Dunkakis : “Le créatif sera la prochaine clé de voûte du digital”
Artiste passionné de basket, les créations de Stellios Theodoris, aka Dunkakis, se concentrent autour du sport et plus particulièrement de la NBA. Des couches de couleurs néons, des effets de fumées, un trait parfois cartoon et des joueurs qui irradient littéralement, voilà comment on pourrait définir en quelques mots le travail de Dunkakis. Avec de nombreux projets à son actif, il est aujourd’hui l’un des graphistes NBA les plus reconnus en France avec Ptitecao. Dunkakis nous raconte ici son parcours et la place du digital dans ses créations, mais aussi dans notre société ultra-connectée.
Bonjour Stellios. Sur les réseaux sociaux, on peut te trouver sous le pseudonyme “Dunkakis”, peux-tu nous expliquer qui il est ?
Dunkakis c’est mon alias qui me permet d’exercer dans le sport, avec de la créa, un peu de digital art et beaucoup de fun. C’est mon moyen de donner vie à toutes ces “créations sportives”.
Tu es un fan incontestable de basket, tu as notamment créé le webzine The Playground en 2018. Les créations que tu partages sur les réseaux sociaux transpirent ton amour pour ce sport, d’où vient cet intérêt ?
Le sport et les arts visuels sont là en filigrane depuis le tout début pour moi. Le basket c’est venu très tôt mais fût une époque où cela incluait également le tennis et le football, de manière aussi concrète que le basket. J’ai toujours été un grand fan de cinéma, de musique et de tout ce qui venait challenger mes expériences visuelles : une ambiance, une scène de film, un tableau, un croquis, et même une bande sonore.
Durant mes études, j’ai commencé à griffonner autour du sport. Puis de fil en aiguille, je me suis mis à faire de la créa autour de ça. Ce que j’ai préféré, c’est le moment où j’ai réalisé que j’étais assez à l’aise avec les outils que j’avais en main pour mêler le sport à autre chose. Le spectre de mes influences est extrêmement diversifié, et venir mélanger le sport à des concepts et des pratiques qui ne sont pas ceux de la communication dans le sport habituellement, ça m’a passionné et ça me passionne toujours.
Cette affection pour le basket se poursuit avec l’aventure de SlamDeck, le premier jeu de cartes à collectionner du basket français, dont tu es le directeur artistique et responsable communication. La gamification digitale, si on prend l’exemple de SlamDeck, c’est quelque chose en lequel tu crois ?
Slam Deck c’est un très joli projet, et je suis assez content d’être positionné dessus. Puis bosser un produit dans le sport, je ne demandais pas mieux. Le projet avance lentement mais sûrement. Beaucoup de choses se négocient et on voit le bébé tituber et faire ses premiers pas, avec une larmichette à l’œil.
Pour ce qui est de la gamification digitale, je crois qu’elle devient indispensable, bien que ce soit un produit différent. Les personnes qui achètent des cartes SlamDeck pour les collectionner ne sont pas nécessairement attirées par le digital et vice-versa. Beaucoup de gens aiment posséder un objet tangible, et bien d’autres sont là pour profiter du digital. Le digital est roi depuis quelques années, avec l’émergence de Magic ou Hearthstone notamment. Les jeux de cartes en ligne qui incluent une dimension de collection se sont énormément démocratisés. Seulement nous sommes humains, et j’ai le sentiment qu’il y a un “retour à l’objet” qui s’opère ces dernières années. On cherche de plus en plus une dimension émotionnelle, qui est souvent moins présente avec quelque chose que l’on possède en digital. Je prends l’exemple de la musique : le streaming est devenu omniprésent dans tous les foyers, et pourtant, un vinyle reste un objet d’une extrême valeur. Ou pour reprendre l’actualité, quand Orelsan voit tous ses CD édités en physique être en rupture de stock en 24h. L’objet devient de plus en plus précieux, il a une valeur presque sentimentale, alors que le digital lui, devient de plus en plus accessible.
L’agence 16Digital, pour laquelle tu travailles actuellement, propose d’accompagner des entreprises ou des personnes en freelance sur des enjeux digitaux et de web marketing. Selon toi, quelle est la place du digital aujourd’hui pour une entreprise ?
Inévitable. Ça paraît catégorique mais je pense que c’est inconcevable pour une entreprise aujourd’hui de ne pas avoir une présence digitale. Avec la crise sanitaire que nous avons traversée et qui a accéléré la digitalisation de tous les secteurs encore en retard, ne pas être positionné en ligne aujourd’hui, c’est se tirer une balle dans la jambe. Le digital est en mouvance constante. Chaque année, les technologies digitales évoluent, comme il en va de même pour les tendances créatives, d’où l’intérêt d’y investir durablement. Je pense d’ailleurs que le créatif sera la prochaine clé de voûte du digital. Depuis le début, la technique est garante de la technologie, mais cette dernière évolue tellement qu’elle permet même aux néophytes et novices d’avoir des résultats satisfaisants. La différence, dans le futur, se fera sur les tâches qui ne peuvent pas être automatisées aisément. La matière grise créative n’est pas facile à simuler avec des algorithmes, et je reste persuadé que le créatif sera le moyen le plus solide de se démarquer dans un monde digital où les technologies auront permis de démocratiser le code, le web, et toutes leurs arcanes secrètes. D’ici 2-3 ans !
As-tu des projets artistiques pour le futur ?
J’ai toujours des projets artistiques, mais je ne veux pas trop bousculer les choses. J’étais freelance il y a encore un an donc j’ai dû revoir ma manière de fonctionner avec tous les projets que je veux réaliser sur mon temps libre. Tout ce que je peux dire, c’est que je veux m’amuser pleinement dans la créa et que cela passe par le fait de me challenger. Dernièrement, j’essaie de mettre en place des projets qui ne sont pas exclusivement sport. Je fais comme Kevin Durant, je quitte ma zone de confort !
Pour consulter les créations de Dunkakis, rendez-vous sur son site internet ou ses réseaux sociaux : Instagram, Facebook et Twitter.
Propos recueillis par Roxane Van Cauwenberghe
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