Balthazar Gousseff : “Je cherche toujours à faire quelque chose qui me correspond”
© @balthazar.gousseff
Balthazar Gousseff, jeune étudiant en art toujours à la recherche de nouveaux projets, nous dévoile les coulisses de sa créativité.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai 18 ans, j’étais au lycée en section arts appliqués et l’année prochaine j’intègre l’EnsAD à Paris.
Quelles sont tes inspirations ?
Mes inspirations sont très liées à l’histoire de ma famille et à mes origines. Je m’intéresse énormément à la Russie, ça s’est d’ailleurs vu avec mes derniers projets mais je m’intéresse également à l’Argentine, ça se verra dans mes futurs projets. Je m’inspire également de l’endroit où je vis, avec la dualité entre étudier dans des quartiers chics de Paris et vivre en banlieue parisienne.

Collection “Niet c’est Niet”
© @balthazar.gousseff
Comment t’est venue l’idée de passer de la photo à la création de vêtements et d’accessoires ?
Je suis plutôt allé du vêtement à la photo, avant de revenir au vêtement. J’ai commencé à réellement exploiter ma créativité il y a environ trois ans. C’est à cette époque que j’ai créé avec un ami, Jules Bourbotte, une marque de vêtements intitulée “Disorder Brand”. C’est un projet qu’on a soutenu plus de deux ans, on a sorti trois ou quatre collections. C’était une superbe expérience et c’est surtout ce projet qui m’a introduit à l’art et à la création. Puis l’année dernière, j’ai un peu délaissé le vêtement pour découvrir la photo et j’en suis tout simplement passionné. Mais j’avais toujours le vêtement dans un coin de ma tête. J’aime faire des t-shirts, des choses qui me plaisent et qui me correspondent, donc je suis très naturellement revenu dessus.
Pourquoi faire des sacs en pellicules d’argentique ?
C’était une manière d’esquiver la couture, j’utilise simplement une technique de collage pour réaliser ces sacs. La couture ne me plaisait pas forcément, je n’étais pas attiré par cela. Je voulais trouver une matière qui me correspondait plus. Puis quand j’ai commencé l’argentique, j’avais plein de photos ratées et je ne savais pas quoi en faire. Je me suis retrouvé avec plein de pellicules, un objet que je trouve beau et intéressant et surtout chargé de sens, c’était des fragments de souvenirs. L’idée m’est venue avec un besoin personnel. N’ayant pas de poches sur l’un de mes pantalons préférés, je cherchais une sacoche, j’ai donc décidé d’en fabriquer une avec mes pellicules. J’ai vu que l’idée tenait la route et plaisait au gens, j’ai donc continué à exploiter et expérimenter ces pellicules pendant plus d’un an.

© @balthazar.goussef
Tes deux premières collections, “Elle est belle la jeunesse” et “Niet c’est Niet” sont extrêmement personnelles. La troisième le sera-t-elle aussi ?
Ma troisième collection sera évidemment personnelle. C’est quelque chose de très important pour moi. C’est comme une quête dans mon travail, je cherche toujours à faire quelque chose qui me correspond et qui émane de moi. Ça revient également à être quelque chose d’unique, car chaque personne est différente. Par exemple dans ma collection “Niet c’est Niet”, j’ai utilisé des négatifs de photos familiales qui ont été pris en URSS à l’époque. C’était une manière de redonner vie à des souvenirs familiaux qui avaient été oublié jusque-là. Le fait d’allier la création à mes occupations est très important. J’avais envie d’en savoir plus sur ma famille, je suis donc allé chez ma grand-mère, on a ouvert une boîte pleine de pellicules et elle m’en racontait les histoires. À la fin, j’ai pris ses pellicules pour en faire quelque chose. Pour la troisième collection, je voudrais faire une pause avec la pellicule, j’ai maintenant d’autres envies. Ce n’est pas pour autant que je l’oublie, j’ai l’impression que la pellicule fait partie intégrante de moi.
Fais-tu des liens entre tes photographies et tes collections de vêtements et d’accessoires ?
Le lien est évident déjà par le matériau. Je ne me suis jamais éloigné de la photographie car je la manipulais toujours et je manipulais aussi mes propres photos, surtout dans ma première collection “Elle est belle la jeunesse”. C’était des photos de la jeunesse durant l’été 2019. Je prends également un soin très particulier lors des shootings de mes pièces, c’est une étape très importante, tout autant que le vêtement.

© @balthazar.gousseff
Souhaiterais-tu explorer encore un autre domaine ?
Oui, je suis même déjà en train de le faire. J’ai des projets en cours qui concernent la vidéo ou l’édition et qui devraient voir le jour très prochainement. Je ne me ferme à rien.
Comment t’est venue l’idée de faire une collaboration avec la marque LUNES ?
C’était pour moi une évidence. Margaux Kogan-Recoing qui est la créatrice de LUNES et Nour De Bary qui tient également une place importante dans la marque, sont des personnes que je fréquente. Je lui avais premièrement proposé de participer à un pop-up store, en voyant que ça se passait bien je lui ai alors proposé de collaborer pour un défilé. On a allié nos deux univers pour créer un défilé dont je suis très fier.
Retrouvez Balthazar Gousseff et ses créations sur son compte Instagram.
Propos recueillis par Adélaïde Lachenko
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