Arles – Les Rencontres de la Photographie 2024 : La sélection Artistik Rezo des expos à voir absolument !
Cet été, nous allons vivre essentiellement au rythme du sport ! Mais pour ceux qui pensent que “Summer Body” est le nom d’un nouveau cocktail… détox, vous aurez le choix entre festivals, spectacles vivants et expos photo ! De passage à Arles pour l’édition 2024 des Rencontres Photographiques, nous vous proposons une sélection d’expositions à ne surtout pas manquer…
1- Mary Ellen Mark – Rencontres
Espace Van Gogh – 1er juillet au 29 septembre – De 10h à 19h30
Guidée par des idéaux humanistes, la photographe documentaire, conteuse et portraitiste étatsunienne Mary Ellen Mark a posé son regard sur des personnes issues d’horizons divers, qui menaient des vies très différentes de la sienne. Outre les célébrités de toutes sortes, Mark était particulièrement attirée par les laissé·es-pour-compte et les personnes marginalisées par la société.
2- Debi Cornwall – Citoyens Modèles
Espace MONOPRIX – 1er juillet au 29 septembre – De 10h à 19h30
Depuis dix ans, Debi Cornwall explore les fictions qui façonnent le regard de l’Amérique sur elle-même. Frappantes, ses photographies documentaires à la composition précise visent davantage à faire réagir qu’à informer. Elles invitent à examiner de plus près l’incarnation, l’exercice et la normalisation du pouvoir de l’État.
Cette exposition comprend deux séries de travaux constituant les pendants d’une même interrogation : quels récits et stratégies le pouvoir imagine-t-il face à des réalités perturbantes ?
3- Photographes japonaises des années 1950 à nos jours
Quelle joie de vous voir [I’m So Happy You Are Here]
Palais de l’Archevêché – 1er juillet au 29 septembre – De 10h à 19h30
Cette exposition lève le voile sur un large éventail d’approches photographiques fondées sur le vécu et les points de vue des femmes japonaises sur le monde, l’histoire et la société dans lesquelles elles évoluent. Elle révèle le foisonnement de leur créativité par le biais de photographies, d’installations, de vidéos et de livres. Avec une attention particulière portée à la période allant des années 1950 à nos jours, Quelle joie de vous voir présente plus de vingt-cinq artistes de générations différentes. Certaines d’entre elles ont été reconnues ces dernières décennies pour leurs contributions essentielles à l’histoire du médium; d’autres ont développé une pratique d’une toute aussi grande importance sans toutefois être connues du grand public.
4- Au nom du nom, Les surfaces sensibles du graffiti
Église Sainte-Anne – 1er juillet au 29 septembre – De 10h à 19h30
Le graffiti patine la matière précaire du réel. En pure perte, il est un sentiment, une attitude, un mode opératoire. Libéré de son esthétique, le graffiti est un rapport mental et physique des marges, une écriture originelle des ombres de la préhistoire et de l’enfance. Depuis les signes des hobos et ceux qui évangélisaient la carcasse du métro argent de New York depuis 1970, le graffiti est une écriture cinétique, elle emprunte les perspectives des rails qui lacèrent les pays-sages… Réunissant une quarantaine d’artistes internationaux, Au nom du nom rallie et relie des visions du désordre pour déployer une imagerie du trouble. Photographie documentaire, d’ambiance, d’action, archive intime, souvenir cramé, oublié, photographie picturale, photographie policière : l’exposition étire une pensée en négatif du graffiti envisagé comme révélateur de ce que la vi(ll)e remue.
5- Wagon-Bar, Une petite histoire du repas ferroviaire
Croisière – 1er juillet au 29 septembre – De 10h à 19h30
Les photographies et archives présentées dans cette exposition sont issues des fonds de l’ancienne CIWL et du Service Archives Documentation du groupe SNCF (SARDO). À mi-chemin entre photographie industrielle et photographie publicitaire, ces images ont d’abord pour fonction d’incarner la modernité en mettant en scène la nouveauté, permanente. Elles dessinent ainsi non seulement une histoire du travail et de l’innovation, mais aussi une histoire esthétique – avec l’évolution du design – et culturelle. Plus encore, ces photographies documentent leur temps. Elles ne sont pas de simples marqueurs de mutations successives : elles font les différentes époques tout autant qu’elles en témoignent.
