Deftom : “Travailler l’image est pour moi une réelle passion”
Entre ambition et originalité, entrez dans le regard de cet artiste en recherche constante de créativité, qui, à travers son travail nous fait entrer dans un monde imaginaire scénarisé.
Quelques mots pour te présenter ?
Je suis Deftom, photographe depuis un peu plus de deux ans travaillant presque exclusivement sur des projets personnels, à l’argentique comme au numérique. J’ai un gimmick créatif : je réalise des posters de mes séries photo comme si c’était des affiches de film. Parfois je décline ce procédé en couverture de magazine, comme si c’était un réel magazine.
Quel est ton parcours ?
Ça va faire maintenant plus de 15 ans que je réalise des vidéos. Je suis passé par le clip de musique, la publicité, le mariage et la vidéo institutionnelle. Étant aussi musicien compositeur, j’ai pu réaliser les clips de ma propre musique sous le nom de Monsieur Blanche. Il y a un peu plus de 2 ans, étant lassé de la vidéo, je me suis mis à faire de la photographie. Au début je photographiais amis et famille puis un jour, en revenant de Londres, je m’en rappelle très bien, je me suis décidé à photographier des modèles. Ce fut une vraie révélation pour moi. J’ai immédiatement adoré l’expérience sociale que représente la prise de vue avec la rencontre de mes modèles. J’ai aussi trouvé un apaisement certain à travailler mes images en post production. Tout le processus photographique me rend heureux et j’ai depuis totalement délaissé la vidéo, et même la musique dans une moindre mesure.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la photo ?
Comme précisé précédemment, il y a d’abord eu cette lassitude à l’égard de la vidéo. Mais travailler l’image est pour moi une réelle passion, donc j’imagine que je ne pouvais pas passer à côté de la photographie. En réalité ça s’est fait très naturellement pour me rendre compte ensuite que c’est finalement bien plus satisfaisant pour moi de travailler la photo que la vidéo. Tout s’est enchainé par la suite. L’envie de m’exprimer, le plaisir de progresser, les rencontres, me faire une culture de l’image, jusqu’à ambitionner de vendre mes photographies. Voilà où j’en suis aujourd’hui.
Qu’est-ce qui t’inspire pour tes projets ?
Mes inspirations sont très diffuses mais je sais qu’elles naissent principalement du cinéma et de la mode. Je ne suis pas forcément intéressé par la mode en elle-même mais je suis fasciné par la photo de mode plus précisément. Et je dois dire que je suis aussi inspiré par les personnes que je photographie. Déjà lors de mes castings pour réaliser mes projets je vais choisir telle modèle et pas une autre parce qu’elle correspond à mon projet d’une manière ou d’une autre. Mais il y a toujours cette part d’improvisation lors de la prise de vue où je vais me laisser porter par le talent de ma modèle. Ce qu’elle va dégager, sa personnalité… Tout ça m’inspire énormément. La vie d’une manière général m’inspire aussi.
Comment décrirais-tu ton style ?
Pendant un moment j’ai cru devoir trouver mon style. Je pense qu’on passe tous par là à un moment de son parcours créatif. Mais je me suis fait une réflexion personnelle assez récemment : Je ne pense pas qu’il existe un style définit et inamovible. Mon propre style c’est simplement ma propre personnalité que j’injecte dans mon travail. Il reste qu’il y a certainement des thématiques et obsessions qui me poursuivent et me poursuivront. Je suis, par exemple, très attaché au fait de mettre les femmes au premier plan (je ne photographie presque qu’exclusivement des femmes). Les mettre en scène sans les sexualiser. Leur donner le premier rôle comme si c’était des actrices de cinéma. Et j’imagine aussi que j’ai une propension assez grande à réaliser des images lumineuses. Cela dit, mon style évoluera en même temps que ma vie et ma personne évolueront.
As-tu un projet pour lequel tu es le plus fier ?
Oui, l’année dernière j’ai pu réaliser mon premier projet « cinéma » qui se nomme FOREST. J’ai voulu raconter une histoire. Celle de deux sœurs, dans une ancienne époque, devant fuir une menace à travers une forêt. J’ai pu réaliser ce projet avec Audrey Minnard et Anouck Escribano dans le rôle des deux sœurs en octobre dernier. C’est un projet particulier qui nous a demandé pas mal de travail. Je l’ai réalisé à l’argentique et publié sur Instagram en novembre 2019. Ça reste aujourd’hui mon projet le plus ambitieux et celui dont je suis le plus fier. Je rêverais pouvoir l’exposer, mais ce n’est pour l’instant pas possible, faute de moyens. En attendant il est possible de le découvrir sur mon site internet.
As-tu des projets pour l’après confinement ? Comment le vis-tu en tant qu’artiste ?
Oui j’ai pas mal de projets qui vont doucement reprendre cet été, je l’espère. J’ai d’ailleurs un prochain projet cinéma comme FOREST, encore plus ambitieux par certains aspects. J’espère pouvoir le réaliser en septembre prochain. Rien est sûr encore. Concernant le confinement, c’est particulier, je le vis plutôt bien. Je suis assez solitaire et je prends justement ce temps pour faire des choses que je ne prenais pas le temps de faire. La photo me manque bien sûr, mais je sais que mon activité reprendra tôt ou tard. Je n’ai pas forcément besoin de me sentir créatif pendant cette parenthèse de notre vie. Je le suis bien assez le reste du temps. Donc je lis principalement. Je ne prend pas assez le temps de lire habituellement, justement parce que j’ai la tête dans le guidon photographiquement parlant…
Retrouvez Deftom sur Instagram et sur son site web.
Propos recueillis par Anna Renaud
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