Agnès b
Agnès Troublé naît à Versailles en 1941. Elle devient journaliste junior à Elle en 1963, mais c’est à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris qu’elle a étudié. Cette fibre créatrice la fait embaucher comme assistante-styliste chez Dorothée Bis, VdeV et Pierre d’Alby.
En 1975, en lieu et place d’une ancienne boucherie parisienne, Agnès Troublé ouvre la première boutique de la griffe créée deux ans plus tôt : agnès b. « B » de l’initiale de son premier mari et père de ses deux garçons, et des minuscules affichant un certain minimalisme, une conviction que les choses simples peuvent être belles.
C’est ainsi qu’agnès b. propose des vêtements élégants, tout simplement : son « snap cardigan » est aujourd’hui un classique dans les 200 boutiques mondiales de la marque, notamment présente au Japon. Là-bas, ses créations ont un véritable succès. C’est pourquoi elle décide d’y implanter sa seconde galerie d’art.
Agnès b. est en effet une passionnée d’art. Dès 1984 elle ouvre la galerie du jour à Paris, où elle expose de l’art contemporain : des photographes pour l’essentiel, comme Martin Parr, mais aussi des graffeurs, des peintres, des collectifs d’artistes… Au fil des ans agnès b. se fait collectionneuse, et ses pièces font souvent l’objet d’exposition, comme au Centre National de la Photographie à Paris en 2000 ou aux Abattoirs de Toulouse en 2004.
Mais sa passion ne se limite pas aux arts dits « plastiques ». La créatrice est aussi une grande amatrice de musique et de cinéma. Ses différentes passions l’amènent à créer en 1997 Love Streams agnès b. Productions. Elle a ainsi produit ou co-produit Seul Contre Tous de Gaspar Noé ou encore Son Frère de Patrice Chéreau. Elle a également participé à la restauration du film Playtime de Jacques Tati, ou créé les costumes de Pulp Fiction et de Reservoir Dogs de Tarantino et ceux de Mulholland Drive de David Lynch. Côté musique, elle s’investit aussi dans des festivals et soutient des labels indépendants, quand elle n’habille pas David Bowie ou d’autres musiciens.
C’est souvent sur de simples t-shirts qu’éclate aux yeux de tous la passion d’agnès b. pour le monde des arts. Mais celle-ci s’affiche aussi à travers les publications de point d’ironie, un périodique singulier dispersé dans le monde et distribué gratuitement. Agnès b., Hans-Ulrich Obrist et Christian Boltanski sont à l’origine du point d’ironie, lorsqu’ils décident en 1997 de donner le champ libre à un artiste, qui va alors s’approprier le format et créer un objet d’art original. Le premier numéro est ainsi l’œuvre de Jonas Mekas, et plus de 50 points d’ironie existent actuellement grâce à la participation d’artistes du monde entier.
Actuellement, la Galerie des Galeries donne carte blanche à agnès b. Celle qui est également mécène y a invité son ami Calude Lévêque, qui avait déjà réalisé le numéro 10 du point d’ironie. De cette collaboration découle une installation inédite, intitulée Hymne à la joie, visible jusqu’au 20 août prochain.
Macha Paquis
- « J’aime regarder les gens dans la rue, parce que les gens me surprennent, de manière parfois positive, parfois négative. »
- « Les t-shirts ont toujours été et sont toujours un grand support pour affirmer l’art, l’humour et les idées politiques. »
- « Ma définition de la beauté ? Celle de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert : « la beauté est une sensation de rapports agréables »
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