6- Lee Friedlander Framed by Joel Coen
La Tour, Parc des Ateliers – 1er juillet au 29 septembre – De 10h à 19h30
LUMA Arles présente Lee Friedlander Framed by Joel Coen, une exposition née de la collaboration entre le photographe américain et le célèbre cinéaste. À travers 70 tirages et un film, l’exposition passe en revue les 60 ans de carrière de Lee Friedlander. La sélection de Joel Coen synthétise son approche singulière en matière de composition et dévoile une affinité inattendue entre ces deux artistes : tous deux explorent avec fascination le pouvoir sournois des images – cadre fragmenté, composition trompeuse, plan disloqué, effet de miroir. Véritable mise en abyme cinématographique, l’exposition déroule les tirages tels des mini récits individuels, étranges et anonymes.
7- Nhu Xuan Hua et Vimala Pons – Heaven and Hell
Église Saint-Blaise – 1er juillet au 29 septembre – De 10h à 19h30
Nhu Xuan Hua et Vimala Pons, par leurs gestes photographique, performatif et introspectif, ont mis au premier plan le lien entre corps-action / femme-corps, l’idée de se proposer comme sujet et non comme objet. Les deux artistes proposent une exposition hybride où le vécu est venu s’emparer des lieux comme pour y trouver un nouveau refuge pour poursuivre leur construction. Plusieurs niveaux de narrations simultanées invitent à un vertige poétique en perpétuel mouvement: qu’il soit à l’extérieur ou à l’intérieur de soi, le déséquilibre représente la contamination de l’image par la réalité.
8- Exposition du Prix Découverte Fondation Louis Roederer : Sur le qui-vive
Espace Monoprix – 1er juillet au 29 septembre – De 10h à 19h30
En 2024, un nouveau chapitre s’écrit pour le Prix Découverte qui investit l’Espace Monoprix et réinvente son parcours d’exposition en prenant appui sur les caractéristiques graphiques et la façade incurvée du lieu. Sur le qui-vive part d’un sentiment d’intranquillité diffus mais largement palpable chez les sept artistes présentés : François Bellabas, Cemil Batur Gökçeer, Coline Jourdan, Tshepiso Mazibuko, Matan Mittwoch, Marilou Poncin et Nanténé Traoré. Elle évoque une acuité au monde, un état physique et psychique où l’artiste se tient en alerte pour aborder les troubles du temps sans céder à la frontalité. Face aux désastres qui guettent ou rongent déjà, des scénarios alternatifs tiennent la catastrophe à distance et dessinent des chemins de traverse.
9- Ishiuchi Miyako – Belongings
Lauréate du Prix Women in Motion 2024
Salle Henri-Comte – 1er juillet au 29 septembre – De 10h à 19h30
“Tout ce qui a une forme finit par disparaître. Une fois le corps humain sans vie, il ne peut plus continuer à exister dans ce monde. C’est une évidence, mais il m’est parfois impossible de l’accepter. Ce fut le cas avec la mort de ma mère, même s’il est normal qu’un parent meure avant son enfant. Son corps n’était plus là. Les possessions qu’elle laissait derrière elle, qui lui étaient autrefois attachées, étaient devenues inutiles sans leur propriétaire. Avant de m’en débarrasser, j’avais décidé de prendre des photographies.”
10- Viser juste : pétanque et jeu provençal dans l’objectif de Hans Silvester
Chapelle du Museon Arlaten – Musée de Provence – 1er juillet au 29 septembre – De 9h30 à 18h – Du mardi au dimanche
L’exposition Viser juste : pétanque et jeu provençal dans l’objectif de Hans Silvester présente un travail de jeunesse sur les jeux de boules en Provence dans les années 1970. On décèle déjà, dans cette enquête provençale, sa méthode reposant sur le lien patiemment créé avec son sujet. Dans des décors mis en valeur par un noir et blanc parfaitement maitrisé, Hans Silvester révèle la performance des joueurs, capture l’omniprésente dramaturgie provençale. Sans oublier le public, la “galerie”, qui fait corps autour des joueurs. Il nous convie à observer avec lui ces hommes, femmes et enfants, concentrés sur l’instant, sérieux dans le jeu, un fragment de la Provence telle qu’il la vit, l’imagine et la décrit depuis plus de soixante ans.
L’équipe Artistik Rezo vous souhaite de belles visites et de belles découvertes photographiques !
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