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Nellu Cohn : “Le rôle des artistes est de rendre les gens meilleurs”

1 août 2014
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nellu

Nellu Cohn, photographe israélien : “Le rôle des artistes est de rendre les gens meilleurs.”

Le 1er août 2014

www.nellu-cohn.com

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Nellu Cohn commence à étudier le violon et le piano en Roumanie, pays de sa naissance. Il s’installe ensuite à Jérusalem, afin de poursuivre ses études en classe de composition et de direction d’orchestre, avant d’intégrer le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Il continue sa carrière en tant que musicien mais aussi comme producteur, chargé de cours à Paris 3 Sorbonne, animateur d’émissions culturelles à la radio et directeur des programmes à Radio J Paris.

Nellu Cohn se distingue également par son talent de photographe. Très inspiré par la ville de Tel-Aviv, il a aussi publié un livre de clichés invitant le lecteur à une immersion totale dans l’univers de l’armée israélienne. Les photographies sont rythmées par des textes inédits d’universitaires, artistes, écrivains, rabbins ou hommes politiques qui apportent chacun une approche personnelle, éthique, philosophique, spirituelle, sociale ou historique.

Alors que la situation entre l’État d’Israël et le Hamas est dramatique, Artistik Rezo a pu rencontrer Nellu Cohn et l’interroger sur le lien entre son statut d’artiste et le conflit.

Le conflit israélo-palestinien a-t-il une influence sur votre travail ? Si oui, de quelle façon ?

Non, aucune. Enfin, comme les Israéliens sont un peuple et un pays très politisés, il doit y avoir une influence, mais alors inconsciemment.

Pensez-vous que le conflit stimule votre créativité ou est-ce qu’au contraire il la brime ?

Le conflit n’influence pas ma créativité, c’est peut-être dû au fait que je vis à Paris. Mais beaucoup d’autres artistes israéliens, eux, le sont directement.

Ressentez-vous une forme de censure, morale ou autoritaire, sur votre travail, en raison de la situation entre les deux pays et ses conséquences ?

Absolument pas. Comme vous le savez, en Israël, l’éventail politique est extrêmement large, de l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par les “extrêmes” laïcs et les “extrêmes” religieux. Tout le monde s’exprime librement, dans la rue, dans la presse, à la Knesset et bien sûr dans l’art. Donc, pour moi, pas de censure, ni d’autocensure.

Pensez-vous que le rôle des artistes est de propager tant qu’ils le peuvent un message de paix ?

Le rôle des artistes est d’apporter au “consommateur d’art” du plaisir, du rêve, de susciter sa curiosité, sa réflexion, de l’obliger à s’interroger sur soi, de rendre les gens meilleurs… et alors, peut-être, ils feront la paix…

Travaillez-vous avec des artistes palestiniens ?

Je ne souhaite pas travailler avec un artiste en fonction de sa nationalité, religion ou son opinion politique. Si je travaille avec un artiste, c’est parce que nous avons avant tout des affinités artistiques. En revanche, je ne suis pas contre des participations à des expositions avec des artistes arabes ou palestiniens. Mais je comprends que pour moi c’est plus simple, car je ne risque rien, contrairement à eux. Lors de ma dernière exposition à Paris, à l’occasion de la publication de mon livre Tel Aviv Live, la galerie où j’ai exposé mes clichés cherchait un artiste libanais pour une exposition photo “Tel Aviv – Beirut regards croisés”.  Mais les photographes libanais se sont finalement rétractés, de peur de ne plus pouvoir retourner au Liban…

[Visuels : © Nellu Cohn]

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