“Berlin, l’effacement des traces” au Musée d’Histoire Contemporaine
Le vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin a été l’occasion pour de nombreuses institutions de présenter rétrospectives et analyses variées sur cet événement majeur du XXe siècle. Dans la continuité de ces manifestations, le Musée d’Histoire Contemporaine – BDIC présente, du 21 octobre au 31 décembre, une exposition ayant pour thème central l’effacement à Berlin des traces de l’Allemagne de l’Est. A partir d’un angle artistique, cette exposition propose un point de vue, un parti pris sur les multiples dispositifs d’éradication de la RDA ainsi que sur les formes de sa rémanence. Ainsi elle pointe du doigt le fait que l’oubli lié à l’ex-Allemagne de l’Est « s’apparente autant au refoulement plus ou moins conscient qu’à la destruction volontaire d’un passé », expliquent les commissaires de l’exposition.
Wolf Leo, Demokratie, Berlin Est, 1989.
Sérigraphie sur papier, coll. BDIC
Une fondation difficile
Cette dernière s’appréhende dans quatre salles qui proposent tour à tour photographies et images, symboles et représentations de la transformation de Berlin ces vingt dernières années. Aux photographies de Jean-Claude Mouton prises à l’ouverture du Mur et durant les vingt années écoulées, succèdent d’autres accrochages et compositions qui rendent hommage autant à l’activité théâtrale de la RDA qu’à la Résistance allemande. Dessins de presse et caricatures mettent en exergue la difficile fondation de l’Allemagne d’aujourd’hui, tandis que banderoles et objets questionnent le processus d’acception de ce passé et de sa réification. Enfin, la visite se conclut par par une salle consacrée à la destruction du Palast der Republik, haut lieu culturel et politique de la RDA.
Si certaines des photographies sont des plus parlantes et marquent l’esprit des visiteurs qui découvrent la réappropriation par les Berlinois d’espaces qui leur étaient interdits, on regrette cependant qu’il n’y ait pas plus de précisions. Regard d’artistes sur Berlin et sur le processus d’effacement, cette exposition pêche peut-être par une prise au réel qui met de côté certaines explications historico-sociologiques. En choisissant l’angle artistique, l’exposition reste trop à la surface des choses sans aller au-delà, se privant dès lors d’une portée qu’elle aurait pu acquérir.
Retraçant le processus d’effacement des traces de la RDA à Berlin, l’exposition du Musée d’Histoire Contemporaine – BDIC permet aux spectateurs de découvrir un regard inattendu, la vision d’artistes sur les vingt années écoulées.
Solène Zores
Berlin : l’effacement des traces, 1989 – 2009
Du 21 octobre au 31 décembre 2009
Tous les jours sauf le lundi, de 12 h 30 à 17 h 30
Plein tarif : 5 €
Demi-tarif : 3 €
Musée d’Histoire Contemporaine – BDIC
Hôtel national des Invalides
Cour d’honneur – Corridor Valenciennes
129 rue de Grenelle
75 007 Paris
M° La Tour Maubourg, Varennes, Invalides
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