Franck Benoualid : “La peinture est un révélateur de l’instant”
Franck Benoualid représente des femmes mystérieuses et magnétiques, au regard intense et puissant. La couleur et l’abstraction accentuent le contraste entre beauté réelle et cachée : toute cicatrice nous rend unique.
Pourriez-vous vous présenter et expliquer votre parcours ?
Je peins depuis 1989, ça va bientôt faire 31 ans. Je n’ai pas fait d’école, je suis autodidacte. J’ai un autre métier à côté. J’ai commencé par l’abstraction qui m’a permis de faire connaissance avec la peinture et plus j’ai avancé plus je me suis dirigé sur le nu féminin, très académique. Je peignais des corps sans visages. Je vous dis ça car maintenant je ne fais que des visages. D’abord je ne voulais pas qu’on voie le regard et maintenant je suis très attaché à ce regard.
Je suis donc un peintre sur toile, je fais pas mal d’exposition en France et à l’étranger. Depuis 4-5 ans je me dirige justement vers le portrait, toujours décliné à ma sauce. J’oscille entre la précision, le lâcher-prise et la gestuelle.
Dans votre travail vous représentez souvent des portraits de femmes aux détails abstraits qui cachent une partie de leurs visages. Quelle est la raison de ce choix ?
J’aime beaucoup le rendu et la gestuelle, le geste pas maitrisé en peinture. J’adore la spontanéité et j’adore aussi le côté fignolé, on ne pense pas trop aux toiles, le détail qui tue et qui donne un côté un peu surréaliste à certains endroits.
Cette dualité me plait bien et puis ça argumente aussi un petit discours sur la beauté, avec la beauté évidente et la beauté cachée. Chacun a son côté obscur de la force, si je peux me permettre de faire une référence à ce niveau. La couleur c’est aussi là pour agrémenter le côté obscur de la force, chacun a ses douleurs cachées ou évidentes. Je travaille dans ce sens-là, pour me faire plaisir aussi.
Je ne détruis pas le visage de la femme, au contraire, j’essaie de le valoriser. Même s’il y a des douleurs profondes, des blessures ou un parcours de vie difficile, tout cela peut nous rendre beaux aussi.
Est-ce qu’il y a un message que vous essayez de véhiculer ?
Il n’y a pas de message dans ma peinture. La peinture est un révélateur de l’instant. Soit on est touché par quelque chose soit on ne l’est pas. Si on est touché c’est parce qu’on a une histoire, un vécu, une mémoire et une sensibilité particulière. Si quelqu’un est touché suffisamment pour vouloir le posséder, là, c’est l’acte suprême.
Vous avez participé à “Fenêtres sur Rue”, parcours d’art urbain à Saint Denis. Pourriez-vous nous parler davantage de ce projet ?
J’ai trouvé ça très intéressant de pouvoir habiller le vide ou le fermé, en fait. Le fermé est aussi le reflet d’une douleur, si c’est muré c’est qu’il n’y a plus de vie. On a cassé les personnes, on les a mis dehors, on est sur une réalité sociétale au niveau du logement et de la “souffrance populaire” assez violente. Le fait qu’on nous propose d’habiller, de faire sortir les âmes de ces fenêtres, je le trouvais vraiment sensible et intéressant.
Quels sont vos projets pour le futur ?
Je continue à enfoncer le clou sur mes portraits, je n’ai pas encore bouclé le sujet et pour moi boucler un sujet ça veut dire continuer tant que je ne me lasse pas. J’ai beaucoup d’expositions de prévues pour la fin de cette année et l’année prochaine, notamment dans les galeries parisiennes avec lesquelles je travaille.
En outre, il n’y a pas longtemps, j’ai été contacté par l’agence H Art qui m’a demandé que je fasse partie de leur écurie. Ils ont voulu me représenter et me défendre : on va bientôt commencer à travailler ensemble.
Plus d’informations sur la page Instagram de Franck Benoualid
Propos recueillis par Violagemma Migliorini
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