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Beyrouth, la nouvelle inconnue de Chrystelle Nammour

Fabienne Touma 5 septembre 2023
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Cover photo de "Alors je reste"

L’artiste franco-libano-ivoirienne Chrystelle Nammour chante au Beyrouth d’après l’explosion du 4 août 2020, une balade bouleversante et teintée de mélancolie intitulée “Alors je reste”. La chanson est disponible depuis le 30 août 2023 sur toutes les plateformes de téléchargement et son clip est à visionner sur le YouTube de l’artiste.

Depuis l’explosion du 4 août 2020 à Beyrouth, de multiples artistes libanais chantent ce drame et expriment leur tristesse, colère et nostalgie. La chanteuse Chrystelle Nammour, que nous avons pu découvrir entre autres dans la comédie musicale de Pascal Obispo Jésus de Nazareth, réussi à trouver les mots trois ans après le drame et après trois années années d’une lente asphyxie, comme elle le décrit sur ces réseaux sociaux. Pourtant elle avait décidé de ne plus chanter sur le sujet. Alors depuis, elle reste loin, n’ayant pas le cœur à revoir Beyrouth. “Ça m’a pris beaucoup de temps d’écrire cette chanson. J’ai écrit plusieurs textes mais que je trouvais insipide. C’était très difficile pour moi de trouver les mots à la hauteur du drame et de ce qu’on a vécu. Je n’y arrivais pas donc j’ai laissé tomber.” explique l’artiste.

Chrystelle Nammour dans le rôle de Marie Madeleine dans la comédie musicale Jésus de Nazareth, au côté de l’artiste libanais Mike Massy.

C’est en regardant ce billet d’avion pour Beyrouth, sans cesse repoussé à une date ultérieure, qu’elle identifie finalement son sentiment. “Je me disais je vais arriver, ça va être différent, je ne sais pas à quoi m’attendre, etc. donc bon, alors je reste là (en France) et on verra plus tard”. Ces mots qu’elle ne cessait de se répéter “alors je reste” deviennent finalement le titre de sa chanson. Cette dernière décrit ses sentiments de peur, de doute, de désarroi et de mélancolie et décrit l’inconnu auquel elle fait face, ne sachant pas quand elle rentrera finalement au pays. Donc elle reste et elle attend.

Sa ballade est ainsi née spontanément, de manière fluide avec beaucoup d’authenticité et d’émotions. Un semblant de fragilité et de contrôle à la fois se fait ressentir dans sa voix qui articule, de manière poignante mais douce, les mots de sa chanson, à écouter ci-dessous :




“Dès que j’ai eu la formulation de mon sentiment, je me suis mise derrière mon ordinateur, j’ai ouvert mon micro et j’ai enregistré le titre à cappella tel qu’il est dans la chanson. Je l’ai enregistré en une seule prise, en réfléchissant aux mots en même temps. J’ai gardé cette prise parce que je voulais que ce soit très spontané”, explique l’artiste.

Chrystelle Nammour, artiste franco-libano-ivoirienne

C’est un voyage sensoriel et musical que nous propose l’artiste avec Alors je reste. Rien qu’en fermant les yeux, et grâce à la bande-son aux notes timides et rythmée par les bruits de klaxons, des vendeurs de “kaak” (galettes), les sons des cloches des églises d’Achrafieh… nous sommes propulsés au Liban, dans les rues de Beyrouth. Un vent froid de nostalgie et de tristesse plane, avec cependant une brise d’espoir. Cet espoir, elle le ressent dans son envie de plus en plus forte de rentrer. “Avec cette chanson, je me sens un peu plus prête à rentrer à Beyrouth, ma nouvelle inconnue, tel que je la définis dans ma chanson. Maintenant que je lui ai dit ce que j’avais à dire, je me sens un peu plus prête à tourner la page et découvrir la nouvelle Beyrouth” confie l’artiste.

 Chrystelle Nammour sait d’ores et déjà les premiers lieux de Beyrouth qu’elle visitera à son retour : Achrafieh, place Sassine, le quartier de Azarieh, de Sioufi. “C’est la première chose que je ferai. Marcher dans ces quartiers-là puisque c’est ici que sont associés mes souvenirs d’enfance et d’adolescence. Ça me fait peur mais j’ai envie de revoir Beyrouth” poursuit Chrystelle Nammour avec beaucoup d’émotion.

Rue colorée dans le quartier d’Achrafieh à Beyrouth au Liban.

Ces souvenirs qui circulent dans sa tête, elle les qualifie d’une sorte de rêve étrange qu’elle illustre à travers son clip. “C’est un genre de carte postale animée, surréaliste, comme un rêve étrange. J’évolue comme un pantin au-dessus d’un souvenir de ville qui ressemble à Beyrouth, sans vraiment être Beyrouth. C’est une reconstitution mentale pas tout à fait nette, d’un lieu à travers les yeux de cette poupée géante de moi, mais qui n’est pas vraiment moi non plus… Cette poupée bouge à peine, flotte un peu au-dessus de sa propre mémoire.”

Pour suivre l’évolution de son projet et suivre son actualité :

Site Web : https://jesuischrystelle.com/

Instagram : https://www.instagram.com/jesuischrys…

Facebook : https://www.facebook.com/jesuischryst…

Youtube : https://www.youtube.com/@jesuischrystelle

Fabienne Touma

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