L’art se met au diapason de la COP21
L’art et la COP21 |
Vous aurez du mal à y échapper tant Paris se met au diapason de la COP21 ces prochains jours. L’occasion de poser cette question : de quelle manière l’art peut-il sensibiliser aux problèmes climatiques ? Une sélection d’événements tentant des esquisses de réponses. Cela avait déjà commencé avec la Nuit Blanche tout début octobre, et depuis, c’est monté en puissance. De multiples manifestations voient le jour avec comme point d’orgue la COP21 qui se tient du 30 novembre au 11 décembre 2015. Cette 21e conférence des Nations-Unies sur le changement climatique ne laisse pas indifférent, et encore moins les artistes qui nous parlent avant tout de notre monde. Certains vont alerter de façon frontale, comme ce sera le cas avec la sculpture que Jens Galschiot installe à la Cité internationale nommée « Unbearable ». Un ours polaire est empalé sur une courbe quasi-verticale figurant l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère depuis l’ère préindustrielle à nos jours. Du haut de ses 6 mètres de haut et 10,5 mètres de large, elle ne pourra qu’interpeller. Plus anxiogène peut être, Exit (sur une idée de Paul Virilio)aborde un ensemble de problèmes qui n’ont cessé de s’intensifier : la crise des réfugiés, que ce soit pour de raisons politiques et écologiques. Présentée par la Fondation Cartier au Palais de Tokyo (du 25 novembre 2015 au 10 janvier 2016), cette installation vidéo immersive est une réflexion sur les notions d’enracinement et de déracinement ainsi que sur les questions identitaires et écologiques qui leurs sont attachées. L’auteur écrivait en 2009 déjà : « C’est un peu comme si le ciel, et ses nuages, et sa pollution faisaient leur entrée dans l’Histoire. Non plus dans l’histoire des saisons – l’été, l’automne, l’hiver – mais dans l’histoire du peuplement, dans l’histoire de zones inhabitables pour une raison ou pour une autre, et pas seulement pour des raisons de désertification, mais pour des raisons de disparition, de submersion du sol. C’est l’avenir. » Un nouveau paradigme qui sera également abordé par la poésie même si le propos peut être assez direct. Au Mona Bismarck American Center, l’installation interactive « Particle Falls » d’Andrea Polli (du 6 novembre au 13 décembre) est à la fois un geste artistique et un signal percutant dans l’espace public. Cette installation permet aux spectateurs de percevoir en temps réel la qualité de l’air et son taux de particules fines en suspension grâce à une œuvre numérique et lumineuse, projetée sur la façade du Mona Bismarck American Center. Face à cette réalité, il y a des solutions qui ne sont pas des abstractions et qui peuvent être mises en place par chacun. Le Musée de l’Homme prend position avec cette exposition Magnums Photos « Nous avons le pouvoir : nous sommes le changement » (Du 4 novembre 2015 au 4 janvier 2016). Sensibiliser, oui mais… Les grandes institutions ne pouvaient pas passer à côté. Le Centre Pompidou propose un parcours dans les collections, la Fondation Electra une exposition « Climats artificiels » au propos consensuel mais où sont réunies beaucoup d’œuvres intéressantes, la Villette invite Michael Pinsky à investir le canal de l’Ourcq avec l’œuvre « L’eau qui dort », composée d’une quarantaine de pièces flottantes, de part et d’autre des 2 rives, le prix COAL Art est placé cette année sous le signe de l’environnement (lauréat, Alex Hartley)… Mais pour creuser le sujet les débats seront des outils nécessaires pour repenser notre rapport au monde et le lien que nous avons perdu avec la nature. Un passage par le Musée du Quai Branly sera une première approche pour retrouver un peu d’humilité et apprendre des cultures traditionnelles extra-européennes chez qui le lien entre nature et homme est très fort, ces peuples qui ont longtemps été péjorativement qualifiés de « primitifs » (conférences et projections du 1er au 6 décembre, www.quaibranly.fr). Ensuite, pour imaginer le monde de demain, la Cité internationale (programmation www.ciup.fr/citescope/), l’institut suédois avec 5 soirées thématiques (du 7 au 11 décembre, www.saisonsuedoise.com)et le Grand Palais seront incontournables (du 4 au 10 décembre, www.solutionscop21.org). Solutions COP21 est une exposition ouverte gratuitement à tous, petits et grands, afin de rencontrer les acteurs qui proposent des solutions concrètes, les comprendre, se les approprier, et changer la donne. Des artistes nous plongeront dans une utopie et une approche futuriste, Alexis Tricoire ou Tomás Saraceno. La beauté de la planète dans l’objectif de Sebastião Salgado Stéphanie Pioda [ Photos : Alexis Tricoire, Nouveau Monde, 2015 © Alexis Tricoire / Cai Guo-Qiang, The Ninth Wave sailing on the Huangpu River by the Bund, Shanghai, 2014. Photo by JJY Photo. Courtesy Cai Studio. Un des projets pour le prix COAL Art / Vue de l’installation EXIT, 2008-2015. Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris © Diller Scofidio + Renfro, Mark Hansen, Laura Kurgan et Ben Rubin,en collaboration avec Robert Gerard Pietrusko et Stewart Smith. Photo © Luc Boegly / Bieke Depoorter, Trinidad, 2013 © Bieke Depoorter/Magnum Photos pour le PNUE / Sebastião Salgado dans le métro parisien © RATP] |
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