Dans l’univers d’Aïcha Nadaud Fall
Aïcha Nadaud Fall est une photographe basée à Abidjan. À travers cet entretien, j’ai voulu comprendre son univers empreint d’onirisme avec une vision afro-futuriste.
Comment es-tu arrivée à la photographie ?
La photographie, pour moi, a commencé au lycée, je suivais un cursus en littérature et arts plastiques. Pour l’anecdote, je n’étais pas très forte en arts plastiques et cela me demandais tout un apprentissage. Mais j’avais ce besoin urgent de m’exprimer. J’ai donc touché à ce qui était le plus accessible, c’est à dire la photographie et la sculpture. C’est en 2017 que j’ai décidé de me consacrer entièrement à la photographie.
Selon toi, Instagram a t-il été d’une grande aide dans ton succès ?
Oui, complètement ! C’est un tremplin pour moi, même si on connaît les limites des réseaux sociaux. C’est grâce à Instagram que des personnes partout dans le monde peuvent suivre mon travail.
Pourquoi le choix de l’iPhone dans ta pratique photographique ?
Il y a 2 ans, j’ai abîmé mon appareil photo. J’étais en voyage dans le nord de la Côte d’Ivoire pour la première fois et les images que je voyais étaient puissantes. Il fallait que je capture ces moments. Je n’avais que mon iPhone SE dans les mains. Depuis, c’est devenu un défi : photographier avec ce que j’ai à ma portée.
Quelles sont tes inspirations en général ?
Je suis inspirée par ce qui m’entoure : les gens, les femmes noires, la beauté du quotidien, l’Afrique, l’effervescence des villes africaines, les couleurs, le fantastique. Les contes m’inspirent beaucoup également car je suis et demeurerai une grande enfant !
Comment as-tu eu l’idée de la série “Les femmes de Korhogo” ?
J’ai eu l’idée de cette série en me promenant dans la ville de Korhogo (dans le nord de la Côte d’Ivoire). Là-bas, j’ai vu ces femmes sur des motos. J’ai été étonné de voir toutes ces femmes différentes conduire : des lycéennes en uniforme, des mères portant leurs enfants, des fashionistas, des travailleuses… Ces images sont tellement puissantes selon moi, elles véhiculent un message fort.
En octobre dernier, des photos sont parues dans le PhotoVogue – Best photo of the month, à l’occasion d’un portrait dressé sur la DJ Asna, quelle a été ta réaction ?
Ça m’a fait plaisir de voir mon travail apprécié par la communauté photographique à un niveau international. C’est gratifiant de voir que ma vision des choses parle et inspire les autres.
Quels sont tes projets pour la suite ?
Mon travail est et sera toujours porté sur l’Afrique, ses couleurs, sa vibrance, et son essence authentique. Une exposition à grande échelle ? Un livre de photos ? Toutes ces idées sont en construction dans mon esprit.
Un grand merci à Aïcha !
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Propos recueillis par Nora Diaby
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