Mayas – Révélation d’un temps sans fin – Quai Branly
Mayas – Révélation d’un temps sans fin Mardi, mercredi et dimanche de 11h à 19h Jeudi, vendredi et samedi de 11h à 21h Fermé le lundi Tarifs : Plein : 9 € Billet collections permanentes + expositions temporaires : Musée du quai Branly M° Alma-Marceau |
Exceptionnelle, époustouflante, magnifique ! Cette litanie de superlatifs n’est pas exagérée pour qualifier cette exposition du musée du quai Branly sur les Mayas. De pièces monumentales en chefs-d’œuvre, voilà une occasion unique pour appréhender cette culture qui considérait que les hommes étaient faits de maïs et de sang ! L’exposition événement.
Voilà un peuple bien étonnant qui, contrairement aux autres civilisations qui ont marqué l’histoire de l’humanité – des Mésopotamiens aux Celtes en passant par les Égyptiens –, fait encore partie de notre XXIe siècle. Les Conquistadors n’ont pas eu raison des Mayas au XVIe siècle ! Et contrairement à ces sociétés antiques, ils n’ont pas d’unité politique et linguistique : encore aujourd’hui, on dénombre une trentaine de langues mayas ! Ce qui finalement est le reflet de la diversité géographique de ce territoire que les Mayas ont dû apprivoiser, constitué aussi bien de la jungle tropicale, de l’aride plaine calcaire de la péninsule yucatèque ou de la cordillère volcanique au sud. Le ciment de cette culture s’appuie sur la cosmogonie de laquelle découlent une organisation politique de la société hiérarchisée, des rites indispensables pour que le monde ne retourne pas au chaos et un art codifié. Alors pourquoi cette exposition est-elle si exceptionnelle ? Parce qu’elle a été possible grâce à un effort considérable de la part des autorités mexicaines – une façon de renouer avec les projets annulés en 2011 pour ce qui était l’année France/Mexique –, réunissant ici près de 400 pièces reflétant la vie quotidienne, l’organisation politique, la religion de ce pays encore largement fouillé. Les avancées récentes de la recherche archéologique concernent particulièrement deux points largement mis en évidence dans le parcours : la conception du temps et ce jeu de balle qui est resté longtemps énigmatique. En ce qui concerne le premier, les Mayas s’appuient sur un système calendaire très précis et élaboré, combinant le cycle de l’année rituel (260 jours) et solaire (365 jours), desquels découle la Roue calendaire de 18 980 jours. Ils ont également compté à partir du cycle de Vénus (584 jours), de Mars (780 jours)…
Alors, que dire de cette prophétie annoncée d’une fin du monde en décembre 2012 ? Qu’il était impossible que les Mayas aient pu s’aventurer sur ce terrain-là puisque le temps est cyclique et qu’il recommence sans fin. Le clou de l’exposition est peut-être cette salle dédiée aux mystères de l’au-delà, lorsque le défunt est en prise directe avec l’inframonde. De somptueux masques de jade sont dressés dans les vitrines, face au visiteur, rivalisant tous de raffinement, de délicatesse et de beauté, à en avoir le souffle coupé. Stéphanie Pioda [Monument 114 de Toniná, Classique récent (600-900 apr. J.-C.), Calcaire. Toniná, Chiapas, Mexique © Museo Nacional de Antropología, Mexico, Mexique. Photo Ignacio Guevara / Vue de l’exposition © musée du quai Branly, photo Gautier Deblonde. Photo Gautier Deblonde / La Reine d’Uxmal, Classique récent (600-900 apr. J.-C.). Uxmal, Yucatán, Mexique © Museo Nacional de Antropología, Mexico, Mexique. Photo Ignacio Guevara / Figurine féminine, Provenance inconnue, Classique récent (600-900 apr. J.-C.), Céramique © Museo Nacional de Antropología, Mexico, Mexique. Photo Ignacio Guevara] |
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