Cy Twombly : voyage à travers quelques peintures
Il y a quelques semaines, j’ai lu le livre de Roland Barthes sur Cy Twombly. Bien que compliqué à comprendre, cela m’a rappelé l’exposition dédiée à l’artiste américain au Centre Pompidou de Paris en 2016. Je n’avais jusqu’alors jamais connu le coup de foudre inexplicable d’une rencontre avec une peinture contemporaine. Aujourd’hui, j’aimerais vous proposer un voyage dans l’univers de Cy Twombly à travers une balade imaginaire autour de ses œuvres les plus marquantes selon moi.
Untitled, 1985
La première dont je me souviens est une peinture aux nuances vertes qui ressemble à un océan se posant sur la plage : Untitled (1985). Les couleurs passant du vert sapin au blanc. De façon assez inexplicable, cette peinture fut la première par laquelle mon regard fut absorbé. Peut-être était-ce dû à sa forme originale ou à son vert profond. Elle m’a transportée dans la forêt et les océans ; elle me rappelait également les vielles vitres d’une bâtisse abandonnée. Cette œuvre était un peu un mélange de tout ça, qui permettait de s’imaginer plein de choses.
Shades of Eternal Night, 1978
Shades of Eternal Night (1978) de la série Fifty Days at Iliam est l’œuvre qui a changé ma perception de l’art contemporain. Outre le nuage gris qui se mélange délicatement au bleu azur, c’est l’expression “poésie imagée”, dans son esthétisme particulier, qui m’a marquée. Roland Barthes l’utilise dans son livre ; Cy Twombly est un poète qui peint.
La série Fifty Days at Iliam est composée de dix toiles conçues en 1977-1978, à partir des poèmes homériques de l’Iliade.
Pan II, 1980
Je ne me souviens plus exactement du sens de l’exposition du Centre Pompidou mais on y retrouvait également cette fleur rouge, Pan II (1980), qui provenait de la Collection Lambert en Avignon. Je la surnomme “la grenade”, même si elle n’a rien d’une grenade. La craie grasse rouge vermeil contraste avec la fleur déjà imprimée derrière le rouge vif, ainsi que le mot “Venus” inscrit en-dessous.
La série The Four Seasons (1993-1995) était d’ailleurs exposée juste à côté de Pan II. L’Automne et L’Hiver, sont les deux œuvres de la série qui ont le plus retenu mon attention, comme celle de beaucoup d’autres personnes.
Lors de l’exposition Cy Twombly au Centre Pompidou, plus d’une centaine d’œuvres ont été exposées, dont Nine discourses on Commodus, une série de neuf peintures (1963).
Les sept périodes de Cy Twombly sont toutes aussi intéressantes les unes que les autres, mais je souhaitais présenter ici les toiles qui m’ont le plus marquée personnellement.
Les œuvres de l’artiste se distinguent selon les époques : ses premiers travaux sont marqués par les nuances noires et blanches, et plus nous approchons la fin de sa vie, plus les œuvres sont colorées, bien qu’il reste toujours une forme de tristesse et de colère dans son travail.
Mathilde Hezard
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