Martin Biger : “Dans mes photos, j’aime l’idée de créer un contenu semblable à une peinture”
Rencontre avec le jeune photographe et étudiant Martin Biger qui depuis son enfance révèle et sublime la nature qui l’entoure, dont les côtes du Finistère d’où il est originaire.
Bonjour Martin, je suis heureuse de pouvoir te poser quelques questions sur ton travail ! D’ailleurs, comment as-tu commencé la photo ?
Je n’ai pas vraiment de souvenirs mais lorsque je devais avoir 10 ans je piquais l’appareil photo de mes parents, je prenais des clichés d’un peu tout et n’importe quoi pour m’amuser. Un peu plus tard, un de mes proches a acheté un reflex et c’est là que je me suis dit : “Moi aussi j’en veux un”. J’ai commencé comme ça, à prendre la nature qui m’entourait, dont beaucoup de fleurs et de grenouilles pêchées. D’ailleurs, je dois dire que certaines photos que j’avais pris petit n’étaient pas si mauvaises!
La nature est un thème récurrent dans tes photos, que l’on peut d’ailleurs retrouver sur ton compte Instagram, est-ce ton sujet favori ?
Comme j’habite en Bretagne j’ai la chance d’avoir la mer et la terre, la nature est pour moi une grande source d’inspiration. Au départ, le surf était l’un de mes sujets favoris mais comme il n’y a pas toujours de bonnes conditions, je ne peux pas faire de photos quand je veux. Aujourd’hui ce serait plutôt la mer en général, les paysages, mes amis à l’eau. Dès que je vois quelque chose qui retient mon attention je le capture, et souvent ce sont des gens en action et spontanés, qui ne remarquent pas forcément l’appareil.
Concernant les portraits, je ne me suis pas encore familiarisé avec, je trouve que c’est le thème le plus difficile en photo. Je n’ose pas me lancer et m’y intéresser réellement mais il faudrait que je le fasse !
Est-ce qu’il y a des gens dans ce métier qui ont eu une influence sur ta vision de la photographie ?
Lorsque je me suis mis sur Instagram, j’ai découvert beaucoup de personnes qui faisaient des photos, dont mon ami Valentin Figuerãs que j’ai rencontré près de chez moi. Lui aussi faisait beaucoup de photos alors on a pu progresser ensemble. Il m’a vraiment aidé à développer ma conception de la photo quand j’avais 15 ans, qui restait assez basique à l’époque. Après, tous les photographes de surf connus comme Morgan Maassen, Ben Thouard, les photographes d’aventures, de reportages ou même plasticiens comme Stéphane Lavoué qui a fait une série de photos sur la Bretagne notamment, ont influencé quelque part mes idées. Maintenant que je suis en école de photographie, je commence à avoir plus de références sur les photographes des années 50/60 qui deviennent des inspirations supplémentaires.
Quelle est la chose que tu souhaites transmettre à travers tes photos, et dans ce sens, comment décrirais-tu ton style ?
Je n’ai pas vraiment de message mais j’aime faire ressentir une atmosphère pesante. Je prends mes photos de manière à jouer avec les différentes textures que je peux trouver, et les retoucher plus en détail avec les couleurs chaudes et les teintes bleues de la nuit.
Je trouve que les couleurs du jour sont souvent trop fades et le fait de mettre en noir et blanc me permet de redéfinir certains aspects de la photo. Dans mes photos, j’aime aussi faire de longues expositions pour donner un effet de vitesse et j’aime l’idée de créer un contenu semblable à une peinture. Je ne recherche pas à faire des photos kitch avec des couleurs flash, je préfère rester au plus proche de la réalité, que la scène reste sensée et que chacun puisse ensuite l’interpréter comme il le veut.
As-tu un projet en cours?
Oui, j’ai commencé il y a déjà deux ans à réaliser une série sur la pêche qui n’est pas tout à fait terminée, c’est assez long ! (Rires) C’est d’ailleurs dans cette série que l’on retrouve l’un de mes rares portraits, avec un pêcheur de dos, qui est un ami de ma mère avec qui je pars souvent pêcher et prendre des photos. J’aimerais bien également aller découvrir de nouveaux spots de surf ou bien des paysages plus montagneux à travers le Costa Rica, les terres perdues des États-Unis ou encore le Monténégro, qui est plus proche de chez nous.
Découvrez tout l’univers de Martin Biger sur son compte Instagram.
Propos recueillis par Élisa Marchand
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