Edward Hopper, peintre actuel ?
Distanciation sociale, solitude, villes désertes : Hopper n’aurait-il pas voulu illustrer le confinement avant l’heure ?
Peintre du XXe siècle, Edward Hopper vogue entre les États-Unis et l’Europe, où il découvre les mouvements picturaux avant-gardistes qui ne l’influenceront pourtant pas dans son œuvre. D’abord dessinateur publicitaire puis illustrateur, il ne peint qu’occasionnellement. Ses premières peintures sont marquées par le réalisme et les éléments géométriques et architecturaux, favorisant lignes et aplats de couleur.
C’est la crise de 1929 qui laissera des traces dans sa peinture. En effet, à partir des années 30, son œuvre s’assombrit ; solitude et couleurs froides définissent dès lors son style. Il s’applique ainsi à restituer le contexte politique et social de son époque. Atteint de surdité, Hopper peint le silence que l’on peut ressentir à travers la solitude dans ses tableaux.
Ses œuvres, identifiables à des plans cinématographiques ont inspiré plusieurs réalisateurs. Hitchcock reprend ses tableaux dans ses films afin d’exprimer l’angoisse qu’il peint si bien. Le réalisateur Wim Wenders lui aussi s’inspire de l’œuvre de Hopper et donne vie à plusieurs de ses travaux dans un court métrage.
Aujourd’hui, les tableaux d’Edward Hopper sont de plus en plus nombreux à être exposés sur les réseaux sociaux.
Paysages déserts et personnes isolées en sont les principaux sujets. En effet, Hopper s’est beaucoup intéressé à la représentation de la solitude dans son œuvre. Le sentiment de solitude et d’isolement est omniprésent dans ses tableaux vides. En effet, il en dégage l’impression que le temps s’est arrêté dans un climat de fatalité.
Pendant cette période de confinement que nous vivons, nous en serions donc aujourd’hui les personnages. Hopper illustre parfaitement cette impression d’attente, d’espérance que le monde redevienne lui-même. Ses personnages paraissent immobiles et silencieux, coincés et impuissant contre leur solitude ; se battant pour détruire cette séparation avec le monde réel, hors champ.
Zoé Lunven
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