Dynamo, un siècle de lumière et de mouvement, dans l’art 1913-2013 – Grand Palais
Miroirs kaléidoscopiques, labyrinthes, tableaux, expérimentations chromatiques autour de la lumière, œuvres interactives, plongée hypnotique aux limites de la perception visuelle et de l’appréhension de l’espace.
Une dynamo par définition est un générateur d’électricité en mouvement. Le choix de l’intitulé de l’exposition ne s’est donc pas fait par hasard. Et pour cause, toute une génération d’artistes depuis le début du XXème siècle a tenté d’analyser à travers différentes formes d’expérimentations le mouvement, la vision, la lumière et la perception de l’espace. Le résultat de cette exploration artistique pouvant être résumé par cette phrase de Jean Tinguely en exergue dans l’une des salles : « L’unique chose stable, c’est le mouvement, partout et toujours. »
Nul besoin d’être un expert ès cinétique pour apprécier et saisir les œuvres qui jalonnent les différentes salles de l’exposition. La présence de nombreux enfants dans le public en témoigne : il s’agit ici avant tout d’une immersion aux frontières de la science et de l’art. Un exercice d’équilibre qui crée de la magie là où l’on ne s’y attend pas : dans la contemplation d’un mobile géant installé par Xavier Veilhan dans le grand escalier d’honneur, dans l’observation des rectangles et boules luminescents de François Morellet, ou bien encore dans la création de sons insolites en pianotant une œuvre tactile de Yaacov Agam.
Nul besoin non plus de chercher un ordre chronologique dans les installations, dessins, sculptures ou peintures, le parti pris des instigateurs de l’exposition ayant été plutôt de confronter artistes contemporains et pionniers de l’art cinétique à travers divers thèmes : distorsion, interférence, claire-voie, permutation…Les œuvres se répondent de salles en salles, ou d’un côté d’un mur à l’autre, dans une joyeuse cacophonie de clignotement, pulsation, battement,vibration, souffle, rotation. Le visiteur se trouve happé dans un tourbillon de sensations, de vertige parfois (il suffit pour cela d’observer les monochromes en creux d’Anish Kapoor ou de Francesco Lo Savio), d’émerveillement souvent (en se perdant dans le Labyrinthe du collectif GRAV par exemple). L’objectif de cet art cinétique est atteint : embarquer dans un monde où les repères visuels, sensoriels et tactiles sont bouleversés. D’ailleurs certaines installations comportant des stimulations lumineuses intenses portent des avertissements à l’intention des visiteurs souffrant d’épilepsie.
Ann Veronica Janssens, Julio Le Parc, Carlos Cruz-Diez, Carsten Höller, Victor Vassarely, Francisco Sobrino, Nathanaël Rackowe…les figures incontournables de l’art cinétique sont célébrées par Dynamo, avec une surreprésentation des oeuvres de Julio Le Parc, que l’on peut déplorer. Cela n’enlève cependant rien à la principale vertu de cette exposition : offrir à chacun la possibilité d’expérimenter ce que László Moholy-Nagy appelait la « vision en mouvement ».
Roxane Ghislaine Pierre
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Dynamo, un siècle de mouvement 1913-2013
Commissaire général : Serge Lemoine
Jusqu’au 22 juillet 2013
Tous les jours sauf le mardi de 10h à 20h
Nocturne le mercredi jusqu’à 22h
Le 14 juillet l’exposition sera ouverte de 14 h à 20 h et fermée exceptionnellement à 17h le 30 juin.
Plein tarif : 13 € // Tarif réduit (16-25 ans, familles nombreuses) : 9 €.
Tarif tribu (pour un groupe de 4 personnes constitué d’au moins 2 jeunes de 16 à 25 ans) : 35 €.
Gratuit : moins de 16 ans, bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse, demandeurs d’emplois dans le cadre de l’opération « La Macif, la Culture pour tous »
Galeries Nationales du Grand Palais
1, avenue du Général Eisenhower
75008 Paris
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