Bruno Lemasson : “Nous n’avons pas le droit de léguer à nos enfants une planète poubelle”
Artiste peintre depuis plus de dix ans, Bruno Lemasson s’inspire des arbres pour réaliser ses œuvres et alerter sur l’urgence climatique.
Pouvez-vous vous présenter et exposer votre parcours ?
Je m’appelle Bruno Lemasson et je vis entre Montpellier et Nîmes, bien que né dans l’Est de la France où j’ai passé mon enfance. Depuis ce temps-là, j’ai toujours été passionné par le dessin et la peinture. Mon grand-père était peintre et sculpteur ; je passais mes vacances avec lui à dessiner et à peindre. Il m’a donné la fibre artistique. En 2009, après un petit accident de la vie, j’ai arrêté ma carrière d’éducateur sportif pour devenir artiste professionnel affilié à la Maison des Artistes. Depuis, j’expose mon travail toute l’année, partout où il m’est possible de le faire : je fais surtout des expositions personnelles, mais aussi des salons dans lesquels j’ai déjà reçu des prix du public. J’ai également eu une cotation chez Drouot que j’ai gardé trois ans, mais que je n’ai pas renouvelée.
Vous peignez beaucoup d’arbres : pourquoi choisir ce sujet d’étude ?
J’ai passé ma jeunesse à courir dans la campagne et la forêt. Aujourd’hui, j’y retourne dès que possible pour me ressourcer et y trouver mon inspiration. Cela m’a naturellement mené à peindre forêts et paysages bucoliques, stylisés avec une empreinte contemporaine, que j’ai appelés Évasion Lyrique. Les arbres que je représente sont des personnages qui racontent des moments de ma vie, des émotions, et mes sentiments du moment. L’arbre est également symbole de beaucoup de choses : de nos racines, de l’élévation car il crée un lien entre la terre et le ciel, et de l’air sain car il consomme du dioxyde de carbone, ce qui en fait un moyen de lutter contre le réchauffement climatique. J’ai choisi les arbres pour livrer une ode à la nature, un appel à prendre conscience que nous n’avons pas le droit de léguer à nos enfants une planète poubelle, qu’ils devront reconstruire à notre place. L’arbre symbolise le réveil pour une démarche écologique.
Avec quelle technique travaillez-vous ?
J’utilise essentiellement de la peinture acrylique : j’aime la rapidité du séchage, et elle est moins nocive que d’autres pour nous et pour la nature, car elle ne contient pas de solvants. Elle offre une multitude de possibilités pour travailler et il en existe de grande qualité. Sinon, j’aime mélanger le figuratif et l’abstrait pour faire passer mon message.
Vous travaillez beaucoup par séries : pourquoi choisir ce mode de travail ?
Pour moi, ce ne sont pas vraiment des séries, sinon une évolution de ma peinture. Par le passé, j’ai peint des paysages figuratifs, des portraits, et de l’animalier ; mais depuis cinq ans, je me dévoile avec mon univers Évasion Lyrique qui met en scène les arbres comme personnages principaux. Je peux mieux exprimer les choses, délivrer mes émotions, faire voir la lumière qui est partout, même dans les périodes sombres. Plutôt que voir mon travail en tant que séries, ce qui le cloisonnerait en périodes, je crois que j’ai évolué en tant que peintre et en tant qu’homme.
Avez-vous un engagement particulier, une devise, par rapport aux spectateurs de vos œuvres ?
Au-delà de la prise de conscience écologique urgente, je veux créer des ambiances afin d’inviter le spectateur à une évasion pleine de sérénité, de poésie, et lui faire réaliser que la beauté est partout, et que la lumière et l’amour sont d’abord en nous. Voir naître en eux ce sentiment suffit à mon bonheur. Ma devise est : “Je ne peins pas que pour exprimer mes émotions, mais aussi pour faire naître les vôtres”.
Avez-vous des projets pour le futur proche ?
Je vais continuer mes expositions personnelles pour rencontrer et échanger avec les gens, en plus de faire un ou deux salons. J’ai aussi pour projet d’ouvrir mon atelier-galerie, travaillant actuellement chez moi. Enfin, après quelques déceptions, je voudrais trouver la galerie qui pourrait représenter mon travail tout en préservant toute mon énergie pour la création, car j’ai encore tant de choses à exprimer. Cela passe par plus de temps et la chance de travailler l’esprit libre.
Plus d’informations sur le site internet, la galerie en ligne et la chaîne Youtube de Bruno Lemasson.
Propos recueillis par Chloé Vallot
À découvrir également sur Artistik Rezo : Pierre Lecaroz : “L’art, c’est un superflu indispensable”, d’Elise Marchal
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