La tour européenne : Un vilain petit canard défendu par le pavillon de l’arsenal
Un parcours historique et thématique intéressant, qui à travers des maquettes, photographies et explications, nous fait voyager au cœur des grandes villes européennes : Francfort, Paris, Bruxelles, Milan,… Le pavillon de l’arsenal met le doigt sur un sujet polémique d’ampleur !
Malgré des échecs passés, notamment dans les années soixante, soixante-dix, la tour n’a pas dit son dernier maux (mot), et c’est ce que nous démontre l’exposition. Cette dernière prétend que la tour ne répond pas seulement à des problèmes financiers. Elle n’est pas non plus l’expression de l’ambition mal placée d’architectes mégalomanes ; aujourd’hui la tour prend des allures vertes !
En effet, les constructions en hauteur font gagner un espace considérable à la ville. Ce même espace au sol peut donc être réutiliser à bon escient pour aménager des espaces verts, des lieux de vie, de détente et de distraction. Ainsi, les architectes ne manquent pas d’astuces pour intégrer leur « chouchoute » dans notre paysage urbain. La tour ne répondrait donc pas à un désir de densité, mais plutôt à un espoir écologique pour que la nature regagne son territoire « volée ». Alors les enfants pourront jouer au ballon, la ville prendra des airs de campagne, les grands-mères pourront coudre au grand air, bref, un élan d’oxygène. Nous retrouvons donc ici des similitudes avec la philosophie du bauhaus.
Seulement les arguments écologiques sont tellement utilisés et réutilisés que ces théories deviennent indigestes !
A croire que nous sommes dans l’ère dictatoriale du soja et du boulgour !
Effectivement l’étalement du tissu urbain, notamment avec les banlieues cause beaucoup de problèmes de pollution et la nature perd du terrain, mais l’exposition peut paraître quelque peu manichéenne.
Apparemment, l’exposition vise un large public, seulement l’accessibilité n’a pas l’air d’être le point fort du pavillon de l’Arsenal. L’idée de développer la cible trop restreinte de ce lieu est bonne, mais il y a un véritable problème de communication.
L’effort de scénographie est mal récompensé. Nous sommes, selon la scénographe bien ambitieuse, au dernier étage d’un building…. ? Beaucoup de bonnes idées audacieuses mais tout cela reste très maladroit.
Malgré des efforts certains, l’exposition manque d’interactivité et d’harmonie entre la forme et le fond. Entre un store sur-pixellisé et peu envoûtant pour la vision panoramique de la ville, des maquettes d’immeubles dont on ne comprend pas bien la fonction et le support pour les photographies et explications en forme de flaques grotesques, style table à dessin pour la crèche ; la forme n’est vraiment pas adaptée au fond si scientifique.
A croire que les architectes ne savent communiquer qu’avec eux-mêmes. Les expositions de peintures, sculptures,… s’adressent-elles uniquement aux artistes concernés ?
Cependant, pour ceux qui désirent se renseigner sur les nouveautés architecturales et urbanistiques, surtout dans le cadre de leur fonction, l’exposition reste de très bonne qualité et une très bonne source d’informations.
Emilie Menguy
L’invention de la tour européenne Du 14/5/2009 au 4/10/2009
Au pavillon de l’Arsenal
21 Boulevard Morland
75004 Paris
Métro Sully Morland, l.7
Entrée gratuite
Du Mardi au Samedi de 10h00 à 18h30 et le Dimanche de 11h00 à 19h00
Renseignements : 01 42 76 33 97
infopa@pavillon-arsenal.com
VISITE GUIDÉE LE SAMEDI 13 JUIN 2009 À 15h
Visites guidées gratuites de l’exposition par les commissaires scientifiques invités de l’exposition, Ingrid Taillandier, architecte, enseignante et Olivier Namias, architecte, journaliste. Inscriptions gratuites dans la limite des places disponibles.
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