Johanna Simon-Deblon : “Je ne me suis jamais sentie limitée avec la photographie”
Bulle d’air, poésie et histoire c’est ce que nous offre la photographe Johanna Simon-Deblon. Un travail profond, soigneusement exécuté et réfléchi, depuis 2017 elle ne cesse de s’épanouir à travers la photographie. Ces photos sont une réelle invitation à l’évasion de l’esprit. Rencontre.
Qui es-tu ?
Je m’appelle Johanna Simon-Deblon, j’ai 26 ans et je suis diplômée d’un bachelor en photographie depuis 2017. C’est mon projet de fin d’études qui m’a fait connaître (une série qui s’intitule “Split” et qui est toujours visible sur mon site internet) elle m’a permis d’être sélectionnée pour participer à diverses expositions. En réalité je fais de la photo depuis mon adolescence, aussi bien en numérique qu’en argentique, bien que je tende de plus en plus à travailler seulement en argentique.
Comment es-tu arrivé à la photographie ? Quelle a été le ou les élément(s) déclencheur(s) ?
Je ne viens pas d’une famille d’artistes ou de photographes, mais j’ai toujours été attirée par les images et les histoires. Je suis passée par à peu près tous les médiums avant de découvrir la photographie, à 14 ans, quand j’ai reçu mon premier appareil photo numérique en cadeau. J’ai très vite commencé à faire des autoportraits et des mises en scènes, ce qui n’est finalement pas très différent de ce que je fais aujourd’hui, 12 ans plus tard !
Pourquoi le choix de la photo ? Qu’est-ce qui t’a amené vers la photo plus qu’un autre art ? (représenter la réalité, les personnalités ; transmettre des émotions ; capter l’instant ? )
C’est difficile de répondre à cette question car j’aime bien essayer différentes choses et explorer d’autres médiums que la photographie, mais disons que c’est là-dedans que j’ai le plus approfondi “mon univers” et c’est pour moi le médium qui me permet de représenter mes expériences de la façon la plus fidèle. Je ne me suis jamais sentie limitée avec la photographie, je peux varier les formats suivant les sujets, adapter mes retouches, il y a toujours quelque chose d’autre à faire et à apprendre.
Qu’est-ce que tu préfères dans la photo ? ( innover, shooter, éditer…)
Le moment que j’apprécie le plus c’est quand une idée pointe le bout de son nez et qu’une nouvelle série commence. J’aime beaucoup faire des recherches en amont, découvrir des lieux, découvrir ce qui a déjà été fait sur le sujet qui m’intéresse. J’aime aussi beaucoup éditer mes images et travailler sur la palette de couleurs, j’accorde beaucoup d’importance aux couleurs ! Finalement, je trouve que le shooting en lui-même est la partie la moins intéressante de mon travail.
Quelles sont tes inspirations/influences artistiques ? On sent une réel douceur dans tes créations est-ce voulu ?
Beaucoup de choses m’inspirent, à peu près tout en fait, que ce soit mes lectures, une visite au musée ou une balade dans la nature. Je pense surtout que mes photos sont le résultat de mon expérience face au monde, c’est un cheminement très personnel au final, une sorte de “journal photographique” où la réalité et les histoires se confondent. Je joue beaucoup sur les paradoxes et les sous-entendus dans mes images, l’esthétique employée est souvent assez douce et poétique mais les sujets sont plus complexes.
Quelles sont tes photos les plus percutantes à ton avis ? Quels sont les ingrédients qui selon toi participent à créer une photo intéressante, marquante ?
C’est très difficile à dire ! J’évite de trop regarder mes photos une fois que les séries sont terminées, je préfère les “donner” aux autres et de ne pas trop m’y attacher de mon côté. En général les dernières photos que j’ai prises sont mes préférées, mais ça ne dure jamais très longtemps !
Je pense qu’une photo (ou une série car parfois les images ne fonctionnent que dans le cadre d’une série) est intéressante quand elle questionne, j’aime bien chercher du sens dans les images, me demander pourquoi l’artiste a fait ça. Si ce n’est qu’esthétique, alors c’est beau mais ça ne sera jamais marquant.
Quel est ton shooting préféré ou un shooting qui t’as marqué ?
La plupart du temps je suis seule avec mon appareil photo, mon trépied et ma télécommande ! Dans le cadre de mon travail personnel il n’y a que lors des expositions que j’ai des retours réels de la part des gens. Dans mon travail “commercial” je suis confrontée à plus de rencontres et j’ai vécu de très belles choses grâce à ce métier, je pense notamment au fait d’avoir pu photographier des défilés lors de la Fashion Week de Paris ou d’avoir pu shooter à l’étranger.
As-tu déjà ressenti le sentiment de page blanche ? Manque d’inspiration ?
J’ai déjà passé plusieurs semaines sans faire de photos, pas parce que je ne savais pas quoi faire, mais parce que je sentais que ce n’était pas le bon moment, que je n’avais pas encore assez travaillé sur mon idée.
Quel artiste tu recommandes de suivre pour cette nouvelle année 2021 ?
Il faut absolument aller voir ce qui se passe dans les écoles d’art et de photo ! Je découvre toujours plein de nouveaux artistes à suivre de cette façon et les projets sont souvent intéressants et inspirants.
Quel est le ou les artiste(s) avec lequel(s) tu aimerais collaborer ?
A peu près tous les petits créateurs, surtout dans le domaine de la mode.
Quels sont tes projets pour le futur ? Quel direction as-tu envie de prendre ? Qu’est ce que tu veux développer ?
C’est encore assez flou pour le moment et j’attends de voir les futures opportunités, mais pour le moment je suis très heureuse de produire de cette façon et j’espère bientôt pouvoir exposer de nouveau !
Suivez le travail de Johanna Simon-Deblon sur Instagram ou sur son Site
Propos recueillis par Kiara Payet Descombes
Articles liés
MINIATURE : l’expo événement pour les 10 ans de la Galerie Artistik Rezo
La galerie Artistik Rezo et FIGURE s’associent pour présenter la troisième édition de l’exposition MINIATURE : un événement unique en son genre à l’occasion des 10 ans de la galerie. Cette édition réunit plus de 80 artistes français et...
Justice livre un show explosif et festif à l’Accor Arena de Paris Bercy
Ce mardi 17 novembre 2024, après une première partie orchestrée par Pedro Winter, boss du label Ed Banger, Justice a électrisé une salle pleine à craquer, première date des deux soirées prévues à Paris, chez eux, à domicile. La...
Marion Mezadorian pète les plombs au Théâtre Victor Hugo
Avec son précédent “one woman show”, Pépites, Marion Mezadorian a défrayé la chronique. Dans la même veine, celle d’une performance scénique où l’humour le dispute à l’émotion, cette nouvelle création donne la parole à celles et ceux qui craquent...