Audrey Bertoia : “Ma peinture est entre la réalité est la fiction”
Couleurs franches ou pastels, plage ou montagne, végétaux ou minéraux, représentations humaines… autant de thème qui inspirent Audrey Bertioa. À travers cette interview, plongez dans l’univers frais et solaire de cette artiste peintre contemporaine, où la beauté et le côté naturel de ses créations ne vous laisseront pas indifférents. Bonne découverte !
Comment as-tu appris à peindre, d’où t’es venu ce talent ?
J’ai commencé assez tard le dessin, vers 16 ans environ. J’ai ensuite étudié aux Beaux-Arts de Rennes en design graphique. Durant mon cursus je n’ai pas eu de formation sur la peinture, j’ai appris ce médium seule, néanmoins je pense que ma formation en graphisme m’a permis d’évoluer et d’affiner mon appréhension des couleurs et de la composition.
Autrement je ne crois pas que me concernant ce soit une question de talent, mais plutôt de travail, de patience et de persévérance.
Comment qualifierais-tu ta peinture ?
Je dirais qu’elle est rêveuse, hybride entre la réalité et la fiction.
Tu travailles sur différents supports (céramique, textile, mobilier, musique…). Ai-je raison de dire que tu es une artiste polyvalente ?
Oui, je pense être polyvalente. Ayant étudiée le design graphique pendant 5 ans, je me sens à l’aise avec le fait de naviguer entre l’art et le design dans mes projets. Avec le textile ou la céramique par exemple, c’est une manière pour moi d’intégrer mes peintures dans la vie réelle et quotidienne. De leur donner un usage qui puisse accompagner la personne dans son quotidien plutôt que de rester seulement dans une salle d’exposition.
J’aime bien jouer avec les hiérarchies établies entre l’art et le design.
Qu’est-ce qui t’inspire, nourrit ton travail ?
Beaucoup de choses m’inspirent dans mon travail. Je dirais premièrement la musique, j’en écoute beaucoup et c’est un médium qui me permet de partir très facilement dans mon imaginaire, de visualiser des scènes, des couleurs.
Ensuite il y a la lecture, j’adore les romans d’aventure, qui parlent d’expéditions en montagne ou de femmes exploratrices.
Le cinéma aussi, je suis très sélective, je regarde peu de films ou séries. Lorsque j’en choisi un c’est que je suis sûre que l’univers va me plaire. Souvent ce sont des films méditerranéens (italiens ou grecques) ou aussi japonais avec un fort rapport de l’homme à la nature et au paysage. Et pour finir, les pochettes de disques, afro-américaines des années 60-70 (Jazz, Soul, Funk) m’inspirent beaucoup.
Sur ton Instagram, on voit que tu as un rapport important avec la montagne, que tu as d’ailleurs illustrée dans L’Heure Bleue : est-ce que la nature, l’altitude, influence tes oeuvres?
Oui en effet, la montagne m’inspire beaucoup et est un sujet assez récurrent dans mon travail. J’ai l’habitude d’y aller depuis que je suis petite, ma mère est une passionnée de montagne et nous a toujours emmené avec elle faire des randonnées, du VTT ou du ski. Enfant et adolescente je ne me rendais pas compte que grandir à côté des Alpes était une chance, je pensais assez simplement que tout le monde avait accès à ce genre de paysage près de chez lui.
C’est en partant faire mes études dans le nord, à Paris, puis Amiens et enfin à Rennes, que la montagne et la nature sont devenus comme une obsession dans mes sujets de recherches. Je dirais que c’est la distance et l’absence de ces paysages dans mon lieu de vie aujourd’hui qui m’ont fait me rendre compte de leurs valeurs et sont aujourd’hui une immense source d’inspiration.
Quels sont les objectifs de ta vie professionnelle ?
En terme d’objectifs, je suis plutôt du genre à me fixer pleins de petits objectifs, pour faire pleins de petits pas, qui au bout d’un certain temps représenteront un grand objectif.
Pour le moment, il s’agirait par exemple, d’avoir une agence d’illustration pour qui travailler, une galerie où exposer régulièrement, un bel atelier partagé, faire des résidences… Apprendre à être indépendante en couture, modelisme et aussi apprendre à réaliser des animations avec mes peintures.
Peux-tu nous parler d’un de tes projet que tu as le plus aimé réaliser ?
Je pense que ce serait l’Heure Bleue avec Coline Dupont, car c’est un projet qu’on a réussi à penser et réaliser de A à Z. Je pense que travailler à deux était très entraînant et stimulant. J’ai pu témoigner de mon amour de la montagne, faire des peintures, des chemises, du mobilier, de l’édition en riso… C’était un réel plaisir pour nous de voir chaque nouvel élément prendre jour.
Je dirais que le plus satisfaisant a été le jour où on a récupéré les 20 chemises cousues par la couturière. Tout le travail d’impression en cyanotype et découpe en amont était très long et fastidieux et on se demandait souvent si on allait réussir à vraiment toutes les faire. C’était la première fois pour moi que je travaillais une pièce textile en série et de me dire qu’elle serait porté par au moins 20 personnes m’emplissait de joie.
La prochaine date d’un de tes évènements phares ?
Je pars en résidence à Toulon au Port des Créateurs tout le mois de mars. Je suis super enthousiaste à l’idée de faire ma première résidence et encore plus dans un lieu situé entre mer et montagne. Je pense me focaliser sur la peinture pour cette première expérience.
Retrouvez le travail d’Audrey sur son Instagram
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