Annie Leveillault : “J’aime reproduire des lieux aux ambiances chaleureuses”
Grande rêveuse aux œuvres miniatures, Annie Leveillault nous livre ici son univers et ses inspirations pour ses créations à petite échelle.
Pourriez-vous vous présenter, ainsi que votre parcours ?
Je suis Annie Leveillault, miniaturiste depuis environ vingt-cinq ans, mais la miniature n’est pas mon premier métier. En effet, je travaillais initialement avec mon ex-époux dans un magasin de musique. Puis j’ai assisté à un cours d’encadrement, dans lequel j’ai dû réaliser un boîtage (encadrement profond sous verre, ndlr), c’est de là qu’est née ma passion.
Qu’est-ce qui vous a attirée dans la miniature ?
Je ne m’explique toujours pas pourquoi la miniature a été un tel déclic. Auparavant, je m’étais inscrite aux cours des Beaux-Arts, mais ils ne me donnaient pas une telle créativité. Quand j’ai commencé j’ai surtout trouvé l’idée du petit, de rentrer dans un monde, intéressante.
Comment choisissez-vous vos sujets d’étude ?
Au début c’était surtout des petites scènes par rapport à mes filles, à la demande et aux passions des amis. C’était des idées sur ce que je pouvais faire par rapport à des lieux, à des situations ; j’aime beaucoup les ambiances particulières que dégagent certains lieux. Comme les librairies avec des livres jusqu’au plafond, les magasins de thé… J’aime bien les ambiances chaleureuses, et j’essaie de les recréer à travers mes œuvres.
Combien de temps mettez-vous pour créer une œuvre ?
C’est extrêmement variable : ça dépend de la grandeur, de mon expérience… Je ne compte vraiment pas. Au début, j’ai essayé de calculer le temps à partir du moment où je commence à faire le boîtage jusqu’à la finalisation, mais ça n’a pas beaucoup de sens. Il y a vingt-cinq ans, je faisais un boîtage en deux heures, que je fais aujourd’hui en quinze ou vingt minutes.
Depuis quelques années, vous travaillez sur la bibliothèque et les livres. Pourquoi avoir choisi ce thème ?
Tout d’abord car j’adore les livres ; je ne suis pas une très grande lectrice, ne prenant pas vraiment le temps de lire, mais j’aime à penser qu’un livre, par lui-même, fait voyager. Pour moi, une bibliothèque est un moyen d’évasion avec d’innombrables possibilités. Et puis, je voulais faire quelque chose de plus contemporain mais pas de boutiques contemporaines, qui me semblent froides et ne me conviennent pas vraiment. J’ai donc commencé à faire des bibliothèques monochromes, avec juste un livre de couleur. Les livres que je représente sont en mouvement, car je les imagine s’ennuyer en haut d’une grande bibliothèque, leurs histoires se perdant au fil du temps ; ils partent donc à l’aventure vers d’autres yeux, d’autres mains.
Bien que vous ayez trouvé ce nouveau thème de travail, continuez-vous de travailler sur les boutiques traditionnelles ?
Je continue en effet de travailler sur les boutiques. Un petit peu moins, mais j’ai toujours des commandes, notamment après être passée à la télévision, avec un reportage axé sur la réalisation de mes boutiques anciennes. J’aime d’ailleurs toujours ce thème de travail, mais je me concentre maintenant plus vers l’envol des livres.
Avez-vous des projets pour le futur proche ?
Je prépare en ce moment mes expositions de fin d’année, qui auront lieu en octobre et novembre prochains. Je serai à Enghien-les-Bains, Saint-Leu-la-Forêt, peut-être Paris… Certaines expositions restent à confirmer, étant donné les circonstances actuelles.
Plus d’informations sur le site internet d’Annie Leveillault.
Propos recueillis par Chloé Vallot
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