Luc Bessin : “Le Straight Art, une vision géométrique et mathématique de la réalité”
Artiste parisien, Luc Bessin s’est inspiré de ses outils de navigation de pilote de ligne pour créer un nouveau courant : le Straight Art ©. Il nous parle aujourd’hui d’une passion transmise par son père, de sa technique d’apposition des touches de couleur, de ses influences artistiques. Le résultat est unique : profondes et lumineuses, ses œuvres retranscrivent l’âme et l’aura des modèles.
Pouvez-vous vous présenter?
Bercé par l’impressionnisme et l’art dès mon plus jeune âge, grâce à la bibliothèque fournie et à la passion de mon père, j’ai commencé à peindre et dessiner dès l’enfance. Cette passion m’a accompagné durant toute ma vie. J’ai cependant suivi une carrière plus conventionnelle en devenant pilote de ligne.
Pendant longtemps, j’ai vu le monde au travers du directeur de vol, un instrument de pilotage devenu depuis un vecteur me guidant dans mon art. Ces deux mondes étant maintenant réunis, je me consacre aujourd’hui pleinement à mon activité artistique.
Qu’est-ce que le Straight Art ?
Sous le nom de Straight Art ©️, je redéfinis une vision géométrique et mathématique de la réalité : la mienne. La ligne d’horizon se transforme en une constellation de pixels, et je réinvente le pointillisme sous la forme de portraits singuliers et empreints de lumière et de profondeur. Des portraits où la couleur se ressent, où le geste se perçoit, et qui font ressortir l’âme et l’aura des modèles.
C’est en jouant avec la luminosité que les traits du visage se contrastent pour laisser vivre l’émotion. En s’éloignant du tableau, la multitude de traits-croix s’estompe au profit d’une unité harmonieuse. Dans ce travail de reconstitution de l’image, le regard et l’esprit s’unissent, s’imaginent et font du spectateur un acteur à nul autre pareil.
Comment en êtes-vous venu à créer un nouveau courant?
Ma vision mathématique et géométrique, associée à cette technique très particulière et nouvelle d’apposition des touches de couleur sous forme de traits droits horizontaux et verticaux rappelant le directeur de vol des avions de ligne rend mon travail unique. De ce fait la création d’un nouveau courant, clin d’œil au street art était une évidence.
Diriez-vous que votre travail se rapproche de ceux de Seurat et Signac, qui ont ouvert la voie vers une nouvelle vision de la peinture qu’est le pointillisme ?
Oui par le fait de rendre acteur le spectateur, qui découvre le sujet représenté sur la toile en fonction de son éloignement. Ma technique apporte cependant une autre particularité, qui est de rendre vivant l’œuvre en fonction de la luminosité environnante. Mais la différence majeure se situe dans la technique : j’appose les couleurs par traits verticaux et horizontaux , alors que les pointillistes comme Seurat ou Signac le faisaient par touches.
Comment choisissez-vous vos portraits ?
Il faut que le sujet me parle et me touche. C’est l’émotion qui se dégage du sujet qui me motive et m’attire, son regard et/ou son attitude.
Votre travail est très minutieux, et exige beaucoup de patience. Combien de temps vous faut-il pour produire vos œuvres ?
Je dirais entre 80 et 150h en fonction de la taille de l’œuvre et des détails de chaque sujet.
Quelles sont vos influences artistiques ?
L’impressionnisme avec notamment Van Gogh et Degas et le pop Art avec Haring et Lichtenstein. J’ai cherché à réunir ces deux influences dans ma technique.
Quelles foires d’art contemporain fréquentez-vous?
La FIAC, Art Basel, the armory show… pour les grands noms. Je suis néanmoins sensible à l’art sous toutes ses formes et ses représentations, que ce soit à Miami ou sur un marché à Dakar.
Dans quelle galerie d’art souhaiteriez-vous voir exposer vos œuvres?
Une galerie internationale m’a proposé d’exposer dans son flagship de Soho à New-York, ainsi que dans celui de Mykonos, mais je privilégie l’humain et des projets qui me tiennent à cœur. C’est pour cela que j’ai choisi d’exposer en septembre dans une galerie située au marché Biron aux puces, qui va proposer un concept intéressant, et que je participerai en novembre à une vente aux enchères au profit de la fondation Brigitte Bardot organisée par la maison Rossini. Les autres projets sont en discussion et je préfère les garder confidentiels pour le moment. Disons que je reste ouvert aux opportunités.
Propos recueillis par Isabelle Capalbo
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