À la rencontre du peintre Julian Tauland
Julian Tauland est un artiste français d’origine albanaise. Dans le croisement de plusieurs médias (photographie, impression numérique, infographie, peinture, dessin, pochoir), l’artiste s’approprie la notion “d’intermédiarité” : il renouvelle la réflexion du rapport entre la peinture gestuelle et l’image. Nous sommes allés à sa rencontre.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis un artiste peintre, infographiste et dessinateur français d’origine albanaise.
J’habite à l’atelier N 16 dans la cité des artistes Van Gogh à Auvers-sur-Oise dans la région parisienne. Je suis un artiste autodidacte diplômé, durant mes études artistiques j’ai toujours eu la tendance à vouloir nager dans le sens contraire du courant demandé. Ce fut le cas à la Sorbonne en arts plastiques et aux Beaux-Arts. Pour moi, l’art est avant tout éponyme de liberté.
Qu’est-ce qui vous a amené à la peinture ?
Je devais avoir 5-6 ans, mes parents étaient invités à un mariage dans la famille de mon oncle. Mon oncle Sati, artiste et directeur du centre culturel a eu l’idée de faire un concours de dessin dans son atelier en rassemblant tous les enfants invités. On était peut-être une dizaine. Il nous a demandé de dessiner une reproduction en plâtre d’une Venus à la colombe. J’ai été tellement heureux et concentré qu’à la fin je ne me m’étais pas rendu compte que tous mes cousins et cousines étaient partis. J’ai du rester longtemps assis sur ce tabouret en dessinant. Mon oncle était très fier de mon dessin.
J’ai eu le premier prix, les 5 sous promis par mon oncle pour le meilleur dessin, le soutien de mon oncle et la première joie de ma future passion.
On vous dit adepte de la juxtaposition d’images, selon-vous, qu’est-ce que cela apporte à une œuvre ?
L’image m’intéresse énormément dans ma création. Je la considère comme une pâte, une pâte à modeler. Le procédé de juxtaposition d’images m’apporte une nouvelle poétique et une solution à cette fascination que j’ai face aux flux d’images à notre époque. Ce que j’appelle la juxtaposition d’images est un dialogue entre les images qui fonctionne un peu comme dans la philosophie classique : thèse, antithèse et synthèse. L’œuvre d’art devient ainsi un espace dialectique. À la différence près qu’ici, la vérité se dévoile dans le dialogue entre les images entre elles, dans un espace iconologique et non dans les mots et le discours comme c’est le cas pour la philosophie.
Il suffit de juxtaposer ou entrelacer deux images “contraires “pour faire naître dans l’esprit une troisième idée, une troisième image-forme. Tout l’art consiste à trouver l’image “contraire” à la première pour créer un binôme dynamique propice à faire naître une troisième image-forme dans l’esprit de celui qui contemple l’œuvre. Cette troisième image-forme arrive souvent comme une forte émotion.
Avez-vous un engagement particulier, une revendication à exprimer à travers votre travail ?
Oui, l’artiste doit jouer à fond son rôle de générateur d’énergie revitalisante.
Revitalisation de la liberté, revitalisation de l’énergie et joie de vivre sont les trois éléments que doivent émaner de l’œuvre et de l’artiste. L’œuvre est le miroir et par la même gardienne apotropaïque de la vie et de la liberté.
Avez-vous des projets à nous annoncer ?
Oui. En avril-mai, collaboration avec la galerie Guillaume Corneille-Schana B Gallery à Bruxelles et à partir du mois de mars une collaboration avec une nouvelle galerie à Palma de Majorque en Espagne.
Suivez l’actualité de l’artiste sur son site Internet.
Propos recueillis par Clara Journo
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