Matt Frenot : “La photographie m’intéresse comme un médium, qui capte la lumière et permet de produire un langage”
En juillet dernier, le photographe Matt Frenot exposait à Paris des œuvres extraites de sa série Arles : une mise en abyme de l’espace domestique. La lumière de son objectif révèle une histoire autour des objets de son quotidien, une histoire propre à chacun.
Bonjour Matt, peux-tu te présenter ?
Je suis un artiste-auteur. Je fais de la photographie, du dessin et de la vidéo. J’ai suivi des études d’art à l’École nationale supérieure d’art et de design de Nancy et à l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles. Ensuite, je suis parti à Shanghai, en Chine, pour participer à un programme de recherche en art, “Création et mondialisation”, dirigé par Paul Devautour.
Comment est née ta passion pour la photographie ?
Je pense que cette passion s’est confirmée en manipulant la lumière dans le laboratoire argentique, j’ai vécu cela comme une fascination. En fait, mon intérêt a commencé à se développer lorsque je me suis rendu compte que je pouvais capturer la lumière directement sur du papier.
Que représente la photographie pour toi ?
C’est la tentative de réunir des choses appartenant à des espaces différents. La photographie m’intéresse comme un médium, essentiellement lié à sa capacité de capter la lumière et permettant de produire un langage avec cette dernière. Disons que si la lumière est donnée, l’écriture, elle, ne l’est pas.
Où puises-tu tes inspirations ?
Je suis attiré par les couleurs. Les œuvres picturales qui incarnent une sorte de vérité par la couleur me rassurent. Matisse n’est jamais loin. Pour le reste, mon travail commence par l’observation de ce qui m’entoure : cela va de l’espace domestique aux boulevards des grandes villes.
Comment décrirais-tu ton style, ta façon de travailler ?
J’aimerais avoir un style. Il y a sûrement un peu de romantisme, un peu de concept et un peu d’autre chose que j’ignore. Je travaille de façon irrégulière. Les moments où je dessine ou capture une image sont souvent très condensés et spontanés. Dans ces moments-là, je ne pense pas beaucoup.
Parmi tes photos, si tu devais en retenir une, peux-tu nous raconter son histoire ?
J’aime bien parler de l’œuf au plat comme de “mon petit soleil” : cette image fait partie d’un ensemble de photographies réalisées à Arles, comme un centre de gravité. Elle représente tout mon intérêt d’allier l’utile à l’agréable, si vous voyez ce que je veux dire. L’œuf qui est là, l’œuf qui devient image, l’œuf qui se consomme.
Quels ont été tes derniers projets ? Souhaites-tu mentionner une série que tu aimes en particulier ?
J’ai récemment tourné des images au sein de la foule à Hong Kong. Je continue de dessiner des fleurs. Je peux citer la série de dessins G-Astronomie dans laquelle j’aime croquer des tomates, des capucines et des poulets.
As-tu des projets en cours ou à venir ?
J’ai l’intention de réaliser d’autres films à Dubaï et New York pour continuer à explorer les aspects du mouvement dans de grandes mégalopoles. En parallèle, je souhaiterais prolonger mes dessins de la série G-Astronomie avec la complicité de chefs comme Alain Passard, qui me semble avoir une recherche culinaire exigeante et généreuse en couleurs.
As-tu un conseil à donner à ceux qui aimeraient se mettre à la photographie ?
Pour “se mettre” à la photographie, il faut un appareil et se poser un peu.
Plus d’informations sur le compte Instagram et le site internet de Matt Frenot.
Propos recueillis par Anastasia Le Goff
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