Elisa Minamba : “Mes bijoux sont faits en impression 3D”
Elisa, étudiante en mode, nous raconte la création de sa marque de bijoux au style et aux matériaux audacieux.
Comment as-tu eu l’idée de créer ta marque bijoux Ilahyss ?
J’ai eu l’opportunité de participer au salon Vivre Côté Sud d’Aix-en-Provence, en juin 2019. Au début, c’était un travail de groupe juste pour la réflexion et afin de définir un thème. Puis individuellement, on a dû créer quelque chose et j’ai décidé de créer ma marque de bijoux, Ilahyss.
Pourquoi avoir choisi “Ilahyss” comme nom ?
C’est une symbiose parfaite entre plusieurs pierres précieuses. Je désirais également que l’on n’ait aucune référence en tête lorsque l’on voyait ou entendait le mot “Ilahyss”. Je voulais faire voyager les personnes qui entendaient ce nom, qu’ils puissent imaginer ce qu’ils voulaient.
Quelles étaient tes inspirations pour ta première collection, “Eva” ?
Le thème du salon était “brut”. À partir de celui-ci, on a voulu se référer aux grands canyons et aux glaciers. On a choisi ces images car on trouvait que leur formation par strates était intéressante. Visuellement on y retrouve beaucoup de mouvements, très fluides. On a qualifié ça de mouvement figé. On a également choisi les glaciers et les grands canyons car on aimait le fait que le même phénomène de stratification et de mouvement figé puisse se reproduire sur des éléments totalement différents et à des milliers de kilomètres d’écart. Il y avait également ce côté brut, avec la création de ces moments et de ces formes sans l’intervention de l’homme.
Pourquoi l’avoir appelée “Eva” ?
“Eva”, c’est le diminutif d’évasion. J’aimais cette connotation de voyage. Je trouve qu’Eva donne un coté très futuriste et technologique, ça reprenait l’idée d’impression 3D avec les nouvelles technologies.
Peux-tu nous décrire tes bijoux et leur fabrication ?
Mes bijoux sont faits en impression 3D. Pour la fabrication j’ai décidé de faire une collaboration avec Busy Design, tenu par Henri Bonnin, pour m’aider concernant la modélisation et l’impression. J’ai voulu les faire en impression 3D car ça marche également par strates, ce sont des couches qui viennent se poser pour recréer l’objet. Cela reprenait donc parfaitement le phénomène du Grand Canyon et des glaciers. Ce que j’aime également avec l’impression 3D c’est qu’on est libre de faire ce que l’on veut, dont des formes biomimétiques. En revanche, les ondulations qui créent du volume dans le bijou ont été réalisées après l’impression, en chauffant le plastique dans de l’eau chaude pout le rendre malléable. J’ai choisi des couleurs qui représentaient au mieux les canyons et les glaciers, à savoir l’orange et le blanc. Je trouvais que c’était un très bon choix pour une collection d’été. J’ai également rajouté sur quelques pièces, des feuilles d’argent et de bronze pour casser le côté trop “plastique” et rendre le bijou plus élégant.
As-tu déjà une idée pour ta deuxième collection ?
Si je fais une deuxième collection, ce sera sûrement sur l’Inde. J’y suis allée en février. Là-bas j’ai pris plein de photos d’architecture, comme celles des temples qui se dégradent dans le temps, avec la nature qui reprend le dessus. Ça crée des jeux de matière et des formes particulières, intéressantes. Je ne pense pas reprendre le concept d’imprimante 3D mais je retravaillerai sûrement en collaboration avec un autre designer. Selon moi, la collaboration est quelque chose de très important pour pouvoir dynamiser la marque, créer des échanges et adopter une réflexion globale sur l’humanité. Dans tous mes projets, cet échange je le donne à la nature, mais on le voit également avec l’humain et le vivre-ensemble.
Retrouvez la marque Ilahyss sur Instagram.
Propos recueillis par Adélaïde Lachenko
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