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La Mer, salut d’honneur à Jan Hoet – Un week-end à Ostende

31 octobre 2014
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Catalogus

La Mer

Du 23 octobre 2014
au 19 avril 2015

Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Fermé le lundi

Tarifs :

Week-end & vacances : 15€

Mid-week (lun-jeu)
 et pour les Ostendais et les résidents secondaires : 9€

Ecoles et jusqu’à 26 ans : 5€

jusqu’à 12 ans : Gratuit

Mu.ZEE
Romestraat 11
8400 Oostende

www.muzee.be

Jusqu’au 19 avril 2015

L’automne est bel et bien là, le temps pèse comme un ciel bas et lourd sur la ville. Il est temps de s’échapper vers les plages lumineuses d’Ostende, d’autant que le Mu.ZEE, le « musée d’art sur mer » de la ville, propose, du 23 octobre 2014 au 19 avril 2015, un vibrant hommage à Jan Hoet, personnalité fondatrice de la muséographie contemporaine belge. Immersion dans l’art.



La ville, ouverte à tous les vents, tangue sous la bourrasque. On entend les drisses des bateaux du port de plaisance heurter les mâts. Le vent n’est jamais loin d’Ostende, sur la vaste étendu balnéaire que traverse courageusement un promeneur encapuchonné. La ville entière, ce jour là, chuinte et soupire, peut-être en hommage à Jan Hoet, décédé le 27 février dernier.

Qui est Jan Hoet ?

Né en 1936, historien de l’art, fin connaisseur, conservateur, commissaire d’exposition, fondateur et directeur honoraire du S.M.A.K (musée d’art municipal de Gand)… Jan Hoet traverse toute la fin du XXème siècle de l’art flamand, il en dessine les contours, en définit le vocabulaire. C’est un monument salué aujourd’hui au bord de l’eau, de cette mer dont il préparait la célébration au moment de son décès.

courbet-vague-451Une salutation

L’exposition se veut large, vaste, et ambitieuse. Elle s’ouvre sur la sobre toile de Tim Eitel, « Boot », hommage humaniste au départ, vers où ? Placée sous la patronage de Neruda, l’exposition invite à un voyage poétique, drôle, parfois dérisoire ou dramatique, sur une mer changeante. S’y côtoient des marines de James Ensor (le peintre a logé durablement dans la ville et sa maison abrite aujourd’hui un musée), des sculptures contemporaines : Wim Delvoye, Anselm Kiefer, et des photographies (Gustave Le Gray).

Les installations ne sont pas en reste, avec les travaux de François Burland et Jacques Charlier. Côté vidéo, le visiteur pourra entre autre (re)visionner la performance du jeune Jan Fabre, Sea – salt of the fields (1980). On sent une volonté, non exhaustive mais ambitieuse, de résumer un continent liquide à un espace d’exposition.

Du classique, du contemporain, et du fun

Le Mu.zee a tablé sur des valeurs sûres, en matière de classicisme : Boudin, Magritte, Picabia, Böcklin, Denis, Bonnard, Ensor, Lichtenstein, Khnopff, Courbet, Cézanne, Chagall… On croule presque sous la richesse de la sélection. D’autant que ces œuvres voisinent avec d’autres, moins classiques, ce qui provoque parfois un effet détonnant ; ainsi de la découverte graphique d’un Jean Brusselmans, de l’art brut de Forrest Bess, de photos de François Marie Banier… Mais fort heureusement, en Belgique flamande tout particulièrement, l’art aime à se moquer de lui-même.

C’est ainsi qu’on peut tomber directement dans la bouche de la Grande casserole de moules de Marcel Broodthaers, ou bien sur Les mouvements sous-marins, installation drolatique de Patrick Corillon où l’artiste a noté les mouvements des poissons au contact de son “Autoportrait au long nez”, jugeant les bestioles comme seuls spectateurs dignes de son art. Nourrissante, l’exposition s’apaise par la suite au second étage, en un forte piano mesuré. Les visiteurs ont traversé la mer et abordent à l’île comme dans un œil du cyclone.

rockstrangers01Une exposition à ciel ouvert

Le Mu.Zee ne s’est cependant pas limité à son propre espace, invitant toute la ville à célébrer Jan Hoet et la mer. Ainsi des promenades d’œuvres en œuvres ont-elle été mises en place : de la gigantesque affiche de John Baldessari sur la gare à la Maison Ensor, des Rock Strangers d’Arne Quinze (splendides sur la promenade au soleil levant) aux installations néons de Joseph Kosuth au Thermae Palace Hotel, pas moins de onze lieux vous accueillent pour célébrer l’art in situ. Une volonté réaffirmée placer l’art au cœur du réel et du vivant, en hommage à Jan Hoet.

Mathilde de Beaune

[Crédits : en haut, Courbet Gustave, La Vague, 1869. Huile sur toile, 65,8 x 90,5 cm. Musée des Beaux-Arts de Lyon, B295. Copyright Lyon MBA, Alain Basset. En bas : Rock strangers, Arne Quinze]



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