0 Shares 4825 Views

Imane Ayissi, la haute couture venue d’ici et d’ailleurs

© Getty images/S. de Sakutin

Son père est boxeur, sa mère mannequin, Imane Ayissi a ainsi une compréhension spéciale du corps et de l’esthétique. Il a plusieurs carrières entremêlées, mannequin, danseur, écrivain… Mais aujourd’hui c’est essentiellement en tant que créateur styliste qu’on le connaît.

Imane Ayissi arrive en France en 1992. Il est alors danseur intègre, avec une belle carrière derrière lui : Ballet national du Cameroun, collaboration avec Patrick Dupond, avec Yannick Noah, vidéos-clips… De surcroît, le jeune homme est mannequin, et défile pour les plus grands tels que Yves Saint Laurent, Dior ou Givenchy. Même si sa passion pour la mode est présente depuis l’adolescence (notamment de par sa mère), c’est en arrivant à Paris qu’Imane s’y investit. De la haute couture, et du prêt-à-porter, Imane fait plusieurs fashion weeks, et présente son travail à Rome, à São Paulo, ou à Dakar pour ne citer que quelques villes.

Robe en coton bio et Faso dan Fani du Burkina Faso © Fabrice photo

Le styliste tient à montrer le savoir-faire africain, surtout au niveau des textiles. Une mise en avant des étoffes artisanales : Tie and Dye teint au Cameroun, Faso dan Fani du Burkina Faso, Kenté du Ghana, Manjak du Sénégal, tissages traditionnels de l’ethnie Akan… Et surtout, le créateur s’est fait un point d’honneur à ne jamais utiliser le wax, ce tissu colonial à laquelle l’Afrique subsaharienne est sans cesse réduite. L’Afrique a assez de richesses sans que l’on ai à s’encombrer de tissus que l’on nous a importé, « tout le monde s’inspire de l’Afrique, il est temps de faire avec les Africains ».

African luxury © Fabrice photo

En 2020, Imane Ayissi est le premier ressortissant subsaharien à présenter sa collection durant la Fashion Week à Paris. C’est un événement inédit dans le monde de la mode, et particulièrement important pour le créateur qui considère la France comme son deuxième pays, son pays d’accueil. Sa collection s’appelle Akouma (“richesse” en langue Béti du Cameroun) et met donc en valeur la richesse et les trésors du textile africain.

Manteau en Kente du Ghana, coton, satin et Fia de Madagascar
© Fabrice photo

La question d’environnement et d’écologie est importante pour Imane Ayissi, de ce fait, le créateur utilise principalement des matières et teintures naturelles, cuirs végétaux et cotons bio. L’artisanal et le naturel sont au final, les points les plus importants de la conception des collections Imane Ayissi.

Soraya Assae Evezo’o

Articles liés

« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet
Spectacle
536 vues

« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet

Plus de quarante ans après la première création en français, l’opéra d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg revient au Théâtre du Châtelet dans une nouvelle version et une mise en scène de Ladislas Chollat. Quarante interprètes dont des enfants...

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
Agenda
128 vues

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14

L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....

La Scala présente “Les Parallèles”
Agenda
126 vues

La Scala présente “Les Parallèles”

Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...