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Expositions de la rentrée 2010

20 septembre 2010
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On y expose aussi bien le dernier travail de Raymond Depardon, les accumulations d’Arman, l’impressionnisme de Claude Monet que les trésors incas datant du XVe siècle. On retrace les chevelures emblématiques qui ont marqué le cinéma du XXe siècle, on mélange les styles versaillais aux mangas assidulés de Takashi Murakami. Enfin, on rend hommage pour la première fois à Paris, au mythique Jean-Michel Basquiat qui fut l’un des pionniers du mouvement underground new-yorkais.

Quand l’été laisse place à la jeune génération d’artistes avec l’exposition « Dynasty » au Musée d’Art Moderne et son voisin le Palais de Tokyo – qui par la même occasion signent leur première collaboration – septembre assure sa rentrée avec les entités de ce monde. À commencer par Arman. Après une première rétrospective au Jeu de Paume en 1998, l’artiste investit les salles du centre Georges Pompidou et y présente l’ensemble de son travail, de la fin des années 1950 marquée par la peinture informelle aux dernières années du XXe siècle. Connu pour ses accumulations d’objets issus de la société de consommation, Arman a créé une nouvelle esthétique que l’on nomma le Nouveau Réalisme.

Autre esthétique pour le moins différente : les coiffures. La cinémathèque présente l’exposition « Brune/blonde, une expo arts et cinéma » mettant en avant les actrices de cinéma mythiques sous un angle capillaire : des blondes, des brunes et aussi des rousses. La chevelure, métaphore de la sensualité et du désir a inspiré plus d’un réalisateur : le chignon en spirale de Kim Novak, la raideur des coiffes de Louise Brooks ou encore le volupté de la chevelure de Brigitte Bardot. Cette exposition croisera tous les genres, confrontant le cinéma hollywoodien, oriental, japonais, en marge, d’hier et d’aujourd’hui qui ont toujours mis en avant la chevelure des femmes. Une exposition temporaire pour les permanentes !

Des expositions qui valent de l’or

On n’imagine pas une rentrée sans grandeur, ni renommée. Un très grand classique, qui nous impressionne tellement il est moderne ! Avec une actualité au musée Marmottan jusqu’au 26 septembre, Claude Monet réintègre le Grand Palais après trente ans d’absence. Organisé par la Réunion des Musées Nationaux et le musée d’Orsay, cette exposition sera sûrement l’une des plus prestigieuses de la rentrée. Elle montrera toute la carrière de l’artiste de ses débuts à l’impressionniste qu’il devint. On y croisera les lieux comme Paris, la Normandie, Londres, la Creuse, Rouen qu’il arbora durant sa vie sans compter son authentique jardin de Giverny. Une exposition qui pose un œil neuf mettant en lumière des aspects moins connus de l’œuvre de l’artiste qui se revisite sans cesse.

Une exposition qui vaut certes de l’or au sens propre, c’est « L’or des Incas : origines et mystères » qui aura lieu à la Pinacothèque dans le cadre de ses grandes expositions « civilisations ». Un thème qui apportera un regard nouveau sur un empire peu connu mais qui fut l’un des plus grands de tous les temps. Y seront exposés les trésors inédits des plus brillantes civilisations précolombiennes comme les bijoux, la vaisselle rituelle d’or et d’argent, des sculptures en bois gravé, des instruments de musique, des céramiques peintes et aussi une momie représentant le rituel d’embaumement. Cette exposition permet de mieux comprendre la relation que les Incas entretenaient avec l’or, très souvent associé au rituel religieux.

Les premières fois, on s’en souvient toujours.

Après Jeff Koons et Xavier Veilhan, c’est au tour du Japonais Takashi Murakami de prendre ses quartiers au château de Versailles. Une exposition qui croise l’empire majestueux de Versailles avec les œuvres exotiques de Takashi Murakami. Kitsch et psychédélique, ces productions évoquent les symboles culturels de la société nippone issus de l’animation et des mangas. Ce n’est pas sans non-sens que cet artiste est invité au château, très connu des Japonais grâce à sa représentation dans le manga « La rose de Versailles ».

C’est également une grande première pour le jeune prince du graffiti Jean-Michel Basquiat pour qui le Musée d’Art Moderne consacre la première rétrospective de l’artiste à Paris. À l’occasion du cinquantième anniversaire de sa naissance, le musée rend compte des œuvres de celui qui a généré la culture underground new-yorkaise des années 1980. Jean-Michel Basquiat, dont la vie fut plus qu’éphémère, commence par peindre dans la rue sous forme de graffiti, puis se fait vite repérer et commence ses peintures sur tableaux. Son univers est empreint de mythologie sacrée du Vaudou, de la Bible, de la bande dessinée, de la publicité et des médias. Grand ami d’Andy Warhol, il sera reconnu très vite comme l’un des pères fondateurs du « street art ».

Terminons sur une « French Touch »

C’est toujours avec plaisir et émotion que de découvrir les photographies de Raymond Depardon qui expose cette fois-ci à la Bibliothèque nationale de France. Son travail fait l’objet de longues recherches sur le territoire français depuis 2004. Il montre l’explosion des villes françaises de la seconde partie du XXe siècle. Il met en premier plan l’accroissement considérable de l’industrialisation comme la construction d’usines, de parking aux abords des villes, la surexploitation immobilière du littorale et de la haute montagne. Dans un second temps, il rendra hommage à ses influences comme Walker Evans ou encore Paul Strand.

Patience chers lecteurs et lectrices et profitez du grand air de l’été.

Elise Besnier

[Visuel :  Penelope Cruz ; Étreintes brisées, Pedro Almodovar, 2009 © photo Emilio Pereda et Paola Ardizzoni / El Deseo ; conception graphique Lot49 / Cinémathèque française]

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