fotofever paris 2016 : une 5e édition audacieuse
fotofever 2016 Du 11 au 13 novembre 2016 20 € – 12 € Carrousel du Louvre |
Du 11 au 13 novembre 2016 fotofever, qui s’est déroulé au Carrousel du Louvre du 11 au 13 novembre 2016 vient de s’achever. Focus sur 5 coups de cœur ! Foire de photographie indépendante, fotofever propose, chaque année, un panorama très large de ce que peut être la photographie contemporaine, riche de courants divers, de démarches singulières. Cette année, ce sont 75 galeries internationales et françaises, triées sur le volet, qui ont présenté leurs artistes. Et grâce à sa ligne artistique de qualité, fotofever paris 2016 marque le renforcement d’un soutien à la création photographique contemporaine, avec des projets particulièrement innovants. “J’ai créé fotofever il y a 5 ans poussée par trois motivations : une passion pour la photographie, qui nourrit l’histoire de ma famille depuis plusieurs générations, un respect pour les galeries qui portent les jeunes artistes vers le marché de l’art et la conviction que la collection est un acte de soutien à la création artistique à la portée de tous », explique Cécile Schall, la directrice. Déclencheur de passions et révélateur de talents fotofever permet en effet d’acquérir des petits tirages limités (ne sont exposées à fotofever que des œuvres éditées à moins de 30 exemplaires) à des tarifs abordables. Le but : susciter des vocations de collectionneurs. Et l’affichage des prix aide à « décomplexer » ! Si l’on y trouve des photographes, dotés déjà d’une certaine notoriété, la programmation, éclectique et pointue, offre aussi l’opportunité de belles découvertes. L’acquisition de leurs œuvres est un moyen de soutenir ces talents. Arrêts sur image, instantanés du quotidien, photographies conceptuelles, recherches picturales élaborées… Tant d’œuvres et de techniques intéressantes ! De quoi décidément déclencher des passions et partager la fièvre des collectionneurs : découvrir un artiste jusqu’alors méconnu, mais prometteur, et encore accessible.
Muriel Bordier
Photographe et vidéaste, Muriel Bordier traite ses sujets avec un goût certain pour l’humour. Que ce soit le tourisme, l’histoire de France, les musées ou le monde du travail, ses photographies dévoilent un regard amusé et souvent satirique sur le monde. Avec sa série sur les piscines municipales, elle choisit encore un élément appartenant à notre mémoire collective. Ses compositions jouent sur les échelles, juxtaposent des personnages drolatiques perdus dans un décor démesuré, mettent en scène des situations décalées. Bien sûr, dans les Thermes, on cherche aussi le fameux grain de sable qui peut tout faire déraper. Un travail méticuleux et inspiré sur les représentations qui révèle toute l’incongruité de notre perception habituelle.
Facebook de la galerie Annie Gabrielli [Crédit photo : Muriel Bordier, Les Harnais, série Les Thermes, tirage lambda contrecollé sur Dibond, 60 X 115 cm, 8 exemplaires + 2 EA, 4 000 €, 2015 © Muriel Bordier] Éric Bouvet Depuis quatre décennies, Éric Bouvet parcourt le monde pour couvrir les événements les plus marquants de l’humanité. Son engagement et la richesse de ses témoignages sont récompensés par de nombreux prix, dont 5 World Press, 2 Visa d’or, le Prix Paris Match, le Prix du correspondant de guerre. Avec sa série Burning Man, le photographe nous montre une autre facette de son métier. Il puise, dans ce grand rassemblement dédié à la création, l’amour et le partage qui a lieu dans le désert du Nevada, une inspiration autre, entre Dali, Beckett et Mad Max. Surréaliste à souhait ! Pourtant cette vision infiniment poétique livre en même temps un témoignage précieux de ce que devient notre monde. Site de la galerie Hegoa [Crédit photo : Éric Bouvet, Burning Man, 2016 © Éric Bouvet] dindi dindi s’adonne à la photographie sous-marine. Dans sa série Reflecting Identities, cette artiste hollandaise s’inspire de classiques pour des compositions originales ayant pour thème la psyché féminine. Selon elle, dans chaque femme, il existe en fait une autre femme. C’est sous l’eau, que dindi révèle cette seconde nature. Les reflets et altérations visuelles, les mouvements de l’eau laissent apparaître des créatures ambivalentes saisies dans des clichés magnifiques. Un univers singulier qui révèle un art maîtrisé de la mise en scène. Site de la galerie STP
[Crédit photo : dindi, Ophelia’s Hope, 30 X 30 cm, impression sur plexiglass, 7 éditions, 2015, 1 300 € © dindi] Brno Delzou Formé à l’Ecole des Beaux-Arts de Poitiers, Brno Delzou est photographe, sculpteur, vidéaste, concepteur de logiciels, créateur d’installations vidéo / son / interactives. Brno utilise la fragmentation du corps pour mieux le recomposer, en le stylisant à sa manière, dans d’étonnantes photosculptures. Les volumes et les jeux d’échelle de ses installations mettent remarquablement bien en relief le chaos qui habite nos esprits.
Site de la galerie Courcelles [Crédit photo : Brno Delzou, Tiphaine 2, Les Portraits morcellés, 100 X 90 X 16 cm, tirages Fine Art noir et blanc contrecollés sur Dibond avec système aimanté et plexiglass, 2013, 3 800 € © Brno Delzou] Klaartje Lambrechts Cette photographe belge expérimente des genres différents, notamment la photographie conceptuelle. Avec ses portraits surréalistes, Klaartje Lambrechts nous invite dans un monde teinté de poésie qui dénonce la violence du système broyeur d’individus et la décrépitude du monde. Dans sa série Aeternae, Klaartje Lambrechts fait apparaître la nature organique des êtres humains. Telle une seconde peau, le végétal enveloppe, protège et émane du corps. Extra-ordinaire ! Site de la galerie FKMG [Crédit photo : Klaartje Lambrechts, Portrait # 4 © Klaartje Lambrechts] Sarah Meneghello |
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