en prenant en compte ce nouvel élément.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
[Source : Vice]
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