Louise Ganot : “J’ai un univers graphique moderne empreint de nostalgie”
Louise Ganot, illustratrice et graphiste indépendante, nous ouvre les portes de son univers joyeux et coloré. Rencontre avec une jeune havraise passionnée et engagée.
Peux-tu nous parler un peu de toi et de ton parcours ?
Je suis originaire de Caen mais je vis au Havre depuis maintenant 6 ans. J’ai un Bac Pro en communication visuelle. Ensuite, j’ai intégré l’ESADHaR (Ecole Supérieure D’Art et de Design du Havre et de Rouen) où j’ai obtenu mon DNAP (diplôme national d’arts plastiques). Je dessine depuis toujours, déjà en maternelle je me dirigeais directement vers les pots de crayons de couleur.
À partir de quand t’es-tu rendue compte que tu voulais en faire un projet professionnel ?
Très tôt finalement, depuis l’enfance, mais j’ai mis du temps à montrer mes illustrations au “grand public” et à me lancer.
Quelles sont tes inspirations ?
Les illustrations des années 60 et les livres de mon enfance m’inspirent beaucoup. J’adore les comédies musicales et les films Bollywood. J’aime beaucoup Les Demoiselles de Rochefort et l’univers de Jacques Demy de manière générale . Dans un style plus décalé, j’ai beaucoup regardé la comédie musicale The Rocky Horror Picture Show (1975). Si j’étais un film, je serais une comédie musicale.
Quels sont les thèmes que tu aimes et que tu aimerais aborder ?
Mon thème de prédilection est la femme. J’ai grandi dans une famille de femmes avec mes quatre soeurs et ma mère. Je trouve important de mettre les femmes en avant. J’aime aussi beaucoup l’illustration jeunesse et j’aimerais en faire davantage dans le futur.
Ton thème de prédilection étant la femme, y a-t-il une femme en particulier qui t’inspire ?
Je ne vais pas être très originale mais la femme qui m’inspire le mieux c’est ma mère.
Quel(s) message(s) souhaites-tu faire passer aux gens à travers tes dessins ? Qu’est-ce que tu aimerais qu’on retienne de ton travail ?
J’essaie de délivrer des messages positifs et souvent engagés. J’aimerais que l’on retienne ces aspects justement. Dans mes dessins, j’essaie de prôner la diversité et la tolérance.
Comment définirais-tu ton style en tant qu’illustratrice ?
Joyeux, très coloré et un brin rétro. C’est un univers graphique moderne parfois empreint de nostalgie.
Un dessin qui te tient particulièrement à cœur et pourquoi ?
J’aime particulièrement l’illustration qui reprend tous les visages de femmes, celle que l’on peut trouver en premier sur mon site web. J’aime illustrer les femmes, célébrer leur diversité et je pense qu’on le voit à travers ce dessin.
Que préfères-tu dans le fait d’être illustratrice ?
Ce que je préfère c’est le début, la recherche, quand j’écris et que je commence à avoir des idées de dessins (les couleurs, les personnages, etc). Depuis toujours, je m’exprime en dessinant. C’est une passion et j’aime l’utiliser pour diffuser un message.
Quelles sont les difficultés auxquelles tu as pu ou tu es confrontée en tant qu’illustratrice indépendante ?
Forcément, au début je n’avais pas de commandes, pas de réponses aux mails. La magie des réseaux sociaux m’a beaucoup aidée et les gens sont venus à moi petit à petit. Ma première commande a été de réaliser des illustrations pour des couvertures de livrets étudiants pour l’université du Havre, j’étais très heureuse qu’ils fassent appel à moi. Au départ, j’ai également eu du mal à trouver mon rythme en télétravail car je travaille en autonomie chez moi.
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à quelqu’un qui voudrait se mettre au dessin ?
Ne pas avoir peur de rater au début. Il faut surtout le faire pour soi, ne pas hésiter à tester différentes techniques, prendre l’inspiration partout. Par exemple, dessiner ce que tu manges ou les gens que tu vois. Il ne faut pas se mettre de freins. Moi-même, quand j’ai commencé, je n’avais aucune formation artistique. Le dessin c’est comme toutes les passions, il ne faut pas avoir peur.
Comment se passe le confinement pour toi ? Est-ce que tu arrives à rester créative ?
Ça dépend des jours, certains jours je me réveille avec une idée d’illustration et d’autres, j’ai un peu le syndrome de la page blanche. Je pense quand même que le fait de ne pas beaucoup sortir joue sur mon cerveau. D’habitude, pour être productive, j’ai besoin de sortir, de voir des gens et de faire des pauses. J’ai toujours des projets mais je n’ai pas envie de me forcer, faire pour faire n’est jamais très aboutissant et il faut savoir s’accorder des pauses. Je considère qu’il ne faut pas chercher à être productif à tout prix.
Quel est le projet rêvé que tu aimerais concrétiser dans le futur ?
Écrire et illustrer un livre sous forme de bande dessinée, j’aimerais également beaucoup illustrer des livres pour enfants. Si l’occasion se présente un jour, j’adorerais peindre une fresque sur un mur.
Pour finir, y a-t-il des artistes qui t’inspirent que tu aurais à nous partager ?
Marylou Faure, Léa Maupetit, Mugluck, Mirion Malle, Lili la baleine, Steffie Brocoli, Maarten Vande Wiele, Lauren Rebbeck, Nathalie Byrne et tellement d’autres encore !
> Vous pouvez retrouver les créations de Louise sur son site internet et ses réseaux sociaux Facebook et Instagram.
Propos recueillis par Camille Bonniou
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