0 Shares 2097 Views

Dion Kitson : “J’aime le caractère poignant des ballons de foot crevés, ils sont des sortes d’autoportraits”

Anna Bouloux 20 décembre 2021
2097 Vues

'Foul' © The Dion Kitson Council Estate

Rencontre avec le lauréat du ACS Studio Prize 2020, Dion Kitson, qui détourne les codes de la culture British avec panache. L’artiste s’empare de symboles tels que le football, la famille royale ou encore la gastronomie anglaise, et s’inspire de conversations dérobées comme d’objets trouvés dans la rue. En 2020, il réalise sa première exposition solo à l’Ikon Gallery, haut lieu de l’art contemporain situé à Birmingham, non loin de Dudley, la ville qui l’a vu naître. 

La ville de Dudley semble être une source d’inspiration importante dans votre pratique artistique, pourriez-vous brièvement la décrire à quelqu’un qui n’y a jamais été ? 

Dudley est comme n’importe quelle autre ville de Grande-Bretagne embrassant enfin sa dimension post-industrielle.

L’art, dans son acception la plus large, a t-il toujours fait partie de votre vie ? Le cas contraire, pourquoi et comment avez-vous commencé à vous y intéresser ?

Beaucoup de membres de ma famille sont artistes ou aiment créer. Mon intérêt pour l’art s’est réveillé assez jeune et je n’ai jamais envisagé autre chose que de devenir artiste, sans savoir vraiment ce que cela impliquait. J’ai peint, sculpté et cherché ma signature pendant longtemps. Puis, quelqu’un m’a parlé d’une école d’art et tout va à vau-l’eau depuis.

Fat bastard © The Dion Kitson Council Estate

Vous voyez de la beauté et une source d’inspiration là où d’autres trouveraient insignifiants un mégot de cigarette, un ballon de football crevé… Comment l’expliquez-vous ?

J’aime le caractère poignant des ballons de foot crevés, ils sont des sortes d’autoportraits. J’ai réalisé que je ne jouerais jamais pour l’équipe d’Angleterre parce que je fume trop.

Peut-on considérer votre travail comme une déclaration d’amour à la culture British, bien que vous posiez sur elle un regard sans concession, voire sans pitié ?

Mon travail est seulement le reflet de moi-même : il est parfois ironique, parfois triste, parfois drôle.

Battered © The Dion Kitson Council Estate

Savez-vous à l’avance ce que vous allez créer ou l’inspiration vient-elle au cours du processus de création ?

Je fais confiance à mon instinct, je réponds à tout ce qui attise ma curiosité. Je ne réfléchis pas, j’agis seulement. Les résultats sont toujours parfaits.

Enfin, le football semble jouer un rôle important dans vos œuvres. Puis-je vous demander quelle équipe vous supportez ?

“Wolves Ay We” (ndlr : en référence au chant des supporters de Wolverhampton)

© The Dion Kitson Council Estate

 

Plus d’informations sur le compte Instagram et le site Internet de Dion Kitson

Propos recueillis par Anna Bouloux

Articles liés

“Riding on a cloud” un récit émouvant à La Commune
Agenda
121 vues

“Riding on a cloud” un récit émouvant à La Commune

A dix-sept ans, Yasser, le frère de Rabih Mroué, subit une blessure qui le contraint à réapprendre à parler. C’est lui qui nous fait face sur scène. Ce questionnement de la représentation et des limites entre fiction et documentaire...

“Des maquereaux pour la sirène” au théâtre La Croisée des Chemins
Agenda
109 vues

“Des maquereaux pour la sirène” au théâtre La Croisée des Chemins

Victor l’a quittée. Ils vivaient une histoire d’amour fusionnelle depuis deux ans. Ce n’était pas toujours très beau, c’était parfois violent, mais elle était sûre d’une chose, il ne la quitterait jamais. Elle transformait chaque nouvelle marque qu’il infligeait...

La Croisée des Chemins dévoile le spectacle musical “Et les femmes poètes ?”
Agenda
108 vues

La Croisée des Chemins dévoile le spectacle musical “Et les femmes poètes ?”

Raconter la vie d’une femme dans sa poésie propre, de l’enfance à l’âge adulte. En découvrir la trame, en dérouler le fil. Les mains féminines ont beaucoup tissé, brodé, cousu mais elles ont aussi écrit ! Alors, place à leurs...