Arthur Bessaud : “Le but de mes vidéos est d’essayer de rendre l’art urbain accessible”
Arthur Bessaud (@arthur_vlog_streetart sur les réseaux), créateur de la série-documentaire “Démasqués” et fondateur de l’homonyme galerie en ligne, nous accompagne dans les ateliers des artistes urbains, tout en nous permettant d’apporter une partie de leur art chez nous.
Quel est votre parcours ?
Malheureusement, je ne suis pas quelqu’un de formé au monde de l’art. Je viens de la publicité et du commerce, où j’ai travaillé plusieurs années. Donc, à la base, je voulais me former, je voulais apprendre autour de l’art urbain et la meilleure manière que j’ai trouvé aurait été de rencontrer des artistes, des galeristes, sur le terrain.
Mes vidéos sont nées pour apprendre, pour découvrir. Au début, j’avais créé un Vlog dont le but était de raconter mes découvertes en tant qu’amateur d’art urbain mais au fil du temps j’ai mieux cadré ces vidéos qui sont ensuite devenues une série qui s’appelle “Démasqués”.
Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste cette série ?
Il s’agit d’une série-documentaire de vidéos où, tous les mois, je vais rencontrer un artiste différent : on est maintenant à la troisième saison. Le but est d’essayer de rendre l’art urbain accessible et compréhensible, de démocratiser le sujet. Parfois, l’art se présente comme un peu hermétique alors que je voudrais le rendre abordable. D’autant plus que l’art urbain est l’art le plus accessible par excellence.
Le format vidéo rend cela encore plus immédiat et pratique qu’un magazine, en outre j’utilise beaucoup Instagram. Les deux sont complémentaires : les fonctionnalités d’Instagram me permettent de prolonger le travail de Démasqués, de le rendre encore plus simple et immédiat. Bien évidemment, les storys n’ont pas autant de détails que les vidéos mais ça permet de toucher les spectateurs qui ont moins de temps.
Ce qui m’intéresse est de faire découvrir le travail artistique mais aussi les personnes qui sont derrière. C’est pour cela que j’essaie de passer du temps avec eux, dans leurs ateliers, ils sont souvent le reflet de l’âme de l’artiste.
D’où vous est venue l’idée de fonder la Galerie Démasqués, galerie en ligne ?
Le prolongement logique de tout ça, pour moi, était de rendre les œuvres de ces artistes accessibles matériellement et donc, depuis le début de la troisième saison, à chaque fois que je sors un épisode, je sors aussi une édition d’art qu’on réalise avec l’artiste. Le but de cette édition est de permettre, à-peu-près à tout le monde, non seulement de pouvoir découvrir ces artistes, mais aussi de pouvoir s’offrir une de leurs œuvres, vu les prix assez abordables.
Avec les artistes, nous nous amusons beaucoup à créer des œuvres étonnantes, particulières. Par exemple, avec Nasty, dans le deuxième épisode de la troisième saison, on a fait un print recto-verso, de sorte qu’on puisse l’encadrer des deux côtés, le retourner, chose qu’il n’avait jamais fait avant. Avec Alëxone, dans le premier épisode de la troisième saison, on a fait des impressions rehaussées à l’encre uniquement visibles dans la nuit ou avec une lampe UV. Le but est de se faire plaisir et de faire plaisir aux gens qui s’intéressent à l’art urbain.
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Avec votre travail, vous contribuez à faire passer ces artistes à la postérité, chose qui n’est pas toujours possible dans la rue ?
D’une certaine façon oui, car d’un côté, je documente le travail des artistes et les artistes mêmes, un peu comme un ethnographe mais avec ma caméra et mon téléphone. De l’autre, cela permet aux passionnés de garder un petit bout de l’artiste chez soi.
Quel est le critère avec lequel vous choisissez vos collaborations ?
La condition de base est que je choisis des artistes que je suis depuis un certain temps et que j’adore. Après, j’aime bien essayer de varier les représentations et les supports : par exemple Nasty c’est plutôt un graffeur, Alëxone un artiste contemporain qui a quitté la rue, Tanc, dont l’épisode va sortir dans quelques semaines, a un style complètement abstrait. Le Diamantaire, avec qui je vais aussi collaborer prochainement, est quelqu’un qui pose des bouts de verre dans la rue, donc c’est encore complètement différent.
C’est ça aussi que j’essaie de faire : donner à la fois différents types de représentations (abstraits, figuratifs) mais aussi différents types de pratiques (graffiti, street art, collage, travail d’atelier…).
Quels sont vos projets pour le futur ?
J’ai un bon calendrier de prévu pour les épisodes de 2020. En plus des artistes que je viens de citer, il y aura aussi Maxime Drouet qui est, à la fois, graffeur et photographe.
Pour la fin de l’année j’organiserai une exposition pour fêter la troisième saison des Démasqués. Je vais inviter plusieurs artistes pour travailler sur une exposition un peu particulière, qui s’articulera autour de la photo de rue : un mélange entre photographie et art urbain.
Retrouvez Arthur Bessaud et les épisodes de Démasqués sur son Instagram.
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