Dside : un street artist engagé pour les animaux et le climat
Dside, street artist néo-zélandais crée des œuvres pour les animaux en extinction et traite du changement climatique. Un artiste qui a forgé son identité grâce à des projets innovateurs.
Qui es-tu ?
Je suppose que je suis un être humain et je peins sous le nom de Dside.
Quelle était ta motivation pour faire de l’art dans la rue ?
Je fais ça depuis longtemps, sans vraiment le chercher. Je n’ai pas non plus de concept, à proprement parler.
Tu as organisé ta première exposition à Wellington en mai 2018. Peux-tu nous en parler ?
L’exposition s’est appelée Extincted car j’ai exposé des œuvres d’animaux menacés d’extinction. C’était ma première exposition, après 15 ans d’activité en tant qu’artiste de rue. Au vernissage, les visiteurs ont essayé d’acheter les œuvres. Mais, je leur ai dit qu’ils ne pourraient en acheter que lorsque le galeriste arrivera. Puis j’ai quitté le vernissage. Quatre personnes sont alors venues peindre toutes les œuvres en gris, bien sûr avec mon accord.
As-tu eu des commentaires du public du vernissage après Extincted ?
Comme je ne suis pas resté, je n’ai pas eu connaissance des commentaires. Ce que j’en retiens n’est pas l’important. Je voulais créer un cadeau pour les gens. Faire en sorte que le public présent ressente ce qui me tient à cœur. Et je crois que cela a eu l’effet escompté. Mon intention : que, par cette expérience particulière, le public éprouve l’extinction. En effet, détruire l’œuvre d’art qu’ils souhaitaient acheter a créé une frustration, voire une blessure. Même si cela ne leur appartenait pas (encore), comme les animaux ne leur appartiennent pas.
Mais tes œuvres n’abordent pas seulement le souci environnemental. Penses-tu que les nouvelles technologies contribuent à déconnecter les humains avec la planète ?
Question difficile ! Je ne traite de la thématique des médias sociaux, de ses interactions sur l’humain, que depuis peu. Je ne donne pas vraiment de réponses, je pose plutôt des questions. J’expérimente ce sujet, les effets et les conséquences.
Que veux-tu que les gens retiennent des messages diffusés par tes œuvres ?
Ce que je veux n’est pas forcément important. Je ne donne pas un mode d’emploi. Les gens peuvent y voir le message qu’ils veulent. Ou pas ! C’est simplement de l’art. Et, pour moi, l’art est un moyen de communiquer.
J’ai entendu parler de ton nouveau projet Our Plastic (NDLR : marée de plastiques). Peux-tu nous en dire plus ?
L’idée est de collecter les plastiques des plages néo-zélandaises. Il faut qu’un maximum de gens prenne part à cette initiative. Ce projet est en cours. Il devrait se développer cet été, quand j’aurai trouvé des personnes pour m’aider.
Mais tu as lancé ce projet l’année dernière…
J’ai essayé de faire le projet il y a deux ans. Toutefois, la conscience environnementale n’existait pas vraiment dans la société, à ce moment-là. Quand j’ai parlé de « plastic flood », les gens n’ont pas compris ! Depuis, le sujet est devenu un vrai sujet d’actualité. Les gens sont donc plus impliqués maintenant et ils ont accepté le sujet plutôt que de le nier.
Quels sont tes autres projets ?
Je reviens juste des États-Unis et je vais bientôt parler de ce que j’ai fait là-bas. À suivre, aussi, la prolongation de Our Plastic. La deuxième partie de mon projet sera de réutiliser ce plastique. Que faire avec le plastique ? Le recyclage n’est pas satisfaisant car les plastiques intègrent à nouveau le système de gestion des déchets, finissent dans l’océan, dans un cycle infernal. J’aimerais donc développer quelque chose sur la matière. C’est en tout cas la finalité de ce projet.
Propos recueillis par Marlene Braach
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