“La traversée des apparences” : l’art et la mode s’entremêlent au Centre Pompidou
Depuis janvier, la mode s’invite au Centre Pompidou à travers un dialogue entre les œuvres de la collection du Musée d’Art Moderne et les créations artistiques de grands noms de la mode. L’enjeu ? “Célébrer les liens puissants qui unissent mode et création artistique, couturiers et artistes depuis le début du XXe siècle” Laurence Benaïm, commissaire de l’exposition.
Le Centre Pompidou a confié à Laurence Benaïm les rênes de l’exposition “La traversée des apparences. Quand la mode s’invite au musée”, titre directement emprunté à un roman de Virginia Woolf. À la fois journaliste de mode et écrivaine, Laurence Benaïm excelle dans la capacité à faire dialoguer les arts. Ici, c’est à travers une réflexion sur les analogies entre diverses oeuvres et artistes que se construit cette conversation.
Ainsi, ces expressions artistiques se mêlent et s’entremêlent, unies par le pouvoir évocateur des mots. En effet, Laurence Benaïm a composé des correspondances imaginaires adressées aux créateurs et aux couturiers. Ces lettres ont par ailleurs trouvé leur résonance lors de trois rendez-vous en janvier et en février, portées par la voix de l’artiste Romain Brau.
Révéler les échos entre l’art pictural et la mode
L’exposition se déroule comme un parcours, mettant en lumière ces similitudes. Pour ce faire, l’exposition s’articule tel un parcours avec différentes étapes. On peut y découvrir les créations Jean-Paul Gaultier, Issey Miyake, Azzedine Alaïa ou encore Marine Serre et Charles de Vilmorin mises en perspective avec les œuvres de Matisse, Chagall, Breuer, Duchamp, etc.
Pour Laurence Benaïm, cette exposition est :
“Un voyage en forme de conversations chromatiques et formelles, de réminiscences, de rencontres cadencées par les ruptures qui marquent l’histoire du 20e et du 21e siècle, outrepassent les limites pour redéfinir de part et d’autre des vocabulaires stylistiques. Une histoire de correspondances plus que de similitudes, d’affinités électives et d’obsessions. Au-delà de la sempiternelle question (est-ce de l’art ?) et de toutes les justifications que la mode inspire : un hommage à ces forces intérieures sans lesquelles il n’est pas de droit d’oser, de transcrire des songes en les habillant.”
Mode et art, une synergie déjà explorée
La mode et l’art entretiennent des liens profonds, se nourrissant l’un de l’autre. Cette connexion se manifeste à travers de multiples collaborations à l’instar d’Helmut Lang et de Louise Bourgeois, Elsa Schiaparelli et Salvador Dali ou encore Raf Simons et Peter Saville. “La traversée des apparences” positionne ainsi la mode non pas comme une simple tendance passagère, mais bien comme une forme d’art authentique, capable de véhiculer des messages forts et des revendications profondes.
Cette synergie a précédemment donné lieu à d’autres expositions artistiques liées à la mode, telle que l’exposition “Yves Saint Laurent aux musées” en 2022. Cette exposition anniversaire a été présentée dans six prestigieux musées parisiens (le Centre Pompidou, le Musée d’Art Moderne de Paris, le Musée du Louvre, le Musée d’Orsay, le Musée national Picasso-Paris et le Musée Yves Saint Laurent Paris). Elle a mis en lumière les liens intrinsèques entre les créations de Saint Laurent et l’art pictural, soulignant cette symbiose entre la mode et l’art.
“La traversée des apparences – Quand la mode s’invite au musée”
Une exposition à découvrir jusqu’au 22 avril 2024 au Centre Pompidou.
Propos de Margaux Kica
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