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Hokusai, voyage à la découverte de l’estampe japonaise

8 octobre 2014
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affichehokusai

Hokusai

Du 1er octobre au 20 novembre 2014

Puis du 30 novembre 2014 au 18 janvier 2015

Le lundi de 10h à 20h

Le mercredi, jeudi et vendredi de 10h à 22h

Le samedi de 9h à 22h

Le dimanche de 9h à 20h

Fermeture hebdomadaire le mardi

Plein Tarif : 13€
Tarif Réduit : 9€

Grand Palais, Galeries Nationales
3, avenue du Général Eisenhower
75008 Paris
M° Champs-Elysées-Clemenceau

www.grandpalais.fr

Du 1er octobre 2014 au 18 janvier 2015

Les Galeries Nationales du Grand Palais accueillent l’exposition consacrée à Hokusai, « Le Fou de peinture ». Une exposition pour rêver, pour voyager, à la découverte de monument de l’estampe.

Un parcours biographique

Qui ne connaît pas Hokusai (1760-1849), le « Fou de peinture » ? Sa silhouette a dominé pendant près de 60 ans la technique de l’estampe japonaise. Immortel, héros, inspirant la nouvelle génération d’artistes japonais mais aussi internationaux, il s’écrase sur ses rivaux par son talent, telle la vague devant le Mont Fuji, mais avec une telle délicatesse….

L’exposition retrace la vie immensément riche et féconde de ce dessinateur génial, goguenard et tendre. Elle commence par un bref aperçu de l’influence d’Hokusai, et la pénétration de l’art en France sous l’ère Meiji. Par des livres d’illustration évoquant Hokusai ou « Hok ‘sai » (phonétique de son nom), par des vases de Ruber et Gallé et de la vaisselle japonisante, on découvre la folie du japanisme et les clins d’oeil artistiques (« les 36 vues de la tour Eiffel » d’Henri Rivière faisant évidemment écho aux célèbres « 36 vues du Mont Fuji »). L’Occident découvre que la perspective n’est pas qu’un point de vue technique, mais aussi une sensibilité, tandis que l’Orient adopte la perspective linéaire. Double embrassement.

mail__Kajikazawa_dans_la_province_de_Ksh_L’homme qui avait plusieurs noms

Hokusai aurait utilisé au cours de sa longue carrière cinquante noms différents, inspirés de son caractère, des relations avec son entourage, de l’école auquel il adhère… L’exposition a choisi de mettre en valeur les périodes Shunro, Sori, Katsushika Hokusai, Taito, Iitsu, et Gakyo Rojin Manji. Une section évoque également l’aspect « manga » (« manuel de peintures ») de l’artiste.

Les différences stylistiques sont soulignées, mais également la variation de support (livres d’artistes, paravents, rouleaux de prière, éventails, programmes de danse, sac à gâteaux…), ou encore les techniques (l’arrivée du bleu de Prusse bouleverse les goûts japonais) et les modes (exemple : le Kacho-ge, style de dessin mariant systématiquement une plante et un oiseau). Partout Hokusai triomphe, précède et influence.

25962Une exposition encyclopédique

Le projet est érudit, délicatement éclairé mais exigeant. Hokusai a connu douze ères différentes : né à Edo, capitale culturelle du Japon, il meurt à 89 ans, maître absolu de l’Ukyo-e (« images du monde flottant ») Ce Victor Hugo du dessin devait donc être présenté de manière profonde, érudite mais abordable; c’est chose faite avec la profusion d’oeuvres mises à disposition. On est surtout étonné du nombres de livres exposés, présentés en plusieurs exemplaires mais à des pages différentes pour faire percevoir la richesse et l’indépendance de l’inspiration.

C’est le même artiste qui peint ces délicates holothuries et crevettes, et ce commis pétant grassement, soulevant les pans de son habit pour être mieux à son aise. La section « Hokusai manga » expose les 15 tomes anthologiques où le maître présente postures, visages, attitudes, paysages, compositions, animaux, divinités… dans une volonté de vulgarisation moderne et généreuse. 3900 dessins sont ainsi numérisés et disponibles au feuilletage digital, dans cette même optique d’accessibilité.

Une exposition remarquable donc, par la richesse de son contenu et la splendeur des objets exposés.
A ne manquer sous aucun prétexte. Attention cependant, du fait de à la fragilité des oeuvres, certaines pièces seront présentées uniquement de manière ponctuelle (du 1er octobre au 20 novembre 2014, puis décrochage, puis accrochage de nouvelles pièces le 30 novembre 2014 jusqu’au 18 janvier 2015).

Mathilde de Beaune


[Crédits : en haut, Katsushika Hokusai (1760 -1849) « Kajikazawa dans la province de Kōshū » Série : Trente-six vues du mont Fuji, Fugaku Sanjūrokkei Kōshū Kajikazawa, Début de l’ère Tempō (vers 1830-1834), Estampe nishiki-e, format ōban, 24,7 × 36,7 cm, Signature : Saki no Hokusai Iitsu hitsu, Éditeur : Nishimura-ya Yohachi, Tokyo, Sumida City. En bas : Katsushika Hokusai (1760 -1849), Hokusai Manga. Carnet de croquis divers de Hokusai, Hokusai manga ; Ère Bunka, an XI (janvier 1814), Livre edehon, format hanshibon, Signature : Katsushika Hokusai hitsu, Sceau : Raishin, Éditeur : Eiraku-ya Tōshirō, Japon, collection particulière]

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