Henry Moore au musée Rodin
Des dessins de coquillages, d’os, de personnages… Autant d’esquisses préliminaires à son travail de sculpteur, simples observations qu’il transcrit, qui deviennent après la Seconde Guerre mondiale un travail à part entière. En effet, l’artiste modifie son travail graphique et l’agrémente de nouveaux éléments comme des ombres projetées afin de lui donner une apparence plus proche de la réalité.
Le travail sur le corps est présent dans chaque dessin ou presque, il y transcrit ses sources d’inspiration mais y représente également des scènes contemporaines telles que les Londoniens réfugiés dans le métro pendant les bombardements en 1940-41.
La petite pièce sombre présente tout ce travail préliminaire et prépare progressivement le visiteur à la suite de l’exposition, notamment en finissant par la présentation des Petites figures à cordes, maquettes auxquelles l’artiste et ses assistants pouvaient apporter des modifications avant de s’attaquer à l’œuvre finale.
L’atelier
Le visiteur se retrouve face à l’ambiance de travail d’Henry Moore, présentée dans une reconstitution de son atelier remplit d’esquisses, de maquettes, de sculptures et d’objets que l’artiste ramassait au cours de ses promenades ; les étagères en sont pleines. Les couleurs sont sobre et claires (souvent blanches pour évoquer la couleur de l’os), les formes d’une grande variété.
Cette partie de l’exposition montre des pièces éclectiques, permettant au visiteur de faire le lien avec la salle suivante qui présente des sculptures émergeant de toutes parts.
Les sculptures
« J’ai étudié les principes du développement organique dans les os et les coquillages au muséum d’histoire naturelle, et j’ai découvert de nouvelles formes et de nouveaux rythmes applicables à la sculpture. », explique Henry Moore
Les sculptures sont l’aboutissement de la démarche de l’artiste ainsi que de cette exposition. Le spectateur déambule entre les différentes œuvres qui dépassent bien souvent la taille humaine. Les thèmes récurrents du travail de Moore sont présents dans les sculptures : la relation mère/enfant traduite dans les jeux sur les formes internes et externes, des figures drapées, …
Dans le jardin, les deux sculptures monumentales de Moore L’arche et Le verrou côtoient Le penseur ou encore La porte des enfers de Rodin ; cela souligne notamment le contraste présent entre le travail des deux artistes tant dans la forme que dans la couleur, et cela fonctionne à merveille.
L’exposition est si riche et si dense qu’on en ressort un peu confus, la tête pleine de formes, d’idées, de visions de coquillages, de creux, de pleins, de formes à l’intérieur d’autres… et avec une admiration pour cet artiste qui en rapprochant l’homme, l’art et la nature a contribué au renouvellement de la sculpture grâce à ses formes, lisses, pures et sensuelles… Sensuelles à un tel point qu’on le remarque durant l’exposition, les visiteurs sont largement tentés de toucher les volumes… mais prudence, les gardiens veillent !
Anne-Sophie Miclo
© Working Model for Reclining Figure: festival, 1950, The Henry Moore Fondation
© Locking piece (le verrou), 1963-64, The Henry Moore Fondation
Henry Moore, L’atelier, sculptures et dessins
Jusqu’au 27 février 2011
Du mardi au dimanche de 10h à 17h45
Plein tarif 7 €
Tarif réduit 10 € (Tarif famille : 2 adultes et leur(s) enfant(s) de moins de 18 ans)
Tarif réduit 5 € (Jeunes 18-25 ans, enseignants en activité en France)
Gratuité sur conditions
Musée Rodin
79 rue de Varenne
75007 Paris
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