Salon de Montrouge
Du 4 au 31 mai 2016
Ouvert tous les jours de 12h à 19h
Nocturne les mercredis jusqu’à 21h
Entrée libre
Le Beffroi 2, place Émile Cresp 92120 Montrouge
M° Mairie de Montrouge (ligne 4)
www.salondemontrouge.fr
Visites guidées gratuites tous publics Les dimanches 8 mai, 15 mai, 22 mai et 29 mai
Performances et projections Les mercredis 11 mai, 18 mai et 25 mai à 20h30
Entrée payante : 10 €
Après-midi spécial performances Samedi 21 mai à partir de 14h
Entrée libre
Performances de Clarissa Baumann, Camille Bondon, Virgile Fraisse, Florence Lattraye, Violaine Lochu, Alex Roy
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Nouveau directeur artistique, nouvelle scénographie, nouvelle identité visuelle. La 61e édition du Salon de Montrouge fait sa révolution, repensant sa forme (faire du salon une véritable exposition) tout en préservant l’esprit du salon : révéler et soutenir la scène émergente. Entretien avec Ami Barak, directeur artistique.
Qu’est-ce qui change véritablement pour cette 61e édition ?
L’esprit et le lieu restent les mêmes : le salon est toujours une tribune ou plateforme pour la scène émergente. Là où Marie Gautier et moi-même avons mis notre grain de sel est dans cette volonté d’introduire une dimension curatoriale.
Nous avons repensé le dispositif pour ne plus avoir une cellule par artiste, mais une véritable exposition collective. Renouveler la forme donc, pour mieux saisir et faire avancer la question de l’excellence. Après avoir analysé les œuvres, les typologies des démarches, les accointances, les dénominateurs communs, nous avons cartographié cinq chapitres : “Chez moi, chez toi, chez les autres” ; “Raconte-moi la planète” ; “Ironie de l’histoire” ; “La veille des formes” ; “Je t’aime moi non plus (à la folie, pas du tout)”.
Ils résument les obsessions esthétiques et conceptuelles chez cette nouvelle lignée d’artistes.
En repensant le salon comme une exposition collective, nous voulons donner des clés de lecture au visiteur, le prendre par la main de façon très amicale.
Pour cela, nous avons travaillé de concert avec nos amis scénographes Ramy Fischler et Vincent Le Bourdon pour construire un parcours et une déambulation clairs, limpides et agréables.
À travers cette sélection 2016, que pourriez-vous dire de cette génération ?
Je trouve que nous abordons une génération pour laquelle il n’y a plus d’innocence. Ils ont un cursus et une formation professionnelle aboutis et ils ont une conscience affirmée de ce qui les attend. Ils veulent être des acteurs de plain-pied. Les artistes ne sont pas des révolutionnaires qui veulent changer le monde, mais certains de ceux réunis dans le chapitre “Ironie de l’histoire” appuient sur le signal d’alarme, c’est en cela qu’ils expriment une position militante et engagée.
Pourquoi avez-vous choisi de faire un focus sur le centenaire du Cabaret Voltaire ?
C’était une sorte d’évidence, car voilà un événement historique qui a marqué le début du XXe siècle et qui continue de déteindre sur les nouvelles générations d’une manière ou d’une autre, par ricochet, tout comme il y a un revival de la performance. Il ne s’agit pas de faire la leçon aux artistes, mais de leur rappeler qu’il y a un état d’esprit et des formes qui puisent leurs racines dans l’histoire.
De quelle manière les œuvres sélectionnées entrent-elles en écho avec cet esprit Dada ?
On sait très bien que le croisement des genres entre musique, danse, théâtre et poésie trouve son point d’origine au Cabaret Voltaire à Zurich en 1916. Cette tradition a marqué le XXe siècle avec un point d’orgue dans les années 1960-1970, puis, après avoir fait une sorte de pause historique, elle revient en force ces quinze dernières années avec des formes actualisées. C’est ainsi que des performeurs et des plasticiens se produisent au Théâtre de la Ville ou à la Villette, dans des festivals de performance à New York…
Puisque c’est une manière de mettre en perspective la création actuelle avec l’histoire, cela implique-t-il qu’il y aura chaque année ce genre de célébration ?
Oui, nous ferons un focus historique en lien avec ce qu’expriment les jeunes générations. Mon expérience m’a montré que l’ex nihilo n’existe pas, l’ab ovo oui !
Est-ce que les jeunes artistes ont besoin de ce type de rappel ?
Les jeunes artistes non, mais le public oui. C’est une manière d’élargir le sujet et de compléter les instruments de médiation.
Propos recueillis par Stéphanie Pioda
[Photos Aurélie Ferruel et Florentine Guedon, Danse avec le cul, 2015. Vidéo, 4 min. 44 sec., avec la collaboration de Nicolas Simon © Marie Couratte / Portrait d’Ami Barak © D.R. / Mathieu Dufois, L‘Éclipse 06, dessin à la pierre noire © Mathieu Dufois / Beatriz Toledo, A morte chega cedo, Sao Jeronimo, 2015 © Beatriz Toledo / Guillaume Barth, Elina, 2015 © Guillaume Barth]
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