Fashioning Fashion – Arts Décoratifs
Fashioning Fashion – Deux siècles de mode européenne, 1700-1915 Tarifs Arts décoratifs : Les Arts Décoratifs |
Jusqu’au 14 avril 2013 Jusqu’au 14 avril 2013 Après Los Angeles en 2010 et Berlin en 2011, l’exposition « Fashioning Fashion » arrive à Paris, aux Arts Décoratifs. Provenant des collections rassemblées par deux antiquaires spécialistes des vêtements historiques, Martin Kamer et Wolgang Ruf, une centaine de silhouettes masculines et féminines invite à un voyage dans le temps, du XVIIIème au XXème siècle. Une double découverte, historique et esthétique. C’est ce qui attend le visiteur qui pourra d’une part, en déambulant dans les salles suivre l’évolution des styles vestimentaires dans les cours européennes sur près de deux siècles, et d’autre part, sera en mesure de satisfaire sa soif de détails par l’observation des techniques et savoirs utilisés par les artisans dans la confection des costumes et accessoires. Centre névralgique de la mode, la France devient au milieu du XVIIIème une référence en matière d’élégance vestimentaire. L’habit à la française s’exporte dans toutes les cours européennes, par le biais des journaux et des dessins. Des exemples des spectaculaires robes à paniers portées par les femmes de l’époque peuvent être observés sous toutes leurs coutures dans les vitrines de la première partie de l’exposition. La base de leur silhouette est souvent invariable : sous la robe, une chemise, un corps à baleines, un panier et parfois, un jupon. Le panier en ovale qui sert à soutenir l’ampleur de la jupe peut atteindre une envergure de 2 mètres, dimension rendant sans aucun doute problématique le franchissement de portes, ou plus généralement les déplacements (en réalité, la vraie utilité de cet habit un poil encombrant réside dans sa fonction de tenue de représentation pour les dames de la cour et de la haute société). Le où la visiteuse férue de détail apprendra aussi que ces paniers sont généralement élaborés à partir de cerceaux en baguettes de jonc ou de rotin, ou alors de fanons de baleines – d’où leur appellation. Il ou elle pourra également découvrir la maîtrise du travail des couturières dans la finesse et la délicatesse des engageantes, ces manchettes de bustiers, composées de deux, voire trois volants de dentelle ou de mousseline de soie, s’ouvrant en pagode. Du côté de l’habillement masculin, la pièce caractéristique du costume est la culotte à laquelle s’ajoutent la chemise à jabots, le gilet, le justaucorps et les souliers à petits talons, dont la richesse de l’ornementation constitue un marqueur social. Cousu dans les étoffes les plus précieux – en taffetas changeant, drap de laine ou velours de soie, velours ciselé et fond sergé-, décoré de broderies de fil d’argent recouvert d’or et de paillettes, un ensemble masculin peut peser jusqu’à 4 kg. Un détail anodin pour le porteur qui tient avant tout par ces apparats à afficher son bon goût et sa position sociale lors des audiences et réceptions à la Cour. La visite se poursuit dans la période de l’Empire, véritable révolution vestimentaire. Les tenues s’allègent et se simplifient. Les femmes se libèrent des paniers et corsets à baleines. Finies les superpositions de jupons du XVIIIème, place à la légèreté des robes à taille empire en voile de mousseline, dentelle de lin ou cotonnade arachnéenne. Le buste jusque là comprimé dans les serrages en lacets peut enfin respirer librement grâce aux grands décolletés en carré. L’exposition ne serait pas complète sans évoquer l’avènement du dandysme. Ce mouvement de mode dont une des figures de proue, Oscar Wilde, a brillé autant par son œuvre littéraire que son style vestimentaire.L’on apprend donc que ce mouvement, plus qu’une mode vestimentaire représente pour ses adeptes une véritable philosophie de vie, une rébellion dans le panache et l’élégance contre le conformisme ambiant. « Fashioning fashion » n’aborde certes « que » deux siècles d’évolution vestimentaire et stylistique. Mais quels siècles ! Des périodes charnières pour l’histoire de la mode. Une parenthèse de création et d’exploration, riche, foisonnante, que seule la Révolution industrielle avec l’invention de la mécanique Jacquard et de la machine à coudre viendront bouleverser en instillant les prémices de la « mass-market ». L’exposition s’achève avec l’évocation des noms de Charles Frederick Worth, considéré comme le père de la haute couture, celui qui ouvrira la voie à Paul Poiret, Madeleine Vionnet ou Jacque Doucet. Toutes ces figures précurseurs de ce que l’on appelle désormais l’industrie de la mode, avec aujourd’hui ses enjeux économiques colossaux qui supplantent parfois le volet créatif. Mais cela, c’est une autre histoire… Roxane Ghislaine Pierre [VIsuels (de bas en haut) : Robe à la française, Angleterre, vers 1765. © Arts Décoratifs // Habit complet, Italie vers 1810. ©Los Angeles County Museum Art/LACMA // Robe taille empire et châle vers 1820. © Arts Décoratif // Veste, Angleterre, et pantalon, Ecosse, 1825-1830. ©Los Angeles County Museum Art/LACMA] |
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