Stohead – interview
Pourquoi avoir choisi le graffiti ?
Pour moi, c’est une forme de méditation. Mon style est fondé sur la répétition des mots et des structures. C’est cette répétition, selon moi, qui donne son pouvoir à la calligraphie. C’est une façon d’exprimer ma passion, d’être en dialogue avec ce que je pourrais appeler l’esprit.
Comment avez-vous débuté ?
J’ai grandi à la campagne, dans une toute petite ville. Ce qui voulait dire peu d’occasions de voir des graffitis… Mais à quatorze ans, j’ai fini par en découvrir quelques-uns, dont le style était très puissant, et ça a été un choc. Je suis tombé amoureux de l’idée que quelqu’un ait pu placer tant d’efforts et de beauté dans cet acte. J’ai acheté des marqueurs, et j’ai essayé de copier. Après, je suis passé par quelques étapes classiques du « writer », par exemple la 3D, avant de trouver mon style. Mais depuis dix ans, je suis retourné aux sources de mon amour pour le graffiti : la simplicité du tracé. Durant la même période, j’ai commencé à travailler en atelier, et à faire des toiles.
Vous travaillez aussi en deux dimensions, avec des formes elliptiques de lettres…
Oui, c’est le degré supérieur de ma calligraphie, que j’appelle « néo pop ». Je mélange moi-même mes encres, et j’ai fabriqué des outils spécifiques pour réaliser ces oeuvres ; les possibilités de ces outils sont très réduites, ce qui exige une simplicité qui m’intéresse. Je reviens à un travail sur les lettres, c’est une fusion de ma calligraphie et de la sculpture figurative, que j’ai aussi pratiquée.
Comment voyez-vous la relation entre votre travail de rue et celui réalisé pour les galeries ?
Ce sont des énergies différentes. Il faut d’autres aptitudes. Dans la rue, on est complètement libre ! Bien sûr, je réfléchis à l’endroit où je pose, mais je me moque de la surface sur laquelle je travaille, par exemple. Sur une toile, je deviens responsable de cette surface, de la façon dont je vais la présenter aux autres. L’un et l’autre ne s’excluent pas, cela donne à chaque pratique une ouverture supplémentaire.
Quels sont vos prochains projets ?
En juin, je vais m’attaquer au plus grand graffiti jamais réalisé sur un mur autrichien !
Propos recueillis par Sophie Pujas
…& Friends
Du 24 mai au 24 juin 2012
Du lundi au vendredi, de 10h30 à 19h
Le samedi, de 13h30 à 19h
Vernissage le 24 mai 2012 à partir de 17h
Galerie Le Feuvre
164, rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
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