Circuit autour de l’Art Nouveau à Nancy
La ville de Nancy est considérée comme étant la capitale de l’Art Nouveau. C’est pourquoi, elle propose de nombreux circuits pour partir à la découverte de cet art. Le circuit dont je vais vous parler commence par un lieu incontournable dans le mouvement de l’Art Nouveau.
De la Villa Majorelle à la Gare
Entre 1872 et 1900, la ville de Nancy passe de 45 000 à plus de 100 000 habitants. De plus, celle-ci se développe à l’ouest de la voie ferrée. Très rapidement, des immeubles collectifs de prestige ou des villas particulières se construisent. Telle la Villa Majorelle, récemment restaurée.
C’est d’ailleurs le premier lieu que l’on va voir. Elle se situe 1, rue Louis Majorelle. Contrairement à ce que l’on peut penser, la Villa Majorelle n’a pas été construite par Louis Majorelle, mais bien pour lui et sa famille. Elle a aussi pour nom Villa JIKA en référence à Jane Kretz, l’épouse de Louis Majorelle.
Elle est le fruit de la collaboration d’Henri Sauvage, influencé par Hector Guimard, et de Lucien Weissenburger.
La maison présente des fenêtres en demi-cercles, des motifs floraux sur les extérieurs. Il y a aussi une baie vitrée arquée avec des formes évoquant les branches d’un arbre. On retrouve ici, les caractéristiques de l’art nouveau, avec les lignes courbes et le thème de la nature.
Même s’il n’est pas à l’origine de la construction, il a tout de même participé à la décoration. Il a produit les ferronneries, le mobilier intérieur, les lambris et l’escalier. Il installera son studio au dernier étage de la villa, sous le toit à pignons.
Le lieu suivant n’est autre que l’immeuble Mangon qui date des années 1902. Cet immeuble, imaginé par l’architecte Paul Charbonnier, se situe quelques rues au-dessus de la Villa Majorelle, au n°3 de la rue de l’Abbé Gridel. C’est un immeuble d’Art Nouveau avec deux balcons fait de lignes courbes, des feuilles et fleurs sculptées dans la pierre. En conclusion, on retrouve ici les codes de l’Art Nouveau.
Ensuite, on poursuit le circuit sur l’Avenue Foch, au n° 71, avec l’Immeuble France-Lanord, qui date de 1902-1904. L’architecte de cet immeuble est Émile André, un artiste qui a répondu à la commande de l’entreprise France-Lanord. Lors de l’année de sa construction, c’est un immeuble particulier et c’est encore le cas aujourd’hui.
Cet immeuble est étroit, riche en courbes et en mouvements. Le balcon s’orne de chardons finement sculptés, véritable symbole de la Lorraine. En plus, les arcs sur la façade sont sculptés de manière ciselée, ce qui apporte un côté floral et nature.
Juste à côté au n°69, il y a l’Immeuble Lombard, construit en 1902-1903, par le même architecte. Ici, c’est Jules Lombard, un maître carrier de la région, qui est responsable de la commande. Contrairement à l’immeuble France-Lanord, celui-ci est entièrement symétrique. Le balcon en pierre s’exprime sans brutalité, il ressort délicatement de la façade. Au-dessus de ce balcon, une loggia avec des arcades en forme d’anses de paniers. Celle-ci s’affirme par le choix de pierres colorées.
Plusieurs maisons plus loin, au numéro 45, on trouve l’Hôtel Loppinet, qui date de 1902. Fernand Loppinet, inspecteur des Eaux et Forêts passe commande pour cette maison. Il passe commande en 1900, auprès de Charles-Désiré Bourgon architecte, et professeur d’architecture à l’école municipale et régionale des beaux arts de Nancy.
Le décor sculpté est réalisé par le nancéien Auguste Vautrin.
Par exemple, sur la façade de cet hôtel, de nombreuses sculptures florales. On peut y voir des chardons, des tulipes et d’autres formes de fleurs. De plus, les ferronneries du balcon sont en forme de nénuphar.
C’est par ces sculptures et par ces nombreuses références à la nature, que l’on peut considérer ce bâtiment comme faisant partie de l’Art Nouveau.
Passons ensuite à la Maison du Dr Jacques, qui fut construite en 1905, par Paul Charbonnier. Cette maison se trouve au croisement de l’Avenue Foch, au 41 et au 37 Rue Jeanne d’Arc. Il est réputé pour être un architecte des monuments historiques. De nombreux artistes et artisans ont participé à l’élaboration de cette maison. Il y a eu Jacques Gruber qui a travaillé sur la verrerie, Louis Majorelle qui a entrepris la réalisation de la ferronnerie et enfin les sculptures ont été faites par Léopold Wolff.
Sur la façade qui se situe rue Jeanne d’Arc, on y voit des vitraux de Jacques Gruber, vitraux colorés et fleuris pour donner de la lumière à la maison. Les sculptures font de magnifiques ornements végétaux et typiques de l’Art Nouveau.
Cette maison se remarque par sa grandeur. En effet, sa grandeur permet de loger le docteur, sa famille et son personnel.
Après cela, on continue au croisement du 55 Rue Jeanne d’Arc et du 33 Rue de la Commanderie, se trouve la Pharmacie Jacques, construite en 1903. L’architecte de cette pharmacie est Lucien Bentz et les sculptures sont de Albert Vautrin. Elle correspond au style de l’École de Nancy et réalisée pour le pharmacien Victor Jacques.
Les ornements végétaux sculptés sur la façade représentent des plantes médicinales en lien avec la fonction du bâtiment.
Avant-dernier lieu, l’Immeuble Biet, construit en 1901-1902. Au 22, rue de la Commanderie, au cœur du quartier de la Gare. Contrairement aux autres lieux que nous avons visité, l’architecte de cet immeuble n’est autre que le commanditaire, à savoir Georges Biet, accompagné de Eugène Vallin. Les vitraux sont de Jacques Gruber et les ferronneries de Jean Prouvé.
Avant, c’était une maison et des bureaux où il logeait avec sa famille, aujourd’hui ce sont des appartements.
Lorsque l’on observe la façade, on peut voir des volumes souples et courbés, à l’image de l’Art Nouveau. Des ornements floraux sont sculptés sur la façade et le long de la loggia. On retrouve également ces motifs dans les ferronneries.
Enfin, on termine le circuit par la Maison du Dr Spillmann, datée de 1907-1908. Elle se trouve au 14, rue Saint-Léon. Elle est construite par l’architecte Lucien Weissenburger, c’était à l’époque une grande demeure. Par la suite, elle est devenue une agence EDF.
La maison est dans le thème de la pomme de pin, de nombreux motifs ornent l’entrée, les balcons, ainsi que sur les terrasses. Par exemple, une longue frise peintes et sculptées, sur ce thème orne la façade.
Pour résumer, on retrouve l’Art Nouveau dans les sculptures, ainsi que dans les lignes courbes et délicates de la maison.
Voici donc l’un des nombreux circuits d’Art Nouveau à Nancy. Ce sont des monuments historiques et remarquables pour la plupart des lieux que nous avons visité.
Fanny Marin
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