“Le pARTage de la quARTantaine” : l’art des confinés
C’est avec son projet collaboratif “Le pARTage de la quARTantaine” qu’Alice Gatignol propose à tous les artistes, professionnels comme amateurs, de rassembler leurs oeuvres de confinés le temps d’une exposition.
Comment est née cette envie de projet participatif ?
Assez spontanément, à la base je brode des messages coquins sur des caleçons et des culottes, mais avec les problèmes de fournisseurs qu’il y a en ce moment, j’ai dû renouveler mes idées. C’est en parlant avec des copains à droite à gauche pendant le confinement que j’ai réalisé à quel point ils étaient beaucoup à se tourner vers l’art et tous hyper inspirés. Je me suis dit que beaucoup d’émotions devaient ressortir pendant cette période et je trouvais ça dommage que chacun fasse des œuvres de son côté sans qu’on ait l’occasion de les partager et de découvrir les sentiments de chacun. Pour moi le plus important dans ce projet est l’aspect humain, pouvoir réunir des personnes à travers l’art.
Penses-tu que cette période de confinement était un moment propice à la création ?
Alors oui, je pense que c’était un peu inévitable de par notre condition humaine et nos sentiments. C’est important d’exprimer ses émotions, surtout dans un moment de changement comme celui-ci où beaucoup de personnes ont pu être flippées ; et l’art, en plus d’être un plaisir a un côté hyper thérapeutique. D’ailleurs, les plus grands artistes étaient névrosés et torturés, c’est ainsi qu’ils ont produit des œuvres extraordinaires ; parce qu’ils ont osé exprimer quelque chose de sincère et profond. Je pense qu’on ne se pose pas la question au quotidien parce que on a le nez dans notre boulot, notre routine et cette période offre le temps mais aussi les émotions propices à la création.
La deadline pour t’envoyer les œuvres est le 30 Mai, combien penses-tu en garder, comment vas-tu les sélectionner ?
C’est le 30 mai parce que certaines personnes ont commencé leurs œuvres pendant le confinement mais ne les ont pas encore terminées. L’idée c’était surtout que les œuvres soient faites dans un état d’esprit de confiné. Pour le moment, je ne sais pas encore combien d’œuvres il y aura ni comment je vais les sélectionner. Surtout, je ne sais pas du tout combien de personnes vont participer donc tout ça va dépendre de plein de choses qui sont pour l’instant encore indépendantes de moi. Ce qui est sûr, c’est que ça ne sera pas jugé uniquement sur l’esthétique ; l’idée, c’est aussi que je ne sois pas seule à décider, c’est un projet collectif, tout le monde est invité à participer et à se l’approprier à sa façon.
Ce projet s’adresse à tous, y as-tu retrouvé la diversité que tu souhaitais parmi les participants ?
Oui ! C’est assez cool parce qu’il y a autant de professionnels que de gens qui n’avaient encore jamais dessiné. Le projet leur a donné des idées et c’est génial de voir que les gens en ont parlé entre eux. Il y a vraiment une belle participation et une belle diversité donc je suis très contente jusqu’ici.
L’exposition aura lieu dans un espace culturel artistique créé par tes soins, est-ce que les artistes s’occuperont aussi de la scénographie ?
Pour le moment tous les lieux culturels sont encore fermés jusqu’à nouvel ordre, donc je pense que l’exposition aura lieu fin 2020 ou début 2021. J’ai une idée conceptuelle du projet, mais je ne sais pas encore si ce sera possible de la mettre en place. Dans l’idéal, je vois un hangar que l’on pourrait aménager à notre sauce, j’aimerais vraiment qu’il y ait un focus sur les œuvres, qu’elles soient au cœur de la venue des gens. Malheureusement je n’ai pas les fonds nécessaires pour une scénographie et une mise en scène digne de grandes galeries ; comme le projet s’est fait de manière très spontanée j’apprends au fil du temps. En ce moment, je suis entrain de préparer un questionnaire pour tous les participants qui me permettra justement de savoir comment ils aimeraient représenter et mettre en scène leurs oeuvres. L’idée c’est vraiment de pousser et d’accompagner l’artiste à réfléchir plus loin sur sa création : comment il souhaite l’appeler, quelle est son histoire et approfondir son message.
Trois mots pour décrire ce projet ?
Art évidemment, intuition et surtout partage.
Si vous souhaitez participer au projet, retrouvez Alice sur la page Facebook de l’événement.
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