From Abidjan : “C’est l’œil qui fait le miracle dans la photographie”
Malick Kebe, plus connu sous le nom de From Abidjan est un artiste photographe. Sa spécialité ? Il immortalise tout à l’iPhone. Cette mode de photographie très courante en Afrique de l’Ouest, se veut très colorée et expressive. Rencontre avec l’artiste.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Malick Kebe, j’ai 29 ans, je suis artiste photographe et je vis à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Quand as-tu commencé la photographie ?
Je suis graphiste de formation et j’ai toujours aimé la photographie. Il y a donc très vite eu un lien, un déclic. Je me suis rendu compte que c’était une réelle passion et qu’il fallait que je professionnalise cet art.
Quand le succès a-t-il commencé ?
Oui le succès a été très vite, j’ai commencé mes photos en janvier 2019, en avril les reposts de mes photos ont eu lieu notamment sur le compte Instagram d’Apple. Ensuite j’ai très vite été exposé, à Paris, à Atlanta et en Tanzanie. La première année c’est allé très vite et en partie grâce à Instagram selon moi.
Dans la pratique de ton travail y a-t-il une visée politique ou c’est juste esthétique ?
Au début c’était juste de l’esthétisme. Par la suite, j’ai commencé à vouloir raconter une histoire, un vécu, une histoire ivoirienne, une vision africaine avec un univers coloré. Je me suis rendu compte que c’est l’histoire qui fait vendre, qui captive les gens. Je ne cherche pas à politiser ou à être engagé mais je cherche vraiment à raconter une histoire.
Pourquoi le choix de l’iPhone ? Avec le succès penses-tu à élargir ta pratique photographique ?
Le choix de l’iPhone s’est imposé car je n’avais pas les moyens d’acheter d’autres appareils. Cependant, je sais utiliser d’autres appareils, j’ai notamment travaillé avec un Reflex pour la campagne RedBull de 2019. L’objectif était de bien présenter la ville d’Abidjan et la société ivoirienne, je devais montrer l’ambiance de la ville dans son authenticité. À l’avenir je ne souhaite pas me focaliser sur l’iPhone, car selon moi ce n’est pas l’iPhone qui fait des miracles, c’est l’œil. L’iPhone est juste un outil pour moi.
Ça fait quelle sensation de voir son art, son travail récupéré par des marques telles que Toyota ou Apple ? Peux-tu nous expliquer le choix de Toyota ? Souhaites-tu collaborer avec d’autres marques ?
Ça fait réellement plaisir honnêtement. Pour Toyota c’est la photographie et l’automobile qui se rassemblent, le but était donc de rejoindre l’impossible. Ils ont choisi quatre personnes diamétralement opposées au monde automobile sur le continent et ils en ont créé une histoire, c’est ce que j’ai trouvé beau et qui m’a plu. Je trouve ça bien que mon art d’Abidjan arrive jusqu’au Japon.
Quels sont tes projets futurs ?
Il faut avouer que le COVID-19 à un peu tout plombé, je devais être nommé à un prix photographique en mai 2020. En juillet et en septembre 2020, mes œuvres devaient être exposées lors d’un festival de musique et présentées lors d’un sommet politique avec de nombreux chefs d’états. On espère que 2021 ça va mieux se passer, j’ai quand même de l’espoir.
Projettes-tu de donner des cours à une nouvelle génération de jeunes qui photographient à l’iPhone ?
Oui, ça m’intéresserait grave. Je me fait contacter par des jeunes sur Instagram qui souhaiteraient apprendre à mes côtés. Une marque de téléphone chinoise m’a d’ailleurs proposé d’être dans le jury d’un de leur concours photo afin de choisir deux jeunes à former par la suite. Ça démontre ce que je te disais précédemment, ce sera l’œil qui déterminera si leurs photos seront belles et non pas l’iPhone.
Suivez le travail de Malick Kebe aka From Abidjan sur Instagram
Propos recueillis par Nora Diaby
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