Nathanaël Koffi : “L’art rassemble, il est source de médiation”
Le sourire de Nathanaël Koffi est contagieux, tout comme la joie que dégagent ses œuvres colorées. Pour le jeune artiste, l’art fédère; il n’a pas de provenance ni couleur de peau, et peut être un puissant moyen d’expression et de revendication.
Pourriez-vous vous présenter et expliquer votre parcours ?
Je m’appelle Nathanaël, j’ai tout juste 25 ans, adepte des grands sourires. Je suis né à Lyon et je suis arrivé en banlieue parisienne vers mes 7 ans. J’étudie la finance et la comptabilité en parallèle de mon art : la peinture est un peu une échappatoire aux chiffres.
D’où vient le choix de peindre sur des skateboards ?
Je suis passionné de skate depuis mon adolescence, donc j’avais toujours des vieilles boards que je gardais et, pour l’anecdote, je donnais les anciennes a un ami car ses enfants leurs donnaient une seconde vie. Puis pendant une période où il devait être très chargé par son travail, comme je n’avais plus de réponse, j’ai commencé à peindre des inspirations dessus. J’ai naturellement décidé d’utiliser des vieilles decks comme support pour leurs donner une seconde vie.
En soi c’est assez atypique et je trouve que c’est le meilleur moyen de rendre hommage à sa passion.
Quelle est votre démarche artistique ?
Je dirais que mon travail est très abstrait, je joue sur différents tons de couleurs et sur les mélanges. J’aime marier différentes couches sans rapport pour leur donner une harmonie.
Vous êtes un mannequin et un artiste qui se définit “color dealer”. Pourquoi est-ce si important de jouer avec la couleur pour vous ? Quels sont vos sources d’inspirations ?
J’aime donner le sourire aux gens, j’ai une personnalité très hyperactive et les couleurs chaudes et vives sont le meilleur moyen pour déclencher une émotion joyeuse chez autrui. Ça donne tout de suite une certaine énergie : mes peintures sont vraiment une réflexion de moi-même.
Concernant mes inspirations, le travail de Thiago Thipan me fait vibrer. C’est un muraliste brésilien qui a réalisé quelques murs à Paris : j’adore sa manière d’assembler les couleurs tout en ayant sa touche très propre à lui. Mais il y en a beaucoup d’autres, pour en citer quelques-uns : Popaye, Ann Marie Coolick, Valentina Cancedda.
Malgré le fait qu’on est en 2020, des épisodes de racisme sont encore présent partout dans le monde. Est-ce que l’art peut jouer un rôle dans cette lutte aux injustices selon vous ?
Déjà l’art rassemble, l’art est source de médiation. L’art c’est différentes cultures, différentes représentations des choses à travers les continents, au-delà des couleurs. C’est un moyen d’expression universelle, c’est aussi un bon moyen de protestation.
Quels sont vos envies pour le futur ?
J’avais un projet de mur à peindre en Malaisie mais la situation en a décidé autrement (ce n’est que partie remise). Mais le plus symbolique à mes yeux serait de peindre l’école du village où mon père a grandi en Côte d’Ivoire, un petit village à côté de la ville de Toumodi, j’aimerais vraiment avoir ma petite touche là-bas.
Plus d’informations sur Nathanaël Koffi sur sa page Instagram
Propos recueillis par Violagemma Migliorini
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