Agnès b., invitée d’honneur de l’Urban Art Fair
Urban Art Fair Du 22 au 24 avril 2016 De 11h à 20h Vernissage le jeudi 21 avril de 18h à 22h Plein Tarif : 12€ Réservation possible en ligne Carreau du Temple
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Galerie pionnière dans la défense de l’art urbain depuis l’ouverture de sa galerie en 1984, Agnès b. est, à juste titre, l’invitée d’honneur de l’Urban Art Fair. Sa curiosité n’a pas pris une ride : elle traque toujours avec le même enthousiasme et la même gourmandise les morceaux de poésie qui habillent les murs et qu’elle veut partager. Rencontre. Il existe de nombreux festivals d’art urbain un peu partout avec une réelle fidélité d’un public, mais du côté des foires, aucune foire d’art urbain n’a réussi à s’imposer malgré les diverses tentatives. Comment comprenez-vous cela ? C’est tout simplement qu’il y peu de galeries qui représentent l’art urbain. Ensuite, il y a les ventes d’Artcurial et les collectionneurs savent où aller, en particulier dans ma galerie où je présente ce volet de la création depuis 25 ans! Mais pas uniquement, car j’y expose aussi bien de la photographie que de la peinture. La galerie est le reflet de mes goûts éclectiques, c’est ce que recherchent les collectionneurs et les amateurs fidèles et qui fait que la galerie est très vivante. Il faut toujours être là où on ne vous attend pas. On a fait Draw! en 2005 [une exposition de dessin, d’illustration et de graphisme], à un moment où le dessin n’était pas à la mode… Ce que j’aime dans l’art c’est lorsque ça me saute aux yeux. Vous êtes l’invitée d’honneur à l’Urban Art Fair à juste titre, qu’allez-vous y présenter ? Nous allons exposer des jeunes artistes et des découvertes comme KRAKEN, qui peint ses pieuvres sur les murs de Paris. Après avoir mené l’enquête et l’avoir trouvé – déjà en 1983 je pratiquais ainsi avec les Frères Ripoulain que j’ai cherchés dans le métro –, nous avons réalisé des T-Shirts avec cette pieuvre qui peut être reproduite jusqu’à l’obsession, comme sur un de ses dessins où elle recouvre toute la surface. Les œuvres de Cleon Peterson sont elles assez violentes car, comme il le raconte, élevé dans des quartiers où les bagarres et la violence étaient quotidiennes, il s’inspire de son histoire pour son art. Il y aura également Jean Faucheur – un de mes poulains aux débuts de la galerie avec Pierre Huyghe et Claude Closky –, qui a beaucoup participé à l’évolution du graff et surtout à la place pris dans certains quartiers. Il a soutenu et défendu des graffeurs tout en étant un artiste lui-même, je trouve cela très beau ! En ce moment il travaille beaucoup avec des trames, dans l’esprit d’Alain Jacquet, mais nous en présentons peu. Vous traquez sans cesse les murs alors ? Qu’est-ce qui attire votre attention ? Je n’arrête pas de photographier les murs depuis tellement longtemps, il y a des messages tellement beaux parfois ! “I’m dying to die” par exemple à New York, “Je meurs d’envie de mourir”. Il y a des cris, de la poésie, une souffrance qui peut produire de la poésie et inversement. J’aime que ce soit anonyme, qu’une personne laisse un message au hasard. En ce moment, il y a dans le marais un cœur rouge avec un petit point qui m’intéresse. Les expressions sont belles aussi : avoir le cœur sur la main! Quelle incidence du marché sur cette poésie ? Un artiste comme JonOne que je connais depuis plus de 20 ans – à qui j’achetais déjà des toiles lorsqu’il était encore à l’Hôpital Ephémère avec Aurèle également –, demeure quelqu’un qui a beaucoup de talent. Nous présentons deux peintures de 1994. J’ai l’impression qu’on cherche beaucoup à mettre en avant ses débuts en ce moment. Il produit tellement qu’on veut trouver des pépites qui seraient justement à ses débuts. Je crois que c’est un bon artiste qui se renouvelle et qui change de technique. J’ai par exemple ces toiles qui sont très dessinées et qu’il a réalisées avec le bout du tube. On a quelque chose de plus léché, on a presque du nouveau pop art. Il cherche beaucoup. Quelle sera le prochain créneau avec vous allez surprendre ? Nous préparons une exposition avec Jean-François Sanz sur le livre Le matin des magiciens de Louis Pauwels qui a fait beaucoup de bruit lorsqu’il a été publié en octobre 1960, qui a remué les gens. Nous avions déjà travaillé en 2008 avec l’exposition Des Jeunes Gens Mödernes, qui mettait en perspective la scène musicale Post Punk, Cold Wave et Novö. Cette fois ci, c’est autour de ce livre de philosophie, où il y a de la magie, d’imagination, un côté futuriste, des œuvres qui ont un mystère… À découvrir au mois de juin à la galerie. Vous êtes une rêveuse et une boulimique de travail. Comment faites-vous ? Je travaille très vite! Je me nourris de tout, je ne sépare pas la vie et le travaille, je vis tout simplement; J’ai toujours travaillé Propos recueillis par Stéphanie Pioda A découvrir sur ARtistik Rezo : |
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