Entrez dans l’univers coloré de l’artiste Crown
Rencontre avec Vincent Pereira, cet artiste qui, depuis plus de trois ans, crée cet univers coloré et abstrait qui est désormais le sien.
Comment te décrirais-tu en quelques mots?
Bonjour, je m’appelle Vincent Pereira mais j’ai choisi le mot « Crown » comme pseudonyme artistique. J’ai préféré choisir un surnom comme ça je suis libre de véhiculer des messages ou simplement mes sentiments et ressentis sans que ma personne interfère avec les impressions que peut se faire le public en observant mon travail.
J’ai 21 ans et j’ai commencé à peindre il y a 3 ans et demi. En parallèle je suis en master de droit à Toulouse.
Comment décrirais-tu ta démarche artistique ?
Au départ, j’ai essayé de trouver mon style, j’ai commencé par reprendre des portraits de stars pour les interpréter à ma façon. Cette pratique m’a permis de progresser rapidement mais je me suis vite enfermé dans ce style ce qui ne me convenait pas. J’ai donc entamé une période transitoire, sujette à des expérimentations (portraits, abstrait…) pour enfin réussir a trouver ma patte.
Aujourd’hui je pense avoir trouvé mon style, ce dernier permet d’être assez libre dans mes compositions afin de se renouveler au mieux.
Concernant ma démarche, cette dernière s’inscrit dans un univers très coloré où s’entremêlent plusieurs techniques comme l’acrylique, les pastels, le Posca ou encore le marouflage (technique de collage de matières).
D’où te viennent tes idées ?
Pour trouver l’inspiration je note dans un carnet ou sur mon téléphone des idées, des mots, je gribouille des compositions et ensuite je mélange tout ça sur mes toiles.
En outre, je passe beaucoup de temps sur les réseaux sociaux afin de m’inspirer, trouver un mélange de couleur sympa, une idée ou un sujet à traiter pour l’intérioriser et créer une ouverte nouvelle, me correspondant. Ce procédé pourrait être comparé au sampling en musique.
Ces créations sont-elles pour toi le moyen de faire passer un message ?
Il m’arrive de temps en temps de partir d’une idée, l’amour, la joie, la tristesse, la folie ou autre mais le plus souvent je pars d’une toile vierge et je laisse mon imagination faire. Une fois le tableau bien entamé, j’entrevois le message, ou l’idée qui se trame derrière celui-ci.
D’un point de vue global, j’aime jouer avec le genre humain. Mes créations sont un parfait mélange entre un homme et une femme, une femme et un homme. Cette façon de procéder permet de laisser libre recours à l’imagination du spectateur, souvent aidé seulement par un titre vague qui permet de nombreuses interprétations.
Peux tu nous décrire tes derniers projets?
Avec la période de confinement j’ai dû rentrer chez mes parents et mon matériel est resté dans mon logement étudiant. J’exerce alors avec les moyens du bords, aux crayons, feutres, pastels. Cela me permet de me détacher de la peinture pour expérimenter de nouvelles techniques, créer de nouveaux univers.
Actuellement je travaille sur mes fonds, car j’ai longtemps réalisé des œuvres avec un arrière plan uni. J’essaye de rendre mes œuvres plus vivantes, mouvantes. Le renouvellement est mon moteur, il me permet de ne jamais m’ennuyer.
La période difficile que nous traversons est assez inspirante et on retrouve une ambiance plus sombre dans mes toiles actuelles et à venir.
Ainsi, la solitude, la folie sont les sujets principaux de mes travaux.
Combien d’expositions as-tu déjà faites?
En trois ans d’exercice j’ai exposé à 4 reprises en Corrèze, une fois dans une galerie à Brive-la-Gaillarde, dans un espace culturel au magasin Cultura. La faculté de droit de Brive-la-Gaillarde a également eu la gentillesse d’accueillir une dizaine de mes toiles au sein de sa bibliothèque universitaire. Pour finir j’ai aussi couvert un événement annuel aux périodes de Noël nommé « les boutiques éphémères ». Ce dernier permet de mettre en avant des artistes corréziens de tout univers. J’ai réalisé les affiches et les flyers de cet événement, pour finir j’ai pu y exposer quelques toiles.
Quels sont tes projets pour l’avenir ?
À l’avenir j’aimerais exposer dans une grande ville, je compose actuellement mon portfolio pour commencer le démarchage de divers galeries. Comme tout artiste je pense que le doute est souvent présent. Je me pose bon nombres de questions me concernant : suis-je légitime à prétendre à une exposition en galerie ? Mon travail est-il assez qualitatif ? Pourquoi moi plus qu’un autre ? Comment fixer ses prix pour être crédible ? …
En parallèle j’ai placé mes espoirs et ma confiance en une start-up numérique qui développe une plateforme nommée « ILMAZU » qui permet de mettre en avant des artistes de tout horizon, de développer un réseau entre créateurs et collectionneurs. J’ai été attiré par leur vision moderne de l’artiste et leur fraicheur d’exécution.
Par ailleurs, j’aimerais ouvrir une petite boutique en ligne ou je mettrai en ligne des tirages de mes œuvres, les œuvres originales ou d’autres produits dérivés attachés a mon art. Cela reste encore une idée embryonnaire mais c’est un projet qui verra le jour bientôt.
Pour finir j’exerce une activité d’infographiste pour la confection de logos pour des entreprises, des pochettes d’albums, de singles …
J’ai pu, grâce a mon travail, bosser pour des artistes comme Dosseh ou encore Haristone et actuellement je bosse avec un de mes amis qui a un avenir prometteur dans le rap, son nom de scène est Jayden.
Cette période est-elle pour toi propice à la création où constitue t-elle au contraire un frein au processus créatif ?
Comme évoqué plus haut, cette période permet de se retrouver seul, face à nous-même ce qui permet de dégager des idées, des concepts ou encore de travailler sur des œuvres qui n’ont pas encore été publié pour les améliorer.
En un mois de confinement j’ai eu le temps de réaliser environ 10 œuvres. La plupart sont des formats A3 ou A4, ce qui permet de travailler à un rythme plus soutenu pour améliorer ma technique.
Le temps dont nous manquons la plupart du temps n’est plus un problème, actuellement j’ai tout le temps pour me consacrer à mon art mais cet avantage peut s’avérer être un défaut car pour créer il faut vivre des choses, bouger. Aujourd’hui j’arrive à un stade où l’inspiration est en revanche devenue de plus en plus difficile à trouver.
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Propos recueillis par Eloïse Vidalo Merigot
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