Le photographe d’urbex Jonk sort son nouvel ouvrage, “Le Monde Perdu, 2013 – 2023 : Dix ans de lieux abandonnés”
Jonk est l’un des photographes de lieux abandonnés les plus reconnus au monde. Depuis dix ans, il parcourt la planète à leur recherche. À travers cette pratique de l’urbex, il cherche à montrer leur lente transformation avant la disparition, l’impact du temps qui passe est le fil rouge de ce livre. Cette quête de murs fissurés, de fer rouillé, de peinture écaillée l’a mené dans plus de cinquante pays. Aujourd’hui, Jonk nous livre le meilleur de ses explorations urbaines.
En 2013 je visitais mon premier lieu abandonné en banlieue parisienne. À l’époque, je photographiais surtout du street art. C’est ce qui m’a poussé à entrer dans cet ancien bâtiment des douanes à Pantin, investi par la fine fleur du graffiti parisien. J’y suis retourné plusieurs fois avant qu’il ne soit réhabilité. Cette première visite a été une révélation. L’atmosphère intense qui se dégageait de ce lieu, la sensation d’être là où je n’avais pas le droit d’être, les magnifiques peintures réservées à quelques aventuriers, une voie s’est ouverte ce jour-là.
J’ai tout de suite cherché d’autres lieux semblables où trouver des graffitis. Puis, très vite, graffiti ou pas, je me suis mis à voyager pour photographier ces lieux oubliés. Au début l’Est et le Nord de la France, puis la Belgique. Je me rappelle encore mon premier voyage “friche” à l’étranger : l’Allemagne en 2014. Quelques jours en solitaire avec déjà quelques frayeurs dont un premier vrai contact avec des agents de sécurité. Il a failli également être ma première rencontre avec la police… Je savais que ce périple en appellerait bien d’autres. Rapidement sont arrivés l’Europe de l’Est, puis les Balkans. Ensuite, le Japon, Taïwan… Plus tard la Namibie, l’Argentine… Passionné, je ne fais pas les choses à moitié. En dix ans, j’ai parcouru quatre continents, cinquante pays et un nombre de lieux que je ne compte plus depuis qu’il a dépassé les 1 500.
Ces lieux abandonnés me passionnent. Je leur trouve une esthétique sans pareil et que dire des questions qu’ils posent sur notre passage sur Terre, sur ce que l’on laisse derrière nous.
Dix ans après Pantin, et pour moi qui suis un amoureux des livres, il fallait une publication pour célébrer cette étape.
Ce livre a un fil rouge qui se rapporte à l’esthétique dont je parlais plus haut : le decay. Cette décadence, cet impact du temps qui est passé et qui a laissé sa trace sur les choses représente ce que je trouve magnifique à observer et à photographier dans ces lieux. Je cherche des capsules temporelles. Des lieux sur lesquels seul le temps a eu un impact, sans intervention humaine.
Ces lieux hors du temps, où celui-ci est comme suspendu, m’attirent comme rien d’autre. Chaque image de ce livre transpire donc le fer rouillé, la peinture écaillée, la poussière…
À propos de l’auteur
Jonk parcourt le monde à la recherche de lieux abandonnés. Aujourd’hui, il en a visité plus de 1 500 dans une cinquantaine de pays sur quatre continents. Ce livre est son neuvième. Son travail a été relayé sur de prestigieux supports papiers (Der Spiegel, Corriere della Sera, Lonely Planet, Le Monde, Ouest France, GQ, Télérama…) ou Internet (National Geographic, New York Post, Smithsonian, ArchDaily, AD, BBC, The Guardian…).
Il a reçu diverses distinctions dans des concours internationaux reconnus avec des Honorable Mentions (International Photography Awards, ND Awards), des nominations (Fine Art Photography Awards), des médailles d’argent (Tokyo International Foto Awards, Moscow International Foto Award), des places en shortlist (Arte Laguna Prize, Environmental Photographer of the Year, Royal Photography Society, Felix Schoeller Photo Award, Siena International Photo Awards), des places de finaliste (InCadaquès International Photo Festival, Nature Photographer Of The Year, Umbra Awards) et des places de vainqueur notamment à Earth Photo 2020 et Environmental Photographer of the Year 2022. Son travail a été présenté lors de nombreuses expositions collectives à travers le monde (Paris, Londres, Lisbonne, Rome, Athènes, Budapest, Moscou, Séoul, Tokyo, Singapour, Los Angeles, Palm Springs, New York…) et de nombreuses expositions personnelles à Paris, les principales ayant eu lieu au Salon d’Honneur de la Mairie du XXe arrondissement, à l’OCDE, au Forum des Halles, au siège d’EDF et à la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme.
En octobre 2020, il réalise ses premières expositions personnelles en dehors des frontières françaises. La première est l’exposition centrale de Home Expo à Luxembourg, le plus grand salon annuel du pays. Composée de près de 100 photos, cette exposition est à la fois sa première à l’étranger et sa plus grande à ce jour. Il réalise parallèlement cinq expositions en Chine dans le cadre du Mois Franco-Chinois de l’Environnement. Elles ont lieux à la Park View Gallery de la magnifique Design Society de Shenzhen, à l’Institut Française de Pékin, au Kingold Century Center de Canton, au Westred Art Museum d’Harbin et au Parc Hongmei de Shenyang.
En 2022, il réalise sa première exposition personnelle immersive au Château du Plessis-Macé où une impressionnante scénographie occupe les 160m² d’une black box. La même année il participe à deux expositions collectives institutionnelles : L’impossible Sauvage au Musée d’Ethnographie de Neuchâtel en Suisse et Exodes à Saint-Raphäel. Il s’agit de la première exposition internationale d’art contemporain de la ville. Il expose au côté d’artistes de renom : photographes comme Paul Nicklen, Gérard Rancinan, Kyriakos Kaziras ou encore Steve McCurry mais aussi d’autres disciplines comme François Bard, Mauro Corda, Barthélémy Toguo ou Gérard Garouste.
La préface est signée Denis Brogniart
[Source : communiqué de presse]
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