Nadir Dendoune – Centre Culturel Algérien
Les derniers héros ne sont peut-être pas morts…. En tout cas c’est ce qu’on dit quand on rencontre Nadir, personnage fort en gueule et haut en couleur. Il est de tous les combats, de toutes les actions. Journaliste, activiste, témoin, on court après l’homme ou les hommes qui le composent. En 1993, il s’envole pour l’Australie et accomplit un raid à vélo de 3000 kilomètres, puis, séduit par le pays, s’installe à Sydney et obtient la nationalité australienne. En septembre 2001, soutenu par la Croix-Rouge, il reprend son vélo pour un tour du monde au profit de la lutte contre le sida.
En mars 2003, il s’envole pour Bagdad où il reste quatre semaines. Il raconte cette expérience dans le « Journal de guerre d’un pacifiste, bouclier humain à Bagdad ». Et lorsqu’à 37 ans, il décide de gravir l’Everest (8848 mètres, quand même), sans entraînement, tout le monde le prend pour un fou. Évidemment. «Quitte à souffrir, que ce soit pour la plus belle montagne du monde et la plus haute», dira-t-il. Soulignant qu’il ne s’est pas préparé spécifiquement à l’escalade mais qu’il s’était préparé à sa manière, pendant cinq années, l’alpiniste en herbe parvient à berner l’équipe de l’expédition. Il « pipeaute son Cv » fait croire à une soi-disant escalade préalable du Kilimandjaro. Grâce à un sponsor et à l’aide de certains de ses amis, il réussira à réunir la somme exigée, la veille du départ (!).
Les clichés sur les murs racontent le froid, la difficulté, l’épuisement, les rencontres, la vie au camp de base où on s’entraîne trois semaines avant d’attaquer la reine des montagnes, l’hostilité de l’équipe quand elle se rend compte du subterfuge. La dernière photographie, particulièrement éprouvante, montre les ravages du froid sur son visage. Et quand on lui demande : « Pourquoi as-tu fait ça ? » il répond : « pour foutre le bordel » mais aussi « si je ne triche pas, si je ne transgresse pas, je n’aurai le droit que de crever dans ma cité. Notre destin est balisé. » Finalement, les héros ne sont pas morts, finalement, le « mektoub » (« destin ») n’est pas écrit.
Mathilde de Beaune
Nadir Dendoune
Du 19 au 29 janvier 2011
Nadir Dendoune – Un tocard sur le Toit du monde
Du lundi au vendredi de 9h à 17h
Informations : 01 45 54 95 31.
Entrée libre.
Centre Culturel Algérien de Paris
171, rue de la Croix-Nivert
75015 PARIS
Métro Félix Faure Ligne 8
